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Prospective

Apple aux JOBIM 2006

Dans le secteur de la bioinformatique, avec les données issues du séquencage des génomes, le décryptage et les techniques exigent toujours plus de puissance de calcul et d’espace de stockage.

neilime

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L’occasion était trop belle pour Apple de parrainer les Journées Ouvertes de la Biologie, Informatique et Mathématiques qui se tenaient à Bordeaux cette semaine et qui réunissait des scientifiques à la limite des trois disciplines.
Antoine Latour (21 ans de maison) était présent ce vendredi pour présenter les solutions Apple au cours d’un séminaire technologique spécifique, ceci en complément du stand monté sur place avec un PowerMac G5, un Xserve et un Xraid. Deux axes centraux dans l’exposé : le logiciel avec Mac OS X Serveur en vedette et le matériel avec un Xserve G5 en bout de course.

Mac OS X, Serveur à tout faire
La partie logicielle était donc consacrée à Mac OS X Server (“un serveur pour ma grand-mère”) avec un zoom sur OpenDirectory et Xgrid qui semblent avoir séduit le public. Public malheureusement peu présent à cause d’un report du séminaire en fin de congrès.

Le maître mot du discours était l’Open Source. Généralisant de manière parfois outrancière, Antoine Latour présente la stratégie d’Apple de la manière suivante : Mac OS X dans son coeur est libre, seule son interface graphique est propriétaire et si d’anciennes technologies datant de l’ère pré-Mac OS X ont survécu, elles ont été placées sous le signe du libre. Et tout est passé en revue des services de fichiers et d’impression multi plates-formes aux services d’annuaire et d’authentification en passant par les services de messagerie, la diffusion multimédia en continu et la gestion des ordinateurs personnels.

Si certaines personnes de l’assemblée semblent découvrir les fondations unix de notre système d’exploitation, d’autres déjà familiarisées avec la version client restent stupéfaits devant la facilité apparente de configuration des différents outils. La facilité d’utilisation d’OpenDirectory (Open LDAP et Kerberos) semble faire remonter à la surface les heures d’essais infructueux sous d’autres plate-formes pour mettre en place ces services.
Xgrid, une solution de partage du potentiel non-utilisé de calcul des ordinateurs d’un réseau semble également faire mouche. Activable comme de nombreux autres services via l’application Server Admin, elle permet au gré des postes clients inutilisés ou des machines dédiées au calcul de faire bénéficier à certaines personnes de l’addition des puissance des différents ordinateurs du parc. Exemple du représentant Apple : le projet SETI de recherche de signaux d’origine extra-terrestre via l’analyse distribuée de données reçues par un téléscope. Au vu de la composition du public, l’utilisation d’exemples orientés plus bioinfomartique comme le projet Folding@Home aurait sans doute été plus parlant. Toutefois, si le concept Xgrid n’est pas nouveau, la facilité de mise en oeuvre sous Mac OS X aura peut-être convaincu les plus technoïdes de l’assistance.

Xserve G5 en bout de course
Ce n’est peut-être pas le cas de la partie matérielle consacrée au Xserve, au Xraid et aux solutions clusters destinés par leur facilité d’utilisation non seulement aux informaticiens (ou “ou à ceux qui croient l’être”) mais également à ceux qui ne le sont pas. Le message sur la puissance matérielle était largement brouillé par le fait que le Xserve G5 projeté à l’écran est décrit comme obsolète par Antoine Latour, vu le passage attendu aux processeurs Intel. Les nombreuses personnes, même utilisatrices de Mac, n’étant que peu au fait des détails de la transition en ont été déroutés. Heureusement, il s’est plus attaché à démontrer qu’Apple, il n’y a que cinq ans considérée comme incompétente dans le domaine, est aujourd’hui bel et bien dans la course dans le métier de fournisseur de puissance de calcul et d’espace de stockage. Il vante la parfaite intégration de Xsan et du Xraid à 1,6 € le gigaoctet dans les réseaux hétérogènes ou uniquement sous environnement Windows. Là encore, face à un public essentiellement constitué d’universitaires, l’exemple de Lyon aurait probabement marqué les esprits.
Enfin, ce qui intéressait potentiellement le plus les chefs d’équipe présents, la présentation du cluster de groupe de travail, “aussi volumineux qu’une grosse table de nuit“, transportable, évolutif et ne nécessitant pas la présence d’un administrateur à son chevet 24h/24 a été plutôt brève. Pourtant la bête possède certaines qualités : prix abordable pour une petite équipe de bioinformaticiens, livré avec de nombreuses applications optimisées PowerPC (pas un mot sur l’avenir avec les processeurs Intel) et fourni avec un support, on l’espère digne de ce nom. Il pourrait si il est correctement présenté être rapidement adopté par de nombreux laboratoires.

Coup de pub manqué ?
Somme toute une publicité bienvenue pour le Macintosh et son système d’exploitation en version serveur associé aux matériels de la Pomme, même si l’exposé aurait pu être plus adapté à l’audience essentiellement constituée de biologistes et informaticiens chargés de trouver des solutions théoriques avant de concevoir des algorithmes et de leurs implantations dans des programmes. Un mot sur l’environnement Xcode et les bibliothèques Cocoa et Java aurait peut-être plus enthousiasmé l’assistance ou au moins suscité le débat.

[NDLR : Neilime termine son Master de bio-informatique, et assistait à la conférence mandaté par son labo. Il a exprimé dans l’article son double point de vue à la fois de chercheur et d’utilisateur, et d’observateur de l’actualité quotidienne de La Pomme dans les colonnes de MacPlus.]

JOBIM 2006 à Bordeaux
Open Directory
XGrid