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Matériel

MacBook Pro contre PowerBook G4 !

Enfin ! Le dernier nomade professionnel des laboratoires de Cupertino vient d’arriver à la rédaction, le tout premier « Intel Inside » trône désormais fièrement à côté d’un PowerBook G4.

MacGregor

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Enfin ! Le dernier nomade professionnel des laboratoires de Cupertino vient d’arriver à la rédaction, le tout premier « Intel Inside » trône désormais fièrement à côté d’un PowerBook G4. Le match entre les processeurs Core Duo et PowerPC peut commencer !

Découverte, prise en main, migration

Nous avons commandé un MacBook Pro le 24 février, nous l’avons reçus le 1er mars alors que la date de livraison annoncée n’était que le 3 mars… au mieux.

À l’origine la commande concernait le premier modèle, celui dont la fréquence processeur était de 1,67 GHz au départ. Entre temps il y a eu l’annonce Apple et le modèle s’est transformé pour le même prix en un valeureux Core Duo 1,83 GHz. Doté de 1 Go de DDR2 (la mémoire vive du PowerBook DDR n’est hélas, trois fois hélas, pas compatible) nous avons choisi également l’option du disque dur 7200trs/mn. La carte vidéo est dotée de 128 Mo de Vram, c’est une ATI Mobility Radeon X1600.

Le carton du MacBook Pro présente des dimensions identiques à celles d’une boîte à pizza : rectangulaires et fines. C’est la première surprise, de taille, quand on reçoit le colis. Une fois le carton déballé, on s’aperçoit que la firme de Cupertino nous propose un produit réellement différent, même si le design du nomade reste identique. L’ordinateur semble plus léger, mais il est surtout beaucoup plus fin. Bien évidemment le design « global » du MacBook Pro est le même que celui du PowerBook G4, mais de réelles différences sont présentes qui permettent d’améliorer le concept : iSight intégrée, clavier plus souple, luminosité accrue, performances à la hausse. Une bien belle machine donc que nous propose Apple avec quelques mois d’avance sur le planning initial de la transition.

Le trackpad est différent, la surface de glisse est deux fois plus large que celle du modèle à base de PowerPC et la technologie de défilement à « deux doigts » toujours présente. Le clavier est toujours rétro éclairé avec la gestion de la lumière ambiante pour définir les degrés de luminosité. La résolution désormais utilisée sur les matrices des nomades 15 pouces est de 1440 x 900 pixels, et cela est vraiment encore plus confortable car le PowerBook G4 testé est « bloqué » à 1280 x 800 pixels.

Il y aussi une autre surprise concernant le MacBook Pro, la disparition sur le côté droit du port Firewire 800. Seule la déclinaison à 400 Mbps de cette connectique made in Apple pourtant, est présente. On ne connaît pas les raisons officielles ayant entraîné la suppression du port Firewire 800, au moment où les solutions matérielles tierces arrivent pourtant à maturité… il semblerait que la Pomme suive la loi du marché qui voit proliférer la connectique USB 2.0. Certains professionnels qui sont équipés en conséquence avec du Firewire 800 pourraient différer le renouvellement de leur nomade.
L’iSight qui présente fièrement son œilleton devant vous est aussi une caméra relié à un contrôleur USB sur la carte mère, alors qu’iChat refuse toujours de prendre en compte les caméras externes USB pour privilégier le Firewire. Illogique mais cela ressemble assez à la politique Apple ces derniers temps : je dis bleu mais je fais rouge ! Ceci étant, passons aux choses sérieuses.

Performances brutes comparées

Apple affiche fièrement sur son site le slogan suivant : « Une vitesse jusqu’à quatre fois supérieure au PowerBook G4. Des capacités graphiques huit fois plus rapides. »

MacBook Pro PowerBook G4
Core Duo 1,83 GHz PowerPC G4 1,67GHz
1 Go DDR 2 1,5 Go DDR
100 Go 7200 trs 80 Go 5400 trs
Vram 128 Mo Vram 128 Mo

