Suivez-nous

Prospective

Un tag pour les morceaux en ligne

Les protagonistes de la filière musicale numérique se regroupent pour standardiser les informations afférentes à chaque morceau… et se doter de grandes oreilles. Explications.

Boro

Publié le

 

Par

Tout le mode a été un jour ou l’autre confronté à un étiquetage erroné sur l’une ou l’autre des échoppes en ligne, que ce soit sur un titre ou plus rarement sur un album, non sans couvrir d’imprécations les supposés responsables sur ledit Music Store, et leur coupable ignorance vis-à-vis de l’importance de votre groupe favori.

Outre le caractère parfaitement injuste de ces suppositions, puisque la responsabilité en incombe à la société qui numérise les catalogues pour le compte des maisons de disques, il faut noter que ces incidents appartiendront bientôt au passé puisque les industriels du phonogramme (ou du moins les 4 Majors, EMI Music, SONY BMG Music, Warner Music Group, Universal Music Group), certaines organisations de collecte de droits américaines, anglaises et espagnoles (American Society of Composers, Authors and Publishers (ASCAP), The Harry Fox Agency Inc. (HFA), The MCPS-PRS Alliance Limited, Sociedad General de Autores y Editores, l’arrivée de la SACEM française étant annoncée comme imminente), et les les principaux fournisseurs de services en ligne (Apple Computer Inc., Microsoft Corporation and RealNetworks Inc.), se sont regroupés dans le consortium DDEX (Digital Data Exchange), dont l’objectif est de déterminer – surtout de promouvoir l’utilisation de – standards pour l’identification des morceaux vendus sur le net.

Un identifiant unique

Les données prendront la forme d’une étiquette meta au format XML accolée à l’enregistrement dès la numérisation, et comprenant les informations habituelles (interprète, compositeur, album, genre musical), mais aussi les ayants-droits. L’intérêt est évident, en rationalisant à la fois la chaîne d’approvisionnement des détaillants et la fiabilité de l’affichage dans leurs rayonnages virtuels, mais aussi la collecte des informations sur les morceaux vendus qui intéresse également au premier chef les organismes de collecte pour la rémunération de leurs adhérents.

L’idée n’est pas nouvelle puisque c’est le chantier auquel le MI3P standard workshop (Music Industry Integrated Identifier Project) qui regroupait industriels du disque et représentants des artistes au niveau mondial s’étaient attelés. Les choses traînant semble-t’il en longueur, la nouvelle entité a été crée pour prendre les choses en main et mener la réflexion tambour battant, “La structure d’organisation de DDEX et la base d’adhésion plus large (sociétés technologique, sociétés de collecte et labels) apporteront davantage aux industries impliquées. La structure de gouvernance permettra d’aboutir à des résultats plus rapidement” souligne Will Waddington d’EMI Music – laquelle appartient au board des directeurs – interrogé par MacPlus.

La première réunion est programmée pour fin mai, et la version 1 du standard devrait être finalisée dès la fin de l’été pour être ensuite disponible pour tous ceux qui désireraient en acquérir la licence. Le système pourrait également se prêter à la distribution de morceaux par le biais de réseaux peer to peer, comme il pourrait en être question avec la prochaine version de Mac OS X (voir la dépêche du 9 mai), même si ce type de technologie est en principe beaucoup plus adaptée au transfert de fichier plus volumineux.

encore un brevet Apple…

A ceci il faut ajouter le “traçage” bien utile des morceaux déjà vendus tel que nous le connaissons déjà dans iTunes avec le “Mini Store” ou “rien que pour vous”, pour proposer d’autres morceaux en fonction de goûts de l’utilisateurs… à l’échelle de la Toile, cette fois-ci. Petit plus MacPlus, c’est précisément, l’objet du brevet n° 20060100924 publié le le 11 mai 2006 – c’est à dire aujourd’hui – par l’office américain et déposé le 5 novembre 2004 pour Apple par… Avie Tevanian, l’ex vice président de la Pomme pour le logiciel à qui l’on doit très largement les base de Mac OS X, et qui a quitté ses fonctions le 31 mars dernier.

L’abstract décrit ainsi une “technique pour faciliter l’e-commerce en utilisant les informations sur les ventes, le marketing et/ou le tracking incluses dans les fichiers numériques de media“, dans le but d’aider l’utilisateur à effectuer ses achats durant son parcours sur le site… mais rien n’interdit a priori qu’il n’en soit pas de même lorsqu’il insère un Compact Disc dans sa machine, ou bien lorsqu’il surfe sur un site marchand comme Amazon par exemple…

Quand on vous dit que le “meilleur des mondes” est déjà là et que ça s’appelle le marketing…

DDEX