Sondage ‘Apple Slate,’ les résultats

Vous avez été très nombreux à répondre à notre sondage à propos de la tablette Apple (lire ” Vous et l’Apple Slate ! “) et nous ne pouvons vous dire qu’un immense merci pour toutes les précieuses données que vous nous avez permis de traiter.

Une de nos questions, non formulée celle-là concernait le nom même de l’engin dont nous pensons depuis de nombreux mois déjà qu’il est, au départ et avant tout, pensé pour le monde de l’éducation même si, une fois le produit lâché dans la nature, celui-ci servira à bien d’autres usages que d’accompagner les élèves et les étudiants. Ceci posé, même si chez Apple on évalue toujours depuis l’origine un produit sous l’angle de l’éducation, il faut aussi se souvenir que c’est aussi grâce au secteur de la presse et de l’imprimerie que le Macintosh a également bâti son succès, notamment avec la LaserWriter et le langage PostScript (lire ” MacTablet: un fichu caractère ? “).

Or, qu’on le veuille ou non, la presse est en crise depuis plusieurs années et n’en finit pas de se chercher un modèle économique adapté à la dématérialisation des contenus, tandis que le le monde du livre s’apprête à affronter les mêmes défis que celui de la musique 10 ans avant elle, avec malheureusement la même absence de clairvoyance et d’anticipation sur les opportunités à saisir… assortie d’un identique discours masochiste vis-à-vis d’Internet en général et du « piratage » en particulier.

La tentation était donc grande pour nous de baptiser provisoirement « ardoise magique », ou plus simplement « slate », cette tablette qui, pour n’être pas d’argile, n’en est pas moins universelle par sa rusticité dans l’imaginaire du monde entier pour ce qui est de l’apprentissage à lire, écrire et compter. La preuve en est que, si quelques uns d’entre vous n’ont pas fait le rapprochement, vous êtes déjà nombreux à avoir déjà intégré le nom de Slate comme nom générique pour l’engin. Mieux, il semble qu’une part étonnamment importante parmi les lecteurs de MacPlus soit d’ores et déjà prête à adopter le nouveau device, si celui-ci devait être proposé par Cupertino.—–

Résultats

Nous avons pris en considération les réponses des 1123 premières personnes qui se sont gentiment prêtées à l’expérience, le temps pour la dépêche qui contenait le questionnaire de passer en page 2. Dans l’état actuel du design du site, nous ne pouvions pas en effet afficher celui-ci en permanence dans la première page pour un temps déterminé.

Mac ou PC ?

Parmi les répondants à notre questionnaire, seuls 4 % se sont déclarés en tant que « pure players » du monde PC, tandis que que les 96 % restants se déclarant « plutôt Mac ». Ce dernier point est cependant à relativiser, notre lectorat étant en réalité familier des deux plates-formes, souvent pour des raisons professionnelles : ce résultat exprime ainsi sans ambiguïté de quel côté son coeur balance !

L’Apple Slate…

La première question portait sur « l’Apple Slate », sans autre précision. Vous êtes à une écrasante majorité à la fois remarquablement anglophone et superbement informés puisque seuls 6 % d’entre vous déclarent ne jamais avoir entendu parler de cette Apple Slate, tandis que 3 % ont répondu ne pas s’y intéresser. Les incrédules, quant à eux représentent à peine 1% de l’ensemble : pourtant, c’est peut-être bien à eux que l’histoire donnera raison. Malgré tout, l’alchimie du marketing d’Apple ou l’autosuggestion de ses aficionados, comme on voudra, font que ce produit a d’ores et déjà virtuellement une réalité : si l’on totalise ceux qui n’en ont jamais entendu parler, ceux que le produit n’intéresse pas et ceux qui pensent qu’il n’existera jamais, on obtient un total d’à peine 10 % parmi la communauté des lecteurs particulièrement technophiles de MacPlus.

Slate survey 2

A contrario, si l’on considère le verre plein à ras bord, ce sont 16 % d’entre vous qui ont avoué y penser « presque tous les matins » – c’est-à-dire une personne sur six ! – et plus raisonnablement, 74 % des lecteurs qui ont répondu adoptent cependant un salutaire rationalisme Thomasien, attendant de voir la suite pour se prononcer. C’est à dire que neuf personnes sur 10 ajoutent foi, à un degré ou à un autre, à ce produit dont personne à ce jour n’est en mesure d’affirmer l’existence.

Je serais prêt à l’acheter…

A la question «Seriez vous prêts à l’acheter ?», on comptabilise assez logiquement 4% de réponses totalement négatives, lesquels 4% ne se superposent pourtant pas à la catégorie des utilisateurs de PC dont beaucoup se retrouvent parmi les acheteurs potentiels, parfois même fermement décidés à goûter de la pomme pour cette occasion.

Les indécis («je ne sais pas») et les raisonnables («je veux la voir d’abord») forment le gros de la troupe avec respectivement 13 et 54% ; l’ensemble constitue une majorité classique de «pragmatiques» avec 68%, assez cohérente avec les 74 % des personnes qui avaient répondu à la question précédente « qu’ils attendaient de voir. », les aficionados et les forcenés représentant respectivement 18 et 11%. Et comme la question était insidieusement posée avant de vous faire réfléchir à un prix, c’est pratiquement un tiers des lecteurs qui ont l’intention d’acquérir leur ardoise, quel qu’en soit le prix.

Slate survey 3

Pour l’avoir, je serais prêt à dépenser…

Seraient-ce les réminiscences de notre chère école communale, l’odeur de la craie, celle de la poussière dansant dans le soleil printanier qui vous mettent dans cet état ?