Le discours commercial de Cupertino est fait pour vendre bien évidemment, mais au vu de nos tests tout est relatif car il ne faut pas seulement s’attacher aux chiffres entiers ou à la virgule flottante… Et n’oublions pas que les ¾ des applications professionnelles ne sont pas encore optimisées pour tirer parti du gain de puissance offert par le processeur Core Duo.
Cependant, la sensation globale (hors comparatif chiffré) est immédiate dès les premières minutes : cet ordinateur va plus vite que le PowerBook G4, cela est indéniable. Il est réactif, la roue multicolore n’apparaît plus, on clique plus vite et ça déroule plus vite, aussi.—–

QuickTime 7 et iApps

Nous allons débuter cette série de tests avec le logiciel QuickTime 7 qui est en version Universal Binary, donc optimisé pour le processeur x86 Core Duo embarqué dans le MacBook Pro. De même qu’iPhoto, iMovie et l’ensemble des iApps.

Quicktime 7 MacBook Pro PowerBook G4
Compression 3mn 10 sec 8mn

*Compression/exportation fichier .mov 93,6 Mo vers un fichier pour iPod .MP4 de 14,7 Mo

iMovie HD MacBook Pro PowerBook G4
Importation 3mn 20 sec 5mn 55 sec
Exportation 4mn 6mn 31 sec

*Importation = 6 clips dans iMovie depuis un dossier à intégrer
*Exportation = format Internet 12 images/sec, fichier de

Le MacBook Pro est 40% plus rapide que le modèle à base de PowerPC avec des iApps à la sauce Universal Binary.

Photoshop

Ce logiciel fait partie de la grande majorité des applications qui ne sont pas encore optimisées pour processeurs x86, et qui ne bénéficient pas non plus d’une mise à jour pour être compatible Universal Binary (PPC et INTEL). Nous pourrons nous en servir grâce à Rosetta (cf. plus bas). Les résultats sont assez décevants, mais on peut toutefois travailler avec le MacBook.

Action MacBook Pro PowerBook G4
*Ouverture 52 sec 29 sec
*Script 26 sec 14 sec

* Ouverture = lancement de Photoshop + dossier contenant 19 photos de 240 ko chacune
*Script = Plomb en fusion sur une image de 13,7 Mo

Vous constaterez que Rosetta ne fait pas de miracles, le MacBook Pro est moins rapide de 35% que le PowerBook G4.

Media Cleaner Pro version 6

Si vous souhaitez compresser une vidéo pour en faire un fichier Windows Media Player afin de la diffuser en streaming sur le réseau Internet, Cleaner 6 est une des meilleures solutions professionnelles du marché. Ce logiciel n’est toujours pas Universal Binary mais bel et bien compilé pour PowerPC.
Nous avons choisi un fichier .mov de 97 Mo afin de le compresser en un fichier WM7 Film 56 Kbps streaming (poids 757 ko).

Action MacBook Pro PowerBook G4
Compression WMP 24 min 54 sec 20 min 53 sec

Le MacBook Pro n’est pas ridicule, quoique, mais son processeur Core Duo n’est vraiment pas optimisé à la différence du G4.

Microsoft Office

Concernant Word, Excel et PowerPoint, le MacBook Pro ne perd que 2 à 3 secondes par rapport au PowerBook G4. Il est même plus rapide d’une seconde lorsque l’on relance une troisième fois le logiciel alors que sur le PowerBook G4 il traîne la patte.
Avec des logiciels de ce type ne demandant pas de puissance brute pour travailler, nous constatons que Rosetta fait des merveilles. Mais dès que l’on « tape » un peu dans le moteur, on attend avec impatience la sortie des versions spécifiques INTEL pour pouvoir tirer pleinement parti de ce processeur « miracle ». Ce sera réellement le seul écueil avec cet ordinateur tant que les versions ne seront pas disponibles.—–

MacTheRipper

Ce logiciel permet de ripper ses DVD vidéos personnels (je précise 🙂 afin de les confier à un logiciel de compression comme Popcorn par exemple, pour en faire une galette compressée de 4,7 Go aux fins d’archivage.
Cette opération demande de la puissance brute, et le logiciel est optimisé, je vous le rappelle pour le G4 Velocity Engine et non pas pour le Core Duo x86.

