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Édito

Apple, de retour vers les parts de marché ?

Arlésienne de l’industrie IT depuis 5 ans pour Apple, au même titre que la sortie effective de LongHorn ou de Vista chez Microsoft, la thématique des parts de marché obtenues par les ordinateurs fabriqués par la Pomme fait partie des thèmes récurrents abordés périodiquement par les gazettes traitant du numérique.
Autre vieille lune : Apple ne serait désormais plus tout à fait un fabricant d’informatique…

Boro

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Arlésienne de l’industrie IT depuis 5 ans pour Apple, au même titre que la sortie effective de LongHorn ou de Vista chez Microsoft, la thématique des parts de marché obtenues par les ordinateurs fabriqués par la Pomme fait partie des sujets récurrents abordés périodiquement par les gazettes traitant du numérique ; ce que le jargon journalistique a coutume de désigner sous le sobriquet de “maronnier”.

Source de gaudriole pour les uns, de confusion pour les autres, le sujet ne fut longtemps évoqué qu’avec d’infinies précautions oratoires et toujours pour en minimiser l’importance pour ses partisans, et en faisant assaut d’imagination voire même de gaillardise pour ses adversaires, un peu comme au siècle dernier celui du douloureux chapitre des maladies vénériennes supposées s’être abattues sur le clergé de base, au moment de la bataille qui allait consommer la séparation des Cultes d’avec l’État…

Non que les ventes de Macintosh aient jusqu’ici durablement fléchi – c’est même tout à fait le contraire et nous nous en sommes réjoui ici à de nombreuses reprises – mais l’inflation continuelle des volumes de machines estampillées d’une Fenêtre et à des degrés divers prêtes pour ceci ou cela a eu pour corollaire une visibilité de moins en moins évidente des ordinateurs utilisant OS X… n’eût été la stabilité et la relative immunité du système à toute la parasitologie qui infeste jour après jour Windows – quelles quelles diverses versions ou les paquets de service – et le sex-appeal de son interface ou de ses produits, Apple aurait sans doute aujourd’hui à peu-près disparu du paysage médiatique…

L’exemple le plus emblématique de ce savoir-faire unique autour de la technologie et de l’expérience utilisateur, du design et de l’efficacité marketing est sans aucun doute le petit baladeur de la Pomme, le fameux iPod dont on va fêter le 23 octobre prochain le 5e anniversaire. Il a si largement contribué l’image du constructeur californien en le dotant d’un “facteur cool” que d’aucuns ont un moment cru pouvoir se répandre un peu partout en clamant qu’Apple n’était déjà plus qu’un fabricant d’électronique grand-public “comme les autres”, certes à son acmé grâce à la popularité de son produit-vedette comme Sony jadis grâce au Walkman, et tout aussi promis que le japonais à une démonétisation rapide de sa différence au fur et à mesure que son produit se banaliserait.

Ceux-là ont été rejoints par d’autres visionnaires de la même eau, venus prédire tout aussi assurément la fin de cette spécificité qui les agaçait tant – du fait du passage à la plate-forme Intel cette fois – les mêmes qui en leur temps n’ont pas boudé leur plaisir en prophétisant durant près de 10 ans la fin plus ou moins prochaine d’Apple.

Dans ces conditions, les résultats présentés tôt ce matin par le constructeur à la Pomme pour son 4e trimestre ont tout pour réjouir : non seulement les ventes d’iPod se maintiennent à peu près sur un trimestre estival traditionnellement creux sur la musique – et ce malgré une absence de renouvellement de la gamme qui n’a été comblée qu’à la fin du trimestre – mais également la bonne santé des ventes de Macintoshs, portées par les bons résultats de sa gamme nomade, désormais bien installée après son renouvellement.

Il est trop tôt pour dire si les résultats de la gamme des Mac Pro et des Xserve, renouvelée en août, vont se révéler à la hauteur de ceux des gammes nomades qui cartonnent actuellement, au point de devoir continuer à être livrées par fret aérien au trimestre prochain ; on sait que le cycle de renouvellement sur le marché “pro” des créatifs spécifique à Apple est conditionné par la mise au standard universel de la Creative Suite d’Adobe en particulier… Cependant, le fait qu’Apple soit obligée d’acheminer également ses nouveaux iMacs par voie aérienne est plutôt bon signe.

Ce nouveau trimestre-record dans l’histoire de la société, cette fois en termes de machines livrées et non plus seulement au regard du chiffre d’affaires ou des bénéfices, est donc une excellente nouvelle ; il reste à attendre les chiffres Gartner ou IDC pour voir comment ces résultats vont positionner la marque à la Pomme parmi l’ensemble des constructeurs : au trimestre passé celle-ci s’était hissée dans le top 5 des constructeurs sur le marché américain, et le top 10 en Europe. Avec 12% de parts de marché sur les portables, et 4,8% de façon générale sur son marché domestique, Apple s’était mise en position de réussir une excellente rentrée.

De l’aveu de Peter Oppenheimemer, la promotion iPod + Mac semble avoir joué rôle important dans ce sens. Quelle meilleure illustration de la stratégie gagnante de synergie entre ses machines et la musique numérique? Le volet suivant qui s’annonce et lui ajoute cette fois cinéma et téléphonie mobile fera-t-il aussi bien ?