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Création

Prise en main de Black Magic Fusion 8, compositing nodal

Arnaud

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Imaginez une sorte de James Bond légèrement sur le retour, qui posséderait un chien aussi volumineux qu’un peu fou, et serait un pro de la vidéo, l’âme damnée derrière le générique des vidéos de MacPlus, et quelques autres à la TV, et vous aurez une bonne idée de Xzu, notre spécialiste vidéo, qui a pris en main pour nous le tout nouveau BlackMagic Fusion 8 , un logiciel de montage et d’édition nodal, qui débarque pour la première fois sur Mac, ce dont toute l’équipe le remercie chaleureusement. Découverte !

Fusion 8 le logiciel de compositing et d’animation racheté par Blackmagic en 2014 est disponible en version beta publique pour Mac. Au passage on note que le vendeur de matériel pour le monde de l’audiovisuel (à la base c’est un fabricant de cartes d’acquisition vidéo), a aussi dans son escarcelle le logiciel d’étalonnage professionnel Da Vinci lui aussi en téléchargement version “Lite” pour tous. Un bon moyen pour associer le logiciel au matériel et faire découvrir ses outils au plus grand nombre (un peu comme Apple quoi).

Fusion s’appuie sur le même fonctionnement que feu Shake (logiciel racheté par Apple puis abandonné quelques années plus tard), ou que le fameux Nuke distribué par The Foundry et qui existe aussi en version non-commerciale gratuite.

Les images vidéos sont “compositées” dans un espace de travail dit “nodal”. Images, filtres et autres masques sont associés entre-eux par un système de liens, créant ainsi des noeuds, c’est logique et finalement assez naturel à manier. Inconvénient du système : il faut être parfaitement organisé et maîtriser une arborescence qui peut vite devenir compliquée.

Pour ceux qui préfèrent un mode de travail plus linéaire (un peu comme dans After Effects par exemple), Fusion propose une “timeline” avec une gestion complète par points clés des étapes de l’animation. Il est ainsi possible d’animer n’importe quelle propriété et surtout d’y appliquer des courbes d’arrivée et de sortie pré-définies ou manuelles (ease-in/ease-out), en jouant sur la vitesse et la trajectoire.

Voilà l’un des avantages de Fusion, la simplicité : l’espace de travail comprend la fenêtre où sont connectés les éléments entre eux, un ou plusieurs visualiseurs et un panneau de paramètres. menus contextuels, raccourcis claviers ou encore bibliothèque d’effets avec vignettes, tout est fait pour permettre un accès rapide aux éléments. Et si vous ne savez pas par où commencer, un petit tour sur le site de l’éditeur vous donne accès à des vidéos sur les techniques de base, comment démarrer et évoluer. Les vidéos sont courtes et vont à l’essentiel. L’interface quand à elle est sobre et agréable à utiliser : les possibilités d’affichage sont multiples et personalisables.

Sur notre machine de test, un Mac Pro (3,5Ghz 6 coeurs Intel Xeon E5 – 32 Go – AMD FirePro D500 3072 Mo) cette version est fluide, les vidéos se lisent en temps (presque) réel, la 3D utilise le moteur de rendu des cartes pour des prévisualisations rapides. Quelques bugs de croisements d’images à noter, et un ou deux plantages sont à déplorer.

Au chapitre des points négatifs, impossible de tester le tracker, il est réservé à la version “pro”, et le module d’incrustation couleur (chroma key) “Primate Keyer” est absent, il y a bien d’autres modules pour les incrustations fond bleu ou verts, mais ils sont moins fins. Et puis impossible de travailler avec des images au delà de la HD, y compris en import.

Pour le reste, Fusion propose un puissant aperçu des effets avec un système de “BIN”, en gros un chutier avec les effets disponibles et des jeux de paramètres prédéfinis. La force de ce type de logiciel c’est de permettre le travail dans un véritable environnement 3D : texte, primitives et autres particules sont en volume et permettent une interaction réaliste avec les éléments 2D. Nuke est bien mieux pourvu en modules 3D, mais Fusion est gratuit dans cette version et il reste très complet.

Pour terminer, il convient de saluer l’initiative du portage de ce logiciel sur Mac. Voir un éditeur faire l’effort de s’adapater à l’OS d’Apple est appréciable, et redonne un peu d’intérêt à un Mac Pro par exemple : il est en effet impossible de ne pas parler d’un autre logiciel de compositing, After Effects qui prend le chemin inverse en étant plus instable que jamais, et qui ne prend plus en compte les caractéristiques matérielles de nos “grosses” stations. Même si le logiciel d’Adobe n’est pas comparable à Fusion (des outils similaires mais un flux de travail et des usages très différents), on apprécie l’arrivée d’un nouvel outil dédié Mac.

Pour notre test, nos avons utilisé des rushes depuis le site du célébrissime Andrew Kramer, de Videocopilot.net  que les affiicionados d’Affter effects connaissent bien. 

Fusion 8