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Prospective

La Révolution est en marche…

Sans tambours ni trompettes, Apple vient de frapper un grand coup sur la tête de ses concurrents, tout en jetant les bases de la prochaine révolution de l’industrie électronique…

Boro

Publié le

 

Par

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Préparez-vous à un tremblement de terre. La même société qui, voici 30 ans, avait inventé l’ordinateur personnel avant de le refaçonner en 1984 tel que nous le connaissons aujourd’hui, s’apprête tout simplement à pousser l’ordinateur de papa vers la maison de retraite et le musée. C’est d’ailleurs le même tour pendable qu’Apple avait joué à l’industrie de la téléphonie mobile avec son iPhone : moyennant quoi, deux ans et demi plus tard, celle-ci est complètement bouleversée et, faute d’avoir su négocier le virage du smartphone et de l’interface tactile suffisamment tôt, les poids-lourds du secteur comme Nokia ou Motorola se retrouvent en fâcheuse posture.

Manifestement, le tour de Microsoft et de ses affidés est désormais venu, et la cohérence de l’ensemble des nouveautés qui ont été présentées hier ne laisse guère de place au doute : la double révolution du sans fil amorcée en 1999 avec le premier MacBook, et celle du Multi-Touch devenue manifeste avec la présentation de l’iPhone en janvier 2007, sont en passe d’opérer leur synthèse sous nos yeux.

The Revolution WILL be televised

Peut-il vraiment y avoir de hasard de calendrier à ce niveau-là ? C’est précisément au moment où Microsoft s’apprête à mettre sur le marché Windows 7, et à tenter de se faire pardonner le fiasco sans précédent dans son histoire qu’a pu représenter Vista, qu’Apple a choisi pour présenter la dernière évolution de son iMac, lequel synthétise les deux directions vers lesquelles l’informatique personnelle est en train de s’infléchir. Avec son nouvel écran qui paraît aminci, sa diagonale de 21,5 et 27 pouces et surtout l’adoption du format 16/9ème, l’iMac vient de faire un pas de plus vers le téléviseur (lire « Nouveau design pour l’iMac »)… mais également vers la tablette !

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Le nouveau design de l’iMac fait en effet un peu plus disparaître tout ce qui peut rappeler un ordinateur, pour ne plus laisser qu’un écran flotter littéralement dans l’espace à la manière des téléviseurs haute définition de dernière génération… et de l’iMac de 2002. Paradoxalement, le lecteur Blu-ray manque à l’appel : Apple a-t-elle encore quelque chose au feu du côté de l’Apple TV ? Quoi qu’il en soit, le clavier a lui aussi entrepris de disparaître proportionnellement, de même que la souris ressemble d’ores et déjà de plus en plus à une télécommande. On remarquera également que le clavier et la souris sont désormais livrés en standard en version Bluetooth, et il est désormais possible de les utiliser à distance d’un écran de taille confortable : tout se passe comme si Apple était en train de déshabituer l’utilisateur à se trouver devant tout ce qui peut ressembler à un ordinateur, tout en l’accommodant à utiliser celui-ci depuis son canapé !—–

La tablette, ou l’ardoise, pour très bientôt ?

Dans le même temps, la disparition de la bordure latérale et l’adoption du « tout sans fil » amorcée avec l’apparition du MacBook air et de Time Capsule (lire « Apple coupe le cordon») témoignent s’l en était encore besoin de l’imminence de l’arrivée de la fameuse tablette, alors que les futurs concurrents du californien tels que Sony, Amazon ou l’éditeur Barnes & Noble sortent du bois les uns après les autres.

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C’est d’ailleurs à l’évidence également le cas de la nouvelle souris Magic Mouse, dont la surface entièrement Multi-Touch est tout bonnement révolutionnaire, et vient rappeler une nouvelle fois l’antériorité d’Apple sur le concept d’interface Multi-Touch, mais également pour la souris du Parc elle-même que l’équipe de forbans menée par Steve Jobs avait su transformer au point de se l’approprier dès la fin des années 70. Au même titre que l’iMac, au confluent de l’ordinateur et de la télévision, le syncrétisme de la Magic Mouse réunit au sein d’un même objet le meilleur des deux interfaces ; il ne reste d’ailleurs plus qu’à doter celle-ci de gyroscopes, à la manière de l’iPhone ou de l’iPod touch, pour que celle-ci puisse se transformer en télécommande ou en pointeur pour un écran distant. L’Apple Remote a d’ailleurs elle aussi fait l’objet d’une mise à jour, sans que pour autant l’Apple TV ait vu la sienne évoluer. Y a-t-il encore des nouveautés à attendre de ce côté-là ?

