Suivez-nous

Prospective

Services web, les tentatives d’Apple

En attendant MobileMe, le nouveau bouquet de services web d’Apple, MacPlus se penche sur ses prédécesseurs…

iMike

Publié le

 

Par

pc_apps20080609.jpg

Depuis l’avènement d’internet, Apple n’a eu de cesse que de tourner autour, et surtout d’en proposer une plus-value. Quatre bouquets de service web ont donc été lancés par Apple, dont le dernier, MobileMe, a été présenté par Phil Schiller lors de la keynote de la WWDC. MacPlus vous propose un petit récapitulatif de ces différents services, qui portent tous la patte de leur époque et de l’Apple d’alors.

eWorld, le village virtuel

20 juin 1994 : Apple lance eWorld, qui peut être considéré comme le premier bouquet de services d’un internet encore balbutiant ! Ce “village” virtuel, composé d’une Poste, d’une bibliothèque, d’une école, d’un kiosque, d’un magasin… n’était rien d’autre qu’un réseau parallèle à internet, géré par Apple et AOL, dont les outils logiciels étaient revus et corrigés pour une utilisation sur Mac.

etown.jpg

eWorld, alimenté par des centaines de partenaires d’Apple, avait un modèle économique plutôt original : vous vouliez envoyer un mail ? Lire un article ? Récupérer un son ? Le logiciel calculait le poids du fichier et vous indiquait d’après votre connexion le temps nécessaire au téléchargement. C’est qu’à l’époque, les tarifs sont exorbitants pour le commun des mortels, et les temps d’attente interminables…

Devant le développement des annuaires, moteurs de recherche et “vrais” sites web, eWorld se vide de ses habitants et le 31 mars 1996, Apple ferme les portes de son village numérique. Ça n’est que partie remise…

Source Aventure Apple—–

iTools, l’attrait du Mac

Une adresse mail en @mac.com, qui n’en rêve pas ? Sous les acclamations d’une foule en délire, Steve Jobs a exaucé ce doux fantasme en lançant le 5 janvier 2000 lors de son habituelle keynote de la Macworld un nouveau bouquet de services, iTools ! Revivez cet instant en vidéo :

Nécessitant Mac OS 9 et entièrement gratuit, on y trouvait :

Un compte e-mail POP en @mac.com. Une véritable “killer app” : nombreux furent les utilisateurs à s’inscrire sur iTools uniquement pour briller du prestige d’une telle adresse !

KidSafe. Un système de filtrage web pour que ses chères têtes blondes n’aillent sur les sites honnis. Apple y a recensé des milliers de sites web approuvés (50 000 dès le départ). Cette bonne idée n’a pas survécu aux années…

iReview. Dans la foulée, Apple créait iReview, un annuaire de sites web notés par les équipes de Cupertino et accessibles à tous. Au départ, 250 sites ont ontenu le sésame, avant qu’Apple laisse tomber…

iDisk. Un espace de stockage virtuel royalement doté de 20 Mo !

HomePage. Un outil en ligne afin de créer son propre site web. Apple a sur ce coup là accompagné la vogue toute neuve des sites persos, qui deviendront par la suite les blogs.

iCards. Apple offrait à tous (y compris aux non-inscrits au service iTools) la possibilité d’envoyer des cartes postales virtuelles plutôt réussies. Cette fonction a même eu droit un temps à son onglet sur le site d’Apple !

itools_ad.jpg

Les iTools étaient représentatives de son époque : en 2000, la folie internet bat son plein et chacun tente de s’arroger une part du gâteau en offrant des services gratuits. Quoi qu’il en soit, Apple réussit un formidable coup avec les adresses @mac.com, véritable signe de distinction entre utilisateurs…—–

.Mac, le mal aimé

.Mac est mal né, le 17 juillet 2002, lors de la Macworld de New York. Entre un nouvel iMac 17 pouces, Mac OS X 10.2, iCal, iSync et consorts, vient se glisser l’annonce du changement de modèle économique des iTools, qui se transforment en .Mac ! Le patronyme .Net, initié par Microsoft quelques temps auparavant, n’y est sans doute pas pour rien. Malheureusement, Apple a tenté le passage en force : tous ceux qui souhaitaient conserver leur adresse mail en @mac.com ont du passer à la caisse !

pointmac-2.jpg

C’est 100$ (99 euros) par an qu’il faudra désormais débourser pour continuer à utiliser son e-mail, ce qui n’est guère enthousiasmant (surtout qu’à l’époque, celui-ci n’est qu’en POP et ne peut stocker qu’une quinzaine de mégas de données). Et cette récrimination est récurrente depuis le passage au payant, même encore aujourd’hui.

