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Administration et OpenSource…

Boro

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En matière de rééquilibrage de la dépendance des administrations françaises à l’égard des logiciels propriétaires, le Gouvernement français semble vouloir manifester une certaine prise de conscience. La réflexion menée très en amont par la Délégation Interministérielle aux usages de l’Internet sur le dossier du plan MIPE (voir la chronique du 9 juillet) en est le meilleur exemple.

Mais au delà des annonces anecdotiques sur le sujet et qui ne procèdent bien souvent que de la simple prise de conscience de l’importance de la prise en compte des impératifs de sécurité informatique dans des administrations sensibles comme la Défense ou l’Intérieur – voire plus récemment les Finances – il est des habitudes dont il est difficile de se débarrasser.

A titre d’exemple, on pourrait citer l’appel d’offres passé le 3 mars 2005 par l’Union des Groupements d’Achats Publics, publié au Journal Officiel sous le numéro 199B 77. Celui-ci porte sur la “fourniture de licences d’utilisation de progiciels bureautiques et de réseaux de marque Microsoft dans le cadre des contrats Select et Select éducation, fourniture de prestations de formation y afférant“.

Le marché est loin d’être loin d’être négligeable puisqu’il porte sur pas moins de 67 500 licences, pour un montant estimé de 9 000 000 d’euros (hors taxes), avec un montant d’engagement compris dans une fourchette de 6 750 000 et 27 000 000 d’euros (hors taxes toujours).
Il est surtout révélateur d’une certaine approche de l’informatique puisque, portant la mention “refus des variantes”, il sera impossible à un fournisseur de services de proposer des solutions non-Microsoft, étant entendu que l’appel d’offres porte non seulement sur la fourniture de “licences d’utilisation” pour les logiciels, mais aussi des formations qui l’accompagnent.

En clair, les prestataires en mesure de fournir des licences de bureautique et de serveurs OpenSource équivalentes aux solutions Microsoft [[Entre NeoOffice et OpenOffice, ça devrait pouvoir se trouver…]], avec les prestations de formation nécessaires mais pour un tarif plus intéressant sont invités à circuler… Et il n’est même pas question ici de migrer d’une plate-forme à une autre…

En ces temps de campagne électorale où les représentants du peuple prêtent davantage l’oreille à ceux qu’il ont la charge de représenter, il pourrait être utile de se tourner vers le député de sa circonscription ou vers son sénateur, afin qu’il interroge le gouvernement quant à une éventuelle retouche du code des marchés publics sur ce point…
Malgré des démarches répétées, il n’a pas été possible d’obtenir de réaction de quelqu’un en mesure de s’exprimer à ce sujet.

L’U.G.A.P., établissement public à caractère industriel et commercial de l’État est chargé de centraliser les achats de biens et de services, avant de les “céder” aux différentes collectivités publiques. L’exécution de ce marché est prévue pour l’ensemble du territoire.