Apple et Microsoft à égalité en 2014 ?
L’explosion du marché de l’informatique mobile n’a pas seulement été l’occasion pour Apple de revenir comme un boulet de canon sur le devant de la scène; au final, c’est à une vraie redistribution des cartes à laquelle on assiste, Apple revenant à hauteur de son ancien ennemi juré des années 90.
Cette nouvelle “réalité” du marché, le bien informé Horace Dediu nous la détaille de façon très claire dans son dernier article intitulé d’ailleurs “Quand Apple atteint la parité avec Windows“. Les chiffres sont éloquents : en 2004, les ventes de PCs sous Windows représentaient environ 56 fois celles des Mac d’Apple. Avec 1,7% du marché, il ne pouvait en être autrement. 10 ans plus tard, 10 ans seulement pourrait-on dire, ce ratio est passé à 18 fois.
La belle histoire ne s’arrête pas là pour Apple puisque OSX a gagné un nouveau soutien depuis 2007 : iOS. Aux ventes de Mac sous OSX s’ajoutent maintenant celles des iBidules sous iOS, permettant ainsi à Apple d’écouler plus de 200 millions de produits sous sa marque en 2013. C’est là que les choses s’accélèrent pour Apple :
En 2013, les ventes globales de PC, de tablettes et de smartphones sous Windows représentaient 1,18 fois les ventes de Mac, de tablettes et de smartphones sous OSX et iOS. Mais en 2014, le ratio devrait passer à 1, soit des ventes de produits Apple identiques à l’ensemble des ventes de produits sous Windows. Pour la première fois de son histoire depuis le tout début des années 80, Apple repasserait devant le géant de Redmond en nombre d’unités vendues, ce qui constituera sans nul doute un vrai choc.
L’informatique mobile s’implantant dans les entreprises, les tablettes hybrides et les phablettes enfonçant le clou dans les espaces productifs, Apple pourrait donc perdre son rôle traditionnel d’acteur de niche sur un marché de niche, pour affirmer celui d’innovateur influant sur les décisions et les actes d’achats de centaines de millions de personnes. Cette année, les rangs de la pomme devraient être forts de 700 millions d’utilisateurs actifs. Certes moins que le milliard atteint sous Android et déjà largement dépassé sous Windows, mais bien assez pour qu’Apple ne soit plus considéré, et pour longtemps, comme celui qui ne roule que pour les miettes d’un marché en mouvement rapide.
Dediu, patiemment et chiffres à l’appui, décrit ainsi un monde technologique qui change bien plus que ce que l’on veut bien admettre, où des colosses anciennement intouchables sont aujourd’hui rejoints par leurs adversaires fragiles d’autrefois, devenus aujourd’hui leurs égaux presqu’en tous points.