Image-1-64.jpg

Ce qui a fini de plomber l’avenir de .Mac, c’est l’ensemble des services proposés, disparates et souvent lents (notamment l’iDisk), qui n’a jamais soulevé d’enthousiasme débordant. On retiendra notamment :

macmuser-icards-2.jpg

Les iCards. Cette fonction sympathique, mais pas renversante, était déjà présente avec les iTools. Comme son nom l’indique, elle permet d’envoyer des cartes virtuelles à ses connaissances.

Image-1-65.jpg

Un iDisk anémique. Pensez donc, avec 100 Mo, on n’allait pas loin… Apple s’est par la suite rattrapé (mais sous les coups de boutoir des solutions de stockages virtuelles gratuites), avec désormais un espace de 10 Go. Apple y glisse parfois des mises à jour ou des logiciels (à une époque, on y trouvait même des jeux !).

Un anti-virus. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Apple a proposé Virex, un anti-virus pour Mac, et ses mises à jour ! Retiré au bout d’un certain temps (ça faisait un peu tâche au moment où Apple tentait de séduire les switchers sur la promesse d’ordinateurs insensibles aux vilaines bestioles), l’argumentaire était de supprimer les virus PC qui transitaient sur son Mac.

Image-2-39-2.jpg

Le logiciel de sauvegarde BackUp. Sans aucun doute l’une des fonctions les plus intéressantes de .Mac, même s’il vient en concurrence avec de nombreux logiciels. Celui-ci permet de sauvegarder de nombreuses données sur son iDisk, un CD ou son disque dur à des intervalles réguliers.

Synchronisation à tous les étages. .Mac permet de synchroniser ses signets Safari, les contacts et l’agenda sur tous ses ordinateurs. Le service associé à iCal se révèle fort utile et permet de consulter son agenda partout dans le monde.

Image-1-67.jpg

Des signets accessibles. Variante de la fonction ci-dessus, les Bookmarks permettent d’accéder à ses sites préférés en un tour de clic, où que l’on soit.

Image-2-40.jpg

Un service de création de pages web. HomePage permet en effet en un tour de main de créer de petits sites web directement depuis son navigateur. Apple propose des modèles bien fichus mais très “US centrics”… HomePage a périclité avec iWeb et la profusion d’autres services gratuits type Blogger et co.

Un service de création de diaporamas. .Mac Slides Publisher est un microscopique logiciel qui permet de créer très simplement (par glisser-déposer) un diaporama. Il est ensuite possible de le partager avec sa famille, ses amis ou ses ennemis. Depuis iPhoto 6, on peut également créer des “photocasts”, sorte de podcasts mais adaptés aux photos.

backtomymac_hero20071026-2.jpg

“Back to my Mac”. Voilà une fonction très intéressante, qui permet de prendre la main sur son Mac à distance ! Back to my Mac permet également de repérer les voleurs de sa machine, comme dans cette dépêche

Galerie Web. Cette fonction travaille main dans la main avec iPhoto et iMovie et permet de téléverser d’un clic ses photos et vidéos sur son espace iDisk. Celle-ci est accessible à tous et il est possible d’en embellir la mise en forme. Il est également possible d’y accéder via son Apple TV…

Image-1-66.jpg

Création de groupes. Un peu à l’image de ce que peut proposer Google, il est possible de créer des groupes avec leurs pages web associées. Un système pratique pour se tenir au courant entre plusieurs personnes partageant un même intérêt.

Publication web. Apple a poussé cette fonction via iWeb, cette iApp qui permet de concevoir très facilement des sites internet. Toutefois, la mise à jour de son site web est très fastidieuse et le logiciel révèle vite ses limites.

Mises bout à bout, toutes ces fonctions finissent par valoir les 99 euros demandés chaque année pour les renouveler. Mais il y manque une “killer app” ou un argument choc pour passer à la caisse avec le sourire. Avec la suite, Apple a peut-être mis la main dessus…—–

MobileMe, le renouveau ?

Le 9 juin 2008, Steve Jobs annonce sur la scène du Moscone Center que .Mac allait se transformer en MobileMe ! Un nom qui ne va pas effrayer les switchers et les utilisateurs PC qui pourront donc sans crainte souscrire au nouveau bouquet de services web d’Apple.

