Focus : ProtonMail, la messagerie sécurisée
ProtonMail propose un service mail en ligne ouvert à tous, comme beaucoup, mais la différence principale est le cryptage et le chiffrement des messages.
Après une campagne de financement participatif en juillet 2014 sur Indiegogo et ayant réuni une somme supérieure à 550 000 dollars US, les fondateurs Jason Stockman, Andy Yen et Wei Sun ont lancé ProtonMail en Suisse, à Genève en dehors des lois européennes et américaines. Alors que propose ce nouveau service mail?
Lors de la création de votre compte ProtonMail (qui peut prendre plusieurs jours, suite aux nombreuses demandes de création de comptes), le service vous demandera deux mots de passe, un pour vous identifier (l’utilisateur) et un autre pour la clef de cryptage (le message). Le premier mot de passe sera stocké chiffré sur les serveurs de ProtonMail, le second, lui sera uniquement connu de vous même, ainsi, ProtonMail ne peut en aucun cas retrouver votre mot de passe en cas d’oubli, ni ne pourra lire vos messages. De même, en cas de demande d’ouverture de messages par les autorités compétentes, Le service de mail suisse ne pourra alors pas déchiffrer ce même message si il a été crypté auparavant. Du sérieux donc, on pense notamment à l’ancien service [?Lavabit], qui proposait un outil similaire.
ProtonMail ne s’arrête pas là, si les messages sont chiffrés entre comptes ProtonMail, ce n’est pas forcément le cas si l’on veut envoyer un email chez un autre fournisseur (au hasard, Gmail par exemple). Dans ce cas, nous pouvons chiffrer le mail et transmettre alors la clef à notre destinataire. Il se pose alors le problème de transmission de la clef, mais c’est une autre histoire. Ou bien, mettre une date d’expiration sur le message, permettant alors une auto-destruction après la période définie. Pratique pour qui veut rester discret.
Si l’on résume donc, ce nouveau service de messagerie propose un chiffrement de bout en bout si on discute entre comptes ProtonMail, sinon un chiffrement fort avec possibilité de détruire un message, un anonymat fort ainsi que le non-accès promis de l’entreprise à nos données et messages… Vu le contexte actuel et les lois en cours de discussions dans nos parlements, nous aurions tort de ne pas essayer ce nouveau service gratuit, qui plus est.
Dans le futur, les trois fondateurs pensent développer des offres payantes, tout en maintenant l’offre actuelle gratuite, pour répondre à des besoins encore plus précis d’entreprises, de communicants voir journalistes, voire même de particuliers.