Une gamme désormais réunifiée

Il n’est jusqu’au MacBook qui n’ait lui aussi reçu son lot de nouveautés, pour faire de l’offre d’Apple l’une de ses plus unifiées depuis les beaux jours de 1999, quand « le grain » de la surface du premier iBook répondait à celui de l’iMac sorti un an plus tôt, ou ceux de 2002 quand la blancheur lisse et le cristal translucide de l’iBook FireWire répondaient à ceux de l’écran de l’iMac G4 ou des premiers iPod.

Fût-il en polycarbonate, le MacBook adopte désormais lui aussi un design tout en rondeur avec un écran LED, un trackpad Multi-Touch de verre et un design unibody… Sans compter des batteries d’une autonomie de 7 heures, comme les grands, le tout pour à peine 850 € !

Quant au Mac mini, qui est le seul parmi les nouveautés présentées hier dont le design n’évolue pas, outre la revalorisation de ses performances, il se voit adjoindre une nouvelle option « serveur » avec deux disques durs et Snow Leopard serveur comme système d’exploitation, et dépourvu de lecteur optique et de la suite logicielle iLife. Rien d’étonnant à cela : d’une part, un certain nombre d’hébergeurs avait déjà proposé des solutions d’hébergement en ligne, basées sur Mac OS X serveur monté sur des Mac mini et, dans ce cas, la suite iLife occupe davantage d’espace disque qu’elle ne présente d’intérêt. Mais surtout, dans une telle configuration, le Mac mini représente le client de podcasting idéal pour les établissements scolaires et les universités, dans la mesure où celui-ci permet d’encoder directement les cours sur place, en ne transmettant à la solution d’hébergement et de stockage que des contenus compressés.

Alors que l’on assiste à une généralisation du podcasting dans l’enseignement supérieur en particulier, la nouvelle solution Mac mini permet à la fois d’éviter la saturation des réseaux lors de la transmission de données brutes, tout en diminuant le calcul centralisé nécessaire à leur traitement.

Un coup d’accélérateur

Sans tambour ni trompette, et sans Special Event, Apple a donc, au lendemain même de la présentation de ses résultats trimestriels, assez irrémédiablement ringardisé le reste de l’industrie, et surtout avancé l’ensemble de ses pions vers un nouveau champ de bataille qui représente l’avenir de l’industrie de l’informatique et de l’électronique grand public. Tout en se préparant à la sortie d’une nouvelle génération de produits à haute valeur ajoutée, Apple s’est payé le luxe de porter le fer sur une catégorie où ses concurrents n’en finissent pas de perdre de la valeur. Reste à savoir comment ceux-ci vont pouvoir réagir face à la double équation posée par la sortie de Snow Leopard face à Seven, et à cette première mise à jour de l’offre d’Apple avant le rafraîchissement de la gamme nomade, face à leurs propres produits… De quoi sans doute les occuper encore un petit moment avant le coup d’accélérateur final…

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[MàJ :] Une semaine après la sortie des nouveaux iMac, Apple a proposé la mise à jour du logiciel interne de son Apple TV, numérotée 3.0, sans pour autant faire évoluer son hardware. La navigation cette fois plus linéaire, à la fois horizontale et verticale n’est pas sans rappeler celle des Windows Média Center, et semble vouloir faire de la place à de nouveaux contenus.

Apple pense-t-elle pousser plus loin son avantage dans le domaine du jeu, conquis de haute lutte par l’iPod touch et l’iPhone contre les consoles portables japonaises ? L’avènement de l’Apple TV en tant que console de salon aurait en effet du sens, au moment les cartes semblent vouloir être rebattues de ce côté-là. Les jeux représentent en effet les gros bataillons des 100 000 applications désormais proposées par l’AppStore, pour des tarifs beaucoup plus abordables que ce que propose la concurrence Pour les plates-formes de Sony ou de Microsoft, et pour une expérience d’achat beaucoup plus satisfaisante…