Pour retrouver l’ardoise de leurs tendres années, 4% d’entre vous iraient jusqu’à se fendre de 900€ pour posséder l’Apple Slate et c’est encore 4 autres pourcent qui, plus pingres, n’en lâcheraient que 800. 11% seraient prêts à investir 700€ pour savourer le même plaisir : 20 % des clients potentiels se situerait ainsi dans la tranche des 700 – 900€.

Le gros de la troupe se situe dans la tranche des 500 – 600€ avec un incroyable score de 45%, soit le prix d’un iPhone acheté nu sans opérateur, quand, malgré la crise, à peine
19% sont prêts à aller au-delà de 400€. 13% s’avouent, après consultation du fond de leurs poches, totalement fauchés. Enfin, 4 % des répondants se déclarent pas intéressés, ce qui recouvre exactement la proportion de ceux qui avaient déclaré ne jamais vouloir acheter ladite ardoise à la question précédente, ainsi qu’au total des réponses incrédules et « pas intéressées » par un tel appareil à la question qui portait sur son existence même.

Slate survey5

A cet égard, une présentation sous forme d’histogramme sera sans doute plus explicite que la traditionnelle présentation de pourcentage sous forme de camembert.

Slate survey 4

Conclusion

Si peu représentative et parcellaire qu’elle soit, cette petite enquête n’en dit pas moins beaucoup à la fois sur le lectorat de MacPlus, et sur la capacité d’Apple à mobiliser le désir de ses aficionados vers ses futurs produits, a fortiori lorsque ceux-ci représentent une avancée aussi radicale que celle promise par l‘«Apple Slate». C’est encore plus vrai lorsqu’on la rapproche de celle récemment publiée par Retrevo (lire « MacTablet : attendue à 600$ «), et qui comparait les attentes des utilisateurs de PC, de Mac et même d’iPhone états-uniens vis-à-vis de cette fameuse tablette.

Les utilisateurs d’iPhone s’y déclaraient globalement une fois et demie plus susceptibles que les utilisateurs de PC d’acheter la tablette d’Apple dès cette année (20 % contre 33 %), avec un chiffre de 22 % sensiblement équivalent en ce qui concerne les utilisateurs de Mac, tandis que le pourcentage dans les 3 catégories est sensiblement le même lorsqu’il s’agit de planifier un tel achat pour l’année suivante (entre 16 et 17 %). À l’inverse, la proportion d’utilisateurs PC qui déclaraient ne pas vouloir effectuer un tel achat est exactement le double (49 %) de celle des possesseurs d’iPhone (24 %), alors que cette proportion est un peu moindre pour ce qui est des utilisateurs de Mac ( 45 %) : les possesseurs d’iPhone, qui se recrutent à la fois chez les utilisateurs de Mac et de PC, sont donc sans surprise davantage prêts à sortir leur chéquier dès cette année, ayant déjà sauté le pas de l’ultra-mobilité dans les usages, quand bien même ils possèderaient déjà un ultra-portable. On est donc bien, du moins aux États-Unis, dans un marché de renouvellement…

Et lorsque l’on examine le prix, toujours Outre-Atlantique, que les utilisateurs de PC ou de Mac sont prêts à consacrer à un tel appareil, on se rend compte que les Mac users sont prêts globalement à consentir une somme deux fois plus importante que les utilisateurs de PC :

• inférieure à 600$ : PC 64 %, Mac :32%
• entre 600 et 800$ : PC 16%, Mac 27%
• supérieure à 800$ : PC 20%, Mac 41%

Voilà qui en dit long sur les dégâts et la perte de valeur causés par la spirale déflationniste entretenue depuis deux ans par les fabricants de PC, en particulier sur le segment des Netbooks. A contrario, ces chiffres montrent que les tenants de la marque à la Pomme ont bien saisi tout le potentiel recelé par un tel appareil, lequel va très probablement bien au-delà du simple empilement de fonctions listées jusqu’ici (lecteur audio-vidéo, console de jeu, reader magazine/livre électronique, Mobile Internet Device pour le surf ou le courrier électronique, bloc-notes fût-il à reconnaissance d’écriture, «et bien plus encore…»).

Les lecteurs de MacPlus ont d’ailleurs, eux aussi, bien saisi tout l’intérêt d’un tel appareil nomade avec 8 % de répondants qui se déclarent prêts à payer 800 à 900 € pour cette ardoise, fût-elle magique, multimédia et capable de remplacer avantageusement le papier glacé des magazines glamour. Ceux-ci, tout aficionados qu’il soient, montrent qu’ils font incontestablement partie de cette minorité technophile qui fait les tendances. Même si, taxes et pouvoir d’achat différent de part et d’autre de l’Atlantique, ils sont tout de même près de 1 sur 5 à déclarer vouloir aller jusqu’à 700 €.

Près de 1 sur 3 se déclarent de toute façon à peu près sûrs de se laisser tenter : de là à dire que la communauté des utilisateurs Mac est désormais prête à recevoir cette Apple Slate, comme ce fut le cas de l’iPod et l’iPhone en leur temps, avant de servir ainsi de courroie de transmission vers le reste de la population, il n’y a qu’un pas.

Reste à savoir sur quelles technologies Apple compte s’appuyer pour se démarquer radicalement de la concurrence : on peut déjà, sans trop de risque de se tromper, parier sur des écrans OLED, des puces dérivées de la technologie développée par PA SEMI, une connectivité Bluetooth, Wifi et très probablement 3G sur certains modèles. Ira-t-elle jusqu’à miser sur l’induction pour ce qui est de l’alimentation, ou sur le mini-display port en abandonnant le Dock connector qui a fait les beaux jours de l’iPod et de l’iPhone ?

Réponse dans quelques semaines maintenant…