Samsung / Apple : moins de plaintes
Les prétoires arriveraient-ils à saturation ? Au vu des événements de ces derniers jours dans différentes cours, de la Floride à Mannheim, on pourrait aisément le penser.
Il y a deux jours, c’est dans une cour du district de l’Illinois que le très vénérable juge Postner a vertement tancé Apple pour avoir abusé de procédés de recours plus farfelus les uns que les autres, et ce dans un procès pourtant tout ce qu’il y a de plus sérieux entre le californien et Motorola.
Un expert doit arriver à la barre ? Apple tente de le débouter en arguant que sa femme malade ne lui rend pas les idées claires.
Quand ce n’est pas la parole des experts qu’Apple essaye d’empêcher, ce sont les logos des concurrents qui ne doivent pas apparaître lors du procès, ce qui donne lieu une fois encore à une avalanche de demandes souvent surréalistes. Dans ce cas, c’est Samsung qui fait les frais de l’agitation des avocats d’Apple, décidément pas décidés à lâcher ne serait-ce qu’un nanomètre de terrain, quitte à frôler le ridicule.
Et hier, c’est la juge Lucy Koh de la cour de Californie, toujours dans un procès opposant Samsung à Apple, qui a ordonné que les deux larrons opèrent des coupes sombres dans le nombre de leurs plaintes. Visiblement, et presqu’à lui seul, Apple est en train d’engorger les ressources précieuses de certains tribunaux, son armada de dizaines d’avocats lustrés comme des voitures de course éreintant de leur zèle des juges peu habitués à une telle avalanche procédurière.
Il faut dire que dans le cas présent, Apple et Samsung devaient présenter leur point de vue le vendredi 4 mai, avec une estimation de 25 heures chacun pour l’ensemble de l’exposé des griefs.
“Je crois que c’est une punition inhabituelle infligée à un jury, et je ne vais donc pas m’y astreindre” explique la juge Koh, soucieuse sans doute de ne pas voir les têtes des membres du jury vaciller sous le poids de l’ennui.
