La loi anti-Amazon passe au Sénat

On a les lobbys qu’on peut. Après avoir protégé les taxis contre les Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) en leur imposant un délai de 15 minutes, les autorités sont prêtes à tout faire pour rééquilibrer le rapport de force entre les libraires traditionnels et les revendeurs en ligne – premier visé : Amazon. Le Sénat, sur une proposition de l’UMP, a ainsi voté pour supprimer la gratuité des frais de port, un avantage stratégique pour Amazon. Dans les faits et après quelques atermoiements, Amazon ne pourra plus cumuler remise de 5% sur le prix du livre et gratuité des frais de port. En revanche, les vendeurs en ligne pourront appliquer une réduction de 5% du prix du livre sur les frais de port. De fait, Amazon pourra toujours s’arranger pour que les frais de port soient les plus bas possible, et y appliquer la remise pour parvenir au prix le plus bas possible, et pourquoi pas 1 cent.

Cette proposition, qui sera sans doute votée en troisième et ultime lecture à l’Assemblée, protège les librairies traditionnelles et était voulue par le ministère de la Culture dont la locataire, Aurélie Filippetti, est la plus fervente défenseure. Évidemment, tout cela va affecter le consommateur qui a pris ses petites habitudes d’achat sur internet… Il n’est cependant pas certain que celui qui a pris le pli d’acheter ses bouquins sur Amazon se décide, sous le coup de cette loi, à fureter dans une boutique. Il n’y a pas qu’en France où Amazon rencontre quelques difficultés à maintenir l’avantage des frais de port gratuits; plusieurs États américains l’ont également supprimé.

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