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iOS 9 : comprendre les liens universels

bpepermans

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Avec iOS 9, Apple a introduit le concept de “liens universels” qui offre aux développeurs la possibilité d’ouvrir automatiquement leur application à partir des liens vers leur site web présents dans Safari. Pour l’utilisateur final, cette nouvelle fonctionnalité, invisible et incontournable, lui apportera un certain confort mais également des moments de frustration.

Comment fonctionnent les liens universels ?

Concrètement, lors de vos balades sur le web (dans Safari ou l’affichage piloté par la nouvelle API déjà évoquée ici), lorsque vous cliquez sur un lien (pour lequel le développeur prend en charge les liens universels au sein de son application), l’application (si installée) s’ouvre en lieu et place de la page web. Une fois arrivé dans l’application en question, vous disposez du lien retour en haut à gauche pour revenir à Safari.

Pour implémenter ces liens, les développeurs doivent créer une “relation de confiance” entre leur site web et leur application. Pour cela il leur faut définir un fichier d’association à déposer sur le domaine et un autre dans l’application. Grâce à cela, seul le propriétaire du site et de l’application peut implémenter le lien universel.

En complément, l’application peut savoir d’où vous venez lorsque vous consultez du contenu (d’une autre zone de l’application ou de Safari) et personnaliser encore un peu plus l’expérience utilisateur.

Avant l’arrivée des liens universels dans iOS 9, il fallait tenter d’utiliser le schéma d’URL enregistré dans l’application et, avec de la chance l’application s’ouvrait ou, dans le cas contraire, l’internaute était renvoyé dans l’App Store.

Les liens universels simplifient le concept et l’implémentation, au bénéfice de l’utilisateur et du concepteur de l’application.

Quels en sont les inconvénients ?

En introduction nous indiquions que les liens universels, si pratiques sur le papier, pourraient mener à des instants de frustration chez l’utilisateur final.

En effet, la relation étroite et unique entre le site et l’application interdit aux applications tierces de répondre aux requêtes web comme l’utilisateur pourrait le désirer.

Dans les faits, si pour des raisons qui vous appartiennent, vous désirez utiliser deux clients Twitter, vous ne pourrez pas choisir le client qui ouvrira le lien du tweet trouvé dans Safari. Selon les règles de la relation unique établie par le propriétaire du site et de l’application officielle, c’est cette dernière qui s’ouvrira sans vous demander votre avis.

Appliquez cet exemple à des services du quotidien pour lesquels vous utilisez à la fois l’application officielle et une application complémentaire tierce et vous comprendrez vite le problème que cela pose.

Cependant, le développeur peut tout de même intégrer un lien complémentaire pour aller sur le site, mais il faudra passer par “l’étape application”…

Pire encore, il n’existe absolument aucun réglage pour désactiver les liens universels, que ce soit de manière globale ou partielle. En effet, vous êtes en droit de préférer une “expérience 100% Safari” plutôt que de faire des aller-retour entre applications mais iOS 9 vous le refusera systématiquement…

Si vous n’aimez pas sortir de Safari en cliquant sur un lien lié au domaine “twitter.com”, vous n’aurez d’autre choix que de désinstaller l’application officielle.

Même si la relation site / application peut être précisée pour définir des applications différentes pour des zones du site, il n’est pas possible à dans l’état actuel de l’implémentation proposée par Apple de fournir des alternatives. Et, quand bien même cela serait possible, nous doutons fortement que, dans notre exemple, Twitter envisage cette option l’obli­geant à s’asseoir sur ses revenus publicitaires !

Les liens universels sont une solution moderne qui améliorera la relation entre web et applications mais qui risque de faire grincer des dents à la fois aux développeurs et aux utilisateurs. Les premiers verront leur passer sous le nez une partie du trafic ou ne bénéficieront tout simplement pas de cette avancée ergonomique. Les seconds se retrouveront devant un état de fait pour lequel ils n’ont pas mot à dire, sauf à se séparer de l’application liée. Non sans conséquences.

Si vous désirez en savoir plus sur le thème, voici la liste des sources utilisées pour la rédaction de cet article : developer.apple.com, macstories.net, Nirav Savjani et branch.io.