MacTheRipper MacBook Pro PowerBook G4
DVD de 7,18 Go 30mn 25 sec 20mn 47 sec

Et forcément le résultat est sans appel, le Core Duo est à la traîne une fois encore lorsque Rosetta rentre en action.

Autonomie, luminosité, bruit…

Apple a annoncé que la luminosité était 67% plus importante que les avant-derniers modèles de PowerBook (ceux qui sont sortis avant octobre 2005). Il est difficile de chiffrer cette différence, mais il est sûr que la luminosité est plus forte. Je dirais qu’elle est plus homogène surtout de bas en haut.
Les deux ordinateurs placés côte à côte permettent de vérifier la différence de luminosité, sans pouvoir la chiffrer par contre comme l’annonce Cupertino. Le résultat est sans appel pour le MacBook Pro qui présente une dalle de grande qualité.

Concernant l’autonomie de ce MacBook Pro, nous l’avons testée selon plusieurs modes d’utilisation. Il en ressort les résultats suivants :

1) Mode « Normal 100% » = 2 heures 51 minutes*
2) Mode « Normal 50% » = 3 heures 18 minutes*

*Luminosité 100%, pas d’options de mis en veille écran ni disques durs, pas d’économiseur non plus – Idem mais avec une luminosité réduite à 50%

Vous constaterez que les résultats ne sont pas décevants, l’autonomie est supérieure à celle d’un PowerBook alors que le processeur est un double cœur de silicium dont la fréquence d’horloge est supérieure au PowerPC. Il y a donc du progrès dans ce domaine !
Mais cela reste un peu aléatoire de tester l’autonomie « fidèlement » car chacun à ses propres habitudes. Pour notre test, les logiciels Photoshop, Word, Safari, Mail et iTunes étaient en permanence ouverts (même si non utilisés). Apple vous donne la marche à suivre pour calibrer correctement votre batterie dès la réception du colis.

Le disque dur fait un peu plus de bruit, un vrombrissement très très léger (mais perceptible) laissant supposer que les plateaux tournent peut-être en permanence ? en tout cas ce bruit ne disparaît pas avec la mise sur batterie. Est-ce lié à notre modèle 7200trs/mn en lieu et place du 5400trs/mn fourni d’origine par le constructeur ? Un ventilateur qui fonctionne en secret pour refroidir la bête est plausible, mais je ne me suis pas amusé à démonter l’ordinateur.
Au niveau de la chaleur dégagée, le MacBook Pro fait jeu égal avec le PowerBook G4, sauf que, par moment il est un peu plus brûlant quand même en dessous. Mais rien de nouveau pour les possesseurs d’Alubook, leurs cuisses sont déjà brûlées aux 2nd degré 🙂

Le clavier reste le même, mais les touches sont plus « molles » ce qui procure une sensation de confort accru, la frappe est plus agréable que sur le PowerBook. Le rétro éclairage est visiblement plus puissant et les LED sont de couleur verte.

Le nouvel adaptateur secteur est doté du connecteur MagSafe, conçu de façon à maintenir magnétiquement le cordon en place et à se déconnecter sans accroc si quelqu’un se prend les pieds dedans. Nous avons testé et cela fonctionne bien effectivement. Le MacBook Pro évite ainsi de s’envoler dans les airs, ce qui peut être dangereux.

Front Row est aussi de la partie désormais, et le MacBook Pro est livré comme le iMac avec une télécommande pour transformer votre Macintosh en écran numérique de divertissements. Certains apprécieront, d’autres s’en passeront…

La Gravure est assurée par un lecteur à fente de marque MATSHITA DVD-R UJ-857 avec un cache de 2048 Ko, dont les caractéristiques sont les suivantes :

DVD-R, DVD+R, DVD+RW et DVD-RW jusqu’à 4x
CD-R jusqu’à 24x
CD-RW jusqu’à 10x

Rien d’extraordinaire, le graveur fait son travail correctement et aux vitesses indiquées, ce qui est la moindre des choses. Vous aurez constaté que la vitesse de gravure pour les DVD a été divisée de moitié, de 8x nous passons à 4x. Toutefois certains PowerBook G4 ont connu de gros problèmes techniques les empêchant de graver une galette à plus de 2x, notre machine a connu ce problème à ce jour irrésolu. Mais il n’est pas très logique pour un nouveau modèle de proposer une vitesse de gravure inférieure et de ne plus prendre en charge les DVD DL.

