Braid : une aventure onirique

Bizarre bizarre…

Au lancement de Braid, point de logo d’éditeur, non. Seulement le titre du jeu du jeu en flammes sur fond d’un magnifique coucher de soleil. C’est simple, on a l’impression de se retrouver devant un des plus beaux tableaux impressionnistes qu’on nous ait permis de voir. À ce moment, on a encore une petite pensée du genre « Bon, c’est vrai que c’est bien joli tout ça mais j’aimerais bien jouer », en pensant se retrouver devant un énième jeu de plateformes. Mais cette pensée va vite partir…

On cherche donc par tout les moyens à se retrouver sur un quelconque menu pour démarrer le jeu, en passant par la touche Entrée notamment mais non, on joue déjà ! Un appui sur une touche de direction sert à s’en convaincre. En avançant quelque peu, le logo disparaît et la silhouette du héros commence à prendre des couleurs grâce aux lampadaires situés quelques pas plus loin, puis vous entrez dans une maison composée de plusieurs pièces dont une seule est éclairée. Dans celle-ci (et dans chaque autre pièce), un tableau, vide, et une petite porte. En vous plaçant juste devant la première qui vous est accessible, vous verrez apparaître « Monde 2 ». Non, pas la peine de retourner en arrière, vous n’avez rien manqué, c’est même tout à fait normal.

Cette porte se révèle en réalité être un portail dimensionnel vers les nuages. Quelques livres disposés sur le parterre de brume vous raconteront une histoire, qu’il ne vous faudra pas beaucoup relire pour comprendre qu’il s’agit de celle de notre héros, Tim, à la recherche de sa belle et douce princesse. Heureusement, vous comprendrez là-aussi très vite que les enjeux de tout cela sont beaucoup plus importants, incitant même à une réflexion sur sa propre vie et bien au delà mais chut, la découverte est encore le meilleur moyen d’apprécier ce jeu.

Un jeu de plate-forme ?

Il est temps de se rendre enfin dans le premier niveau, intitulé « Trois pièces faciles ». Ne vous inquiétez pas, ce sont quasiment les seules que l’on pourra qualifier de telles dans ce jeu. Et là, on se retrouve devant un copié-collé de Mario, les upgrades en moins. Des ennemis qui ressemblent à des Goombas, des plantes qui sortent de tuyaux, les références au plombier sont plus que nombreuses. Et pourtant, Braid n’a quasiment rien avoir avec la mascotte de Nintendo…

Et aussi étrange que cela puisse paraître, il va falloir mourir pour s’en rendre compte. En effet, après s’être fait toucher par un ennemi ou être tombé sur des pics, le temps se fige. Non, vous n’êtes pas mort, pas de Game Over (il n’y en aura jamais dans le jeu) et on vous invite même à appuyer sur la touche Shift, ce qui aura pour effet de remonter le temps. Après quelques expériences, vous aurez vite fait d’apprendre que vous pouvez reculer, avancer dans le temps jusqu’à une vitesse x8 ou bien même l’arrêter de façon illimitée. Il va sans dire que vous ne pourrez pas avancer le temps sans le reculer auparavant, le jeu ne devinant pas vos mouvements futurs. Pour tout ça, il suffit d’utiliser Shift en combinaison avec les flèches. D’ailleurs, il s’agira des seules touches que vous utiliserez durant la totalité du jeu avec la barre espace servant à sauter.

De là, vous finissez particulièrement facilement ce monde ainsi que les suivants. Et c’est là que vous vous rendrez compte que non, Braid n’est pas un jeu facile. Car pour pouvoir finir le jeu, il ne va pas seulement falloir avancer tout bêtement dans les niveaux mais surtout récupérer les différentes pièces de puzzle disséminées dans chaque niveau.—–

Comme un puzzle qui s’assemble…

Car une fois le Monde 6 terminé, force est de constater que tout cela est bien décevant. En explorant bien la maison, vous vous rendrez compte que le grenier vous est inaccessible. Pour y accéder, il va falloir remplir les fameux tableaux vides de chaque pièce de la maison en récupérant les pièces de puzzle pour ensuite les assembler et former une image. Il se peut même que ces puzzles ne servent pas qu’à ça… Et c’est là que Braid révèle tout son potentiel.