Image-1-63.jpg

MobileMe ne reprend qu’une (petite) partie des services proposés par .Mac, à tel point que les deux bouquets auraient pu co-exister en parallèle tant les différences sont nombreuses. Cela risque d’ailleurs de faire grincer quelques dents puisque des services comme la consultation des signets en ligne sera purement et simplement supprimé (lire cette dépêche) !

Image-1-62.jpg

La plus grande innovation de MobileMe, c’est évidemment le système de “push”, qui permet de disposer des mêmes informations (e-mail, agenda, contacts) mises à jour en temps réel sur n’importe quel terminal (iPod, iPhone) et ordinateurs. Un Exchange à la sauce Apple en quelque sorte, qui sous couvert de simplicité (les données sont “poussées” dans une sorte de nuage très manga) recèle des possibilités pro très poussées.

Mais MobileMe, ce n’est pas que le “push”. Apple a également refondu son service .Mac et ce sont toutes ses informations personnelles qu’on retrouvera dans n’importe quel navigateur où que l’on soit dans le monde, à travers Me.com, son portail perso. E-mails, contacts, agenda, mais également ses galeries d’images et son iDisk seront disponibles dans une interface très “Leopard”, à grands coups d’Ajax et moults effets de glisser-déposer. Une telle interface permettra en outre à Apple de rajouter au fil du temps de nouvelles applications. Voici celles déjà connues en résumé :

Un e-mail [email protected]. À l’image de l’adresse @mac.com, celle-ci est en IMAP. Les utilisateurs de .Mac continueront de recevoir leur courrier via leur e-mail habituel, mais également via leur nouvelle adresse me.com. Les frimeurs et ceux qui veulent signifier leur passion du Mac devraient s’inscrire maintenant au service (les 60 premiers jours sont gratuits) afin de bénéficier d’une adresse @mac.com !

Un iDisk de 20 Go. 10 Go de plus qu’avec la version précédente, voilà qui permet enfin à Apple de proposer plus que les solutions gratuites qui pullulent sur le web… On peut bien entendu y stocker ce que l’on souhaite, et Apple offre un service bien utile qui permet d’envoyer de lourdes pièces jointes par mail : le destinataire reçoit un lien vers l’iDisk de son correspondant, qui permet de télécharger le fichier. Espérons (mais c’est un vœu pieux) qu’Apple ait définitivement réglé le problème de lenteur que les utilisateurs européens éprouvent avec .Mac…

Des galeries photo. Déjà connues avec .Mac, les galeries photo de MobileMe permettent de téléverser les clichés pris avec l’iPhone, de les gérer via Me.com, de les mettre en scène…

pc_apps20080609.jpg

Une compatibilité PC. MobileMe fonctionne aussi bien sur Mac que sur PC. Apple a bien fait les choses : si les fonctions push ont été conçues pour Mail, le Carnet d’Adresses et iCal, elles sont également compatibles avec Outlook et Windows Contacts. C’est bien le moins pour un bouquet de services qui perd son aspect très “Mac”…

Si toutes ces fonctions permettent d’envisager sereinement l’investissement de 79 euros par an (surtout si l’on dispose d’un iPhone ou d’un iPod touch), on ne pourra que regretter l’absence des petits plus appréciables offerts par .Mac, comme Back Up, la mise à jour automatique des sites web conçus avec iWeb, ou la fonction fort pratique “Back to my Mac”. Apple n’a pas encore communiqué sur la présence ou non de ces fonctions, espérons qu’elles soient toujours au menu !

MobileMe sur le site d’Apple

MobileMe : la visite guidée en vidéo

Pré-commander MobileMe

MobileMe sera t-il le sauveur d’Apple dans un domaine où la pomme n’a jamais réussi à faire son trou ? On ne saurait le dire, ce d’autant que de nombreuses solutions gratuites sont d’ores et déjà disponibles. Malgré tout, payer pour un service permet de ne pas subir la publicité qui pullulent sur les Gmail et consorts, ce qui est un vrai confort. Et on bénéficie d’une interface unifiée agréable, dans la droite ligne de ce que propose Mac OS X.

L’aspect “Exchange” de MobileMe représente mine de rien un premier pas vers une démocratisation de ce type de fonctions, uniquement dédiées pour le moment au monde de l’entreprise. Il faut souhaiter qu’Apple ait pris les mesures qui s’imposent pour asseoir son service, et notamment dans les infrastructures : l’un des freins de l’adoption de .Mac en Europe, en dehors de son tarif, reste en effet sa lenteur rédhibitoire… Réponse à la mi-juillet !