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Édito

Rétrospective, tome 4

Premiers pas sur Mac, faits. Déballage, fait. Vente, réalisée. Continuons donc à reculer jusqu’à l’avant-vente. En avant !

Yrogerg

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Bon, je pensais que cette chronique suivrait ma progression dans l’univers Mac, et, il faut bien l’avouer, c’est plutôt l’inverse, pour le moment. Plus j’avance sur le sujet, et plus je reviens en arrière. Une véritable malédiction. Mais il y a une bonne raison à cela. Si, si, j’en ai trouvé une, et une bonne. C’est que l’on devient addict bien avant d’avoir un Mac. En effet, la conversion est déjà entamée depuis bien longtemps, lorsque l’on arrive à la caisse du magasin prêt à brûler la carte bleue. J’aurais donc du appeler cette chronique « Back to the future », mais, soit disant, ce serait déjà pris. Bref, passons.

Il me semble donc important, et dans une suite éminemment logique, après le déballage de l’objet du délit, de vous conter comment on devient un noob du Mac, et ce, en 4 étapes. En tout cas, à défaut d’avoir une réponse collective, je vais vous partager mon point de vue sur le sujet. Vous avez juste à suivre le guide. « Back to the noob » ! (ok, cela ne fonctionne pas non plus).

Revenons donc, si vous le voulez bien, aux étapes qui précèdent l’acte d’achat, appelées par nos amis experts pyrotechniques en marketing, la phase d’avant-vente, cette phase d’adhésion aux produits, autrement dit les événements qui m’ont amené à franchir le pas, à m’engouffrer dans la brèche, à dépenser 1200€ dans une machine dont l’équivalence, dans le monde PC, n’aurait pas dépassé les 900€. Qu’est ce qui peut pousser, après 20 ans de bons et loyaux services marqués par la patte de Microsoft, à passer à une marque siglée d’une pomme à moitié entamée ?

Bien sûr, je vous ai déjà évoqué mon penchant pour l’impulsion impulsive d’achat impulsif. Donc ça, c’est fait. Juste mentionner qu’il en faut malgré tout un petit peu (d’impulsion).

Pour ceux qui ne sont pas au courant de cette impulsion impulsive, je vous invite à relire le premier tome de cette magnifique chronique et vous prie par ailleurs d’accepter mes plus plates excuses pour cet article à la spatio-temporalité quelque peu désordonnée.

Donc revenons à l’essence même de la question de ce mois-ci : quels sont les facteurs qui incitent à se convertir aux pommes, après avoir pratiqué pendant plus de 20 ans les fenêtres ? Quels sont les éléments qui favorisent une telle conversion ? Après avoir réfléchi à la question, j’en vois quatre, concernant uniquement ma propre expérience. Pas de réponse universelle en l’occurrence.

Premier élément de réponse : votre entourage. Quoi de mieux qu’un ami pour vous convaincre que son truc à lui, il est mieux que le vôtre. De toute façon, c’est toujours mieux chez le voisin, c’est bien connu. En tout cas, il faut l’avouer, chez certains voisins, ça avait l’air clairement mieux. Revenons donc à l’entourage. Il y a toujours dans l’entourage un ou plusieurs Mac Addict (pour moi, il y en avait plusieurs, ils se reconnaîtront, j’en profite pour leur passer le bonjour). Donc, pour moi, l’entrée dans l’univers Mac, ce sont tout d’abord des potes, que l’on pourrait appeler précurseurs (en tout cas sur ce sujet, le reste étant, bien évidemment, discutable). Et encore, je ne parle pas des padrés convertis au milieu des années 80 et qui m’ont marqué avec leurs machines sorties de nul part, à plusieurs dizaines de milliers de francs. Bien évidemment, je ne citerai pas le prénom de ses potes qui ont contribué à ma conversion, considérant l’anonymat comme un droit inaliénable. Salut donc à Cédric alias Cedman, que vous connaissez peut-être via ce site, et Clément alias Clément, spéciale dédicace d’ailleurs, wesh.