Les pièces ne sont pas particulièrement bien cachées, elles sont même toutes bien visibles. En revanche, pour les récupérer, il s’agit là d’un tout autre problème. Préparez-vous à torturer vos méninges sur la façon d’atterrir à un endroit bien en hauteur ou de récupérer une clé inaccessible. La force de Braid, c’est que chaque énigme est différente, il ne vous arrivera pas une seule fois de faire la même chose pour récupérer une pièce de puzzle, notamment avec la mise en place de nouveaux mécanismes basés sur la gestion du temps intégré dans chaque nouveau monde. Je ne vous en dit pas plus afin de ne pas gâcher la surprise mais la créativité de Jonathan Blow est bluffante et vous arrachera quelques cris lors des énigmes les plus retorses.

Et pour vous motiver à finir le jeu, je peux vous assurer que le final est absolument exceptionnel et que les multiples allusions faites tout au cours du jeu dans les livres trouveront enfin réponse dans une fin digne des meilleurs films. Des analyses de Braid sont mêmes disponibles sur Internet, pour vous dire à quel point l’univers du jeu est riche et à quel point le titre a été peaufiné. Mais pour y accéder, il va falloir faire partie du cercle restreint des personnes qui ont fini le jeu, bonne chance en tout cas.

Toute une ambiance

Un petit mot sur la bande son maintenant. On a droit à des musiques assez calmes qui sont du plus bel effet et permettent de se concentrer facilement. Mais ce qui impressionne avec ces musiques, c’est leur homogénéité dans le jeu. Logique me direz-vous vu qu’elles ont été composées spécialement pour lui… et c’est là que vous vous trompez.

En effet, absolument toute la bande son du jeu a été achetée sur un site de vente en ligne et il est fascinant de voir à quel point l’ensemble est cohérent, sachant que les musiques sont l’œuvre de personnes différentes. On notera également l’accélération ou le rembobinage de la musique quand on modifie le temps, qui est très bien fait et ajoute encore un peu plus à l’immersion.

Comme dit au début, les graphismes sont absolument saisissants avec des environnements et des décors superbes dans de magnifiques tons pastels. Impossible de résister au charme du travail réalisé par David Hellman.

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Je peux y jouer moi ?

Pour la durée de vie, comptez minimum dix heures (sans regarder les solutions bien entendu) pour une personne «normale», parce que si vous êtes un habitué des énigmes en tout genre, ça fausse l’estimation bien entendu.

Pour terminer, sachez que quasiment tout le monde peut se lancer dans l’aventure, la configuration minimum requise étant assez faible : un processeur Intel de 1 GHz, 512 Mo de RAM et une carte graphique ATI Radeon 9500, NVIDIA GeForce FX 5900 ou Intel GMA 950 (bon, j’avoue, c’est facile de recopier les informations données par Steam). Vous n’avez donc aucune excuse pour ne pas y jouer !

Conclusion

Difficile de parler de Braid sans gâcher totalement l’expérience qu’il propose. En tout cas, il arrive à proposer une expérience allant beaucoup plus loin que le simple jeu vidéo. Braid ne se joue pas, il se savoure à chaque instant, c’est un chef d’œuvre, une chose qui n’aurait pas été possible sur un autre support que le jeu vidéo. Et au final, c’est ça qui le rend si unique. Même si vous n’aimez pas les jeux vidéo, laissez-vous tenter par ce petit bijou de plateformes et de réflexion qui risque tout de même de vous séduire tant il est réussi et surtout différent de tout ce que vous connaissez déjà… Et pour définitivement vous convaincre, il est toujours en promo à 3,99 € sur le Mac App Store.

Genre : Plate-forme / Réflexion

Prix : 8 €

Classification : 9 ans et plus

Disponible : Mac App Store / Steam

Développeur : Jonathan Blow

Éditeur : Hothead Games

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