L’iPod shuffle 3G trop simple ?
Rarement un baladeur d’Apple n’avait soulevé autant de commentaires négatifs. Sont-ils justifiés ? Réponse dans ce test.
Avec l’iPod nano 4G, Apple revenait aux fondamentaux de ce modèle, tout en hauteur… Il semble que la nostalgie ait joué également avec le nouvel iPod shuffle, qui reprend lui aussi la forme originelle de ce baladeur, sous forme de bâton. Mais comparé au premier modèle de shuffle, le petit nouveau est bien différent, on a même l’impression qu’il régresse !
Ne dites plus «Y’a rien dans la boîte», mais «J’aime l’environnement»
Cela fait maintenant quelques années qu’Apple ne fournit plus que le strict minimum dans l’emballage de ses iPod (et de ses Mac !), il n’y avait donc aucune raison qu’il n’en soit pas de même avec le shuffle 3G. D’ailleurs, il serait bien difficile de caser beaucoup plus de choses dans le boîtier du baladeur, tellement Apple a rogné sur ses dimensions !
Ne dites plus «Les couleurs c’est bon pour le moral», mais «Le gris ça repose les yeux»
L’appareil est effectivement vierge de toute indication sur sa phase avant et pourrait facilement être pris pour une sévère barrette. Au dos, le clip ceinture façon miroir (gare aux traces de doigt !) est solide et paré du logo Apple en son centre. Aucune mention du terme iPod, si ce n’est sous le clip, ce qui rend toute lecture impossible.
Inutile de dire que l’objet en lui-même, très léger, est aussi très joli. Monobloc, très solide, on le dirait coulé dans le même moule que les MacBook «unibody». On imagine d’ailleurs très bien Apple proposer dans le futur de nouveaux coloris ou de pouvoir personnaliser la façade avant – actuellement, il est possible de graver deux lignes de texte minuscules sur la partie inférieure du clip ceinture. Pourquoi pas devant à l’horizontale ?
Ne dites plus «C’était mieux avant», mais «De la molette faisons table rase»
Tout passe en effet par la télécommande des écouteurs, qui ressemble assez à celle de l’iPhone ou à celle des écouteurs avec micro. Basiquement, son utilisation est relativement aisé : un clic pour lancer la lecture (ou mettre sur pause), deux clics pour passer au morceau suivant, quant aux boutons + et -, pas besoin de faire un dessin.
Attention, l’iPod shuffle 3G est plutôt simple à utiliser en mode basique. Mais dès qu’on veut en tirer un meilleur parti, on s’emmêle rapidement les pinceaux et les clics ! Apple, tout à son entêtement de ne pas intégrer d’écran sur le shuffle, a donc imaginé un système plutôt amusant sur le papier, mais qui dans la réalité se révèle peu pratique.
Ne dites plus «Je peux pas utiliser mon casque préféré», mais «Finalement, le blanc c’est original comme couleur dans les oreilles»
La polémique a fait rage sur internet à propos de l’impossibilité d’utiliser un autre casque ou d’autres écouteurs avec l’iPod shuffle 3G. L’opération est pourtant possible, mais au prix de sacrées contraintes : il sera impossible de passer au morceau suivant ou de modifier le volume… et pour cause, puisque ce casque de remplacement ne dispose pas d’une télécommande !
Pire encore, Apple a glissé dans le baladeur une puce qui nécessite un casque «compatible», entendre «Made for iPod». Les accessoiristes se sont précipités sur la trop belle occasion et proposeront rapidement les premiers écouteurs tiers dotés d’une télécommande compatible. C’est l’assurance pour le client de disposer d’un accessoire qui fonctionnera parfaitement avec son baladeur, en échange de quoi la facture sera plus élevée.
Toutefois, il semble qu’il sera possible aux accessoiristes qui ne souhaitent pas passer à la caisse de proposer leurs propres casques et écouteurs, qui seront donc vendus moins chers, sans l’assurance qu’ils soient parfaitement fonctionnels.
On notera pour finir que ce baladeur ne s’adresse pas aux audiophiles et autres spécialistes de la qualité audio, qui seront bien malheureux avec les écouteurs fournis en standard. Comme toujours avec l’iPod, ces derniers suffiront à l’usage de la grande majorité de la clientèle, même s’ils manquent de basses et de spatialité. Contrairement à l’iPod shuffle précédent, on leur a également trouvé un son un peu plus «brouillon», un peu «étouffé» en quelque sorte… Mais les amateurs de salles de sport et de jogging, pour qui cet iPod est clairement destiné, y trouveront leur compte.
Attention toutefois, il semble que la télécommande soit sujette à des problèmes liés à l’humidité (lire «Le shuffle souffre de l’humidité»), occasionnant d’énervants bogues de fonctionnement…
Ne dites pas «Parle à mon iPod, ma tête est malade», mais «Mon iPod me parle !»
Au branchement du baladeur au Mac, iTunes demande comme toujours si l’on souhaite enregistrer l’appareil, puis télécharge le kit VoiceOver, qui permettra au logiciel de créer les petits fichiers audio de diction vocale (lire le prochain paragraphe). Puisque l’iPod parle, il offre désormais la possibilité de naviguer à travers sa bibliothèque – on pourra donc synchroniser plusieurs listes de lecture, chose impossible auparavant, mais également des podcasts audio.
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Comme pour un iPod «normal», on aura désormais tout loisir de sélectionner une ou plusieurs listes de lecture (Genius y compris), voire toute la bibliothèque musicale si elle pèse moins de 4 Go. Ceux qui souhaitent disposer d’un iPod «à leur main» pourront également décider de le remplir manuellement par glisser/déposer.
À propos de VoiceOver
À l’image du CoverFlow de l’iPhone, épatant visuellement mais limité dans la pratique (qui se sert réellement de cette fonction pour naviguer dans sa bibliothèque musicale ?), VoiceOver sent le gadget, ou à tout le moins la fonction en devenir.
Une fois activé dans iTunes, VoiceOver permet de sélectionner une des 14 langues dans laquelle il s’exprimera. Attention, ça ne signifie pas que tous les titres et artistes seront prononcés en bon français, puisque les morceaux aux titres en anglais ou dans une autre langue étrangère seront prononcés avec la prononciation équivalente. Plutôt étrange donc… à moins de modifier dans les préférences «Options» de chaque morceau la langue de VoiceOver, placé sur «Automatique» en standard.
Quoi qu’il en soit, cette fonction a une utilité : elle indique qu’Apple a planché sur la diction vocale dans d’autres langues que l’anglais, et qu’il y a de fortes chances pour que Mac OS X se décide enfin à parler français un jour prochain !
Ne dites pas «Pour 50 euros de plus, j’ai un iPod nano 4G», mais «Il existe moins bien, mais c’est moins cher »
– La gestion via iTunes, toujours aussi efficace
– Fonction VoiceOver imparfaite, mais utile
– Trop cher
– Impossible d’utiliser un casque tiers
– Ergonomie à revoir