Quant au poids du MacBook Pro, il est de 2,54 kg, soit 40 grammes de plus que le PowerBook (2,5 Kg) si l’on s’en réfère aux notices officielles Apple. Il est plus fin mais il donne une sensation de légèreté qui est « faussée », car en réalité il pèse un peu plus que son cousin PPC.

PowerBook
MacBook Pro—–

Rosetta, ou l’émulation en temps réel

Rosetta est un peu la pierre angulaire de ce dispositif de transition vers l’architecture x86, car cet émulateur permet de lancer des applications actuellement compilées pour processeur PowerPC uniquement. Il s’agit surtout de rassurer les clients de la Pomme en leur offrant la possibilité de pouvoir utiliser leurs « anciennes » applications sans attendre la sortie des versions Universal Binary ou spécifiquement Intel et de limiter l’addition des mises à jour. Nous nous rappelons de la méthode Classic pour essayer d’effectuer une transition en douceur de Mac OS 9 à Mac OS X.
Rosetta est bien plus rapide que Classic à son époque et surtout bien plus fonctionnel car les logiciels se lancent réellement comme s’ils étaient compilés pour ce nouveau processeur. Quelques lenteurs sont à déplorer toutefois dans l’utilisation d’applications lourdes comme Photoshop ou Adobe Acrobat, le PowerPC étant vraiment le plus rapide pour travailler avec ces logiciels, ce qui apparaît somme toute logique. Mais Rosetta n’est pas non plus l’émulateur miraculeux, il est efficace pour une transition. À suivre.

Conclusion

Que dire de plus ? Vous l’aurez compris au travers de ce test, le MacBook Pro est un « vrai » Macintosh qui offre d’excellentes performances globales. D’ailleurs nous n’en sommes qu’au début car la puissance offerte par ce nouveau processeur et cette nouvelle architecture, n’est pas encore utilisée à 100%… loin de là.
Quel intérêt d’acquérir dès maintenant un MacBook Pro alors que les ¾ des logiciels professionnels sont loin d’être mis à jour ? La question est légitime, mais, en fonction de vos besoins, vous pourrez franchir le Rubicon dès à présent sans le regretter car l’ordinateur offre un potentiel énorme qui ne demande qu’à se libérer, vous serez prêts. C’est assez surréaliste d’ailleurs de prendre en compte cet ordinateur aussi naturellement, comme si rien n’avait changé sous le capot. Alors même que la qualité de fabrication est supérieure à l’ancienne gamme et la finesse au rendez-vous.
Encore une fois, il faut tirer une révérence à Mac OS X car Rosetta fait des merveilles. Même si cet émulateur « commercial » reste à améliorer, surtout si la transition (partie logicielle) devait durer plus longtemps que celle de Cupertino (partie matérielle). Et cela semble bien parti pour Adobe et Microsoft, deux poids lourds dans le monde logiciel, une mise à jour rapide de cet émulateur ne sera pas de refus si les performances sont revues à la hausse. A moins qu’Apple ne le bride comme elle en a l’habitude… ?

Macintosh de qualité, qui présente peu de défauts de jeunesse. Il vous permettra de travailler comme vous le faisiez avec votre ancien PowerBook, hormis certaines lenteurs dues essentiellement à l’utilisation de Rosetta. Le PowerPC G4 est un processeur qui trouverait désormais sa place sur la coquille d’un escargot, à la place occupée par le Pentium II de jadis dans le spot publicitaire de Cupertino.

– le processeur x86
– les performances globales réellement à la hausse
– les performances explosives avec les logiciels Universal Binary
– la qualité de fabrication
– la taille de guêpe
– iSigth intégrée
– Rosetta

– le bruit de fond (lié à l’activité du disque dur 7200trs/mn ?) sur secteur
– il chauffe un peu plus que le PowerBook G4
– le prix de la mémoire DDR2
– les lenteurs de Rosetta sur de grosses applications
– le rapport qualité prix