Ces mangeurs de pommes, limites amateurs de compotes, m’ont donc progressivement convertis avec leurs discours rodés, affirmés, sûrs d’eux et surtout sans écrans bleus et autres IRQ not less or equal (j’en parle ici d’ailleurs, lire « Fini, l’adolescence » ). Leurs démonstrations par ailleurs n’y étaient pas pour rien, à base de « t’as vu ? Tac tac » à l’appui, et surtout, en veux-tu, en voilà. De véritables ayatollahs donc, qui vous donnent envie, certes, mais ce n’est malgré tout pas suffisant. Ce qui saute aux yeux dans ces moments là, ce seraient plutôt les problèmes de compatibilité, les problèmes liés à un changement de système d’exploitation. Bref, des questions existentielles pour tout bon geek qui se respecte. Dans ces situations, on reste donc rationnel, on trouve plein de défauts au contexte, on ne craque pas, mais, on ne reste pas indifférent. Vraiment pas indifférent. Euh, disons qu’on est déjà presque convaincu, car quoi de plus convaincant que de voir la bête en démonstration ? Mais ça, on se garde de le montrer, bien évidemment, on a notre fierté quand même, sur PC aussi. La preuve ? Regardez comme ils sont fiers dans les dernières publicités Windows. C’étaient eux d’ailleurs, à ce qu’il paraît. En tout cas, c’est ce qu’ils disent. Le tout, c’est d’y croire, et ils sont à fond.

Deuxième élément de réponse, c’est la propension des applications Mac dans l’univers PC. Eh oui, plusieurs logiciels estampillés d’une pomme ont fait leur apparition ces dernières années sur la plateforme concurrente. Le premier, c’est iTunes qui a par ailleurs nettement progressé sur cette plateforme avec l’apparition de l’iPhone. Quand on doit installer iTunes lorsque l’on achète le téléphone, pour pouvoir l’activer, on est à la limite de la conversion forcée. Mais c’est de bonne guerre. Et il faut bien le dire, même sur PC, ça marche plutôt bien. Le deuxième logiciel, moins usité, mais installé et au moins testé une fois, en bon geek, c’est Safari. Et à l’époque, il était plébiscité pour sa rapidité. Bref, bravo monsieur Jobs d’avoir réussi une si belle intrusion. Good job. (Je suis évidemment le premier à faire ce subtil jeu de mot). Bon, et qu’est ce qu’on en pense de cette mixture de pommes lorsque « l’on est PC » ? Eh bien, on se doute et on s’imagine bien que les performances sur un OS où ces applications sont natives doivent être au rendez-vous, puisque c’est déjà pas si mal sur un OS concurrent. Bref, on s’évertue à se dire que Mac OS, ça pourrait être finalement pas mal, que c’est joli, que cela pourrait être chouette, que toussa, et blablabla, et même, j’en passe.

Troisième point. C’est l’iPhone. Lorsque l’on est issu du monde PC, on a l’habitude d’avoir des « bécanes » à des prix relativement raisonnables. Alors, pas moyen de mettre plus cher que cela ne devrait coûter. Mais quand un opérateur de couleur orange, dont je tairais le nom pour éviter toute publicité gratuite, sponsorise le bidule pour vous permettre de l’avoir au même prix que les autres bidules concurrents, eh bien, cela vous permet tout simplement de tâter de la pomme à prix relativement raisonnable. C’est mon cas, depuis août 2008. Et c’est clairement une vraie passerelle vers l’univers Mac, que l’iPhone. En tout cas, en terme d’initiation, c’est plutôt convaincant : facilité d’utilisation, design, concept fort, ergonomie, expérience utilisateur, etc, on s’y croirait. Pour compléter le tout, le magnifique fonctionne parfaitement avec votre bon vieux PC pourvu que vous ayez installé