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Événement

Apple vs Samsung : vers quelle issue ?

Trois semaines durant, Apple Samsung ont chacune tenté de faire preuve de leur bonne foi. Reste que chacune joue gros dans cette affaire…

Boro

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Alors que le procès qui oppose Apple Samsung terminer sa troisième et dernière semaine, on peut d’ores et déjà dégager un certain nombre d’enseignements… même s’il est impossible de se lancer dans des pronostics. Comme l’a montré la surprenante victoire d’un Google face à Oracle dans le procès de même type à propos d’Android, quelque soit la compétence du juge qui qui aide les jurés à prendre leurs décisions, c’est au final le jury populaire qui rend sa décision au nom du peuple souverain, dans ce genre d’affaire comme dans les autres, aux États-Unis.

Or si la juge Lucy Koh est particulièrement compétente pour ce type de litige, et semble avoir été particulièrement excédée par les menées et les tentatives de manipulation des avocats de Samsung – au point que John Quinn a littéralement disparu du suivi quotidien des débats, vraisemblablement exfiltré du procès par ce qu’à deux doigts de se faire sanctionner par la Cour au bout de seulement deux jours d’audience – elle n’en a pas moins été agacée par les tentatives du cabinet représentant Apple de marquer des points par des astuces de procédure, avec pour seul effet de provoquer des tentatives exactement symétriques du côté de Samsung.

De fait, la juge semble bien décidée à statuer sur le fond, et à ne pas laisser les habitués des prétoires intimider son jury. Or si Apple est parvenu sans aucun doute au cours de ces deux premières semaines à établir que, ses plans bouleversés par la disruption provoquée par l’iPhone puis l’iPad, Samsung a sans équivoque essayé de rattraper son retard en copiant de façon assumée les solutions retenues par Apple, rien ne serait pire pour le californien qu’un jugement «mi chèvre, mi-chou», renvoyant les deux sociétés dos à dos. Ce sera d’ailleurs tout le jeu de Samsung au cours de cette dernière semaine de procès : réussir à démontrer que les brevets obtenus par Apple sont invalides, c’est-à-dire en définitive que s’il a copié, il en avait après tout le droit…

Apple garde cependant un certain nombre de cartes à jouer dans cette partie, de même qu’elle a présent mis sous le coude un certain nombre de plis important : les avocats de Samsung ont en effet accumulé les erreurs, au point de donner l’impression de confondre partie judiciaire et poker menteur, accréditant que leur jeu était vide tentant de discréditer les témoins présentés par Apple, et présentant des pièces biaisées. En fin de semaine dernière, c’est l’image du tricheur qui prévalait, raccompagné aux limites de la ville sur son rails de chemin de fer, en caleçon et couvert de goudron et de plumes… avant que la juge Koh ne vienne rappeler une fois de plus qu’elle entendait bien garder l’entière maîtrise de la conduite des débats.

Mais la pièce maîtresse dans cette partie reste bien la bonne volonté dont il est évident que Cupertino a fait montre depuis 2010, dès le début de cette affaire et jusqu’au dernier moment avant qu’elle ne débouche dans le prétoire, cherchant comme à son habitude une solution pragmatique… qui ne galvaude pas pas pour autant la spécificité de sa fameuse expérience utilisateur. C’est d’ailleurs dans cette direction que le juge Koh semble vouloir, une dernière fois, pousser les deux parties en appelant les deux CEO à se rencontrer une nouvelle fois, et a conclure un accord avant une décision du jury qui pourrait mettre en péril leurs deux sociétés.

La mise en garde,, ou plutôt le rapport de force, a-t’il été suffisant pour que Samsung se laisse forcer la main, et renonce à la tentation du passage en force et à essayer de se faire justice en deuxième instance ? Elle a de toute évidence le sentiment d’avoir fait ce qu’il fallait pour contourner des brevets dont elle conteste de toute façon la validité. La dernière décision de la juge, qui a retiré trois modèles Samsung du champ de la plainte au regard que ceux-ci n’étaient pas commercialisés sur le territoire américain, pourrait également l’inciter à poursuivre la tournée mondiale de son marathon judiciaire… Pour le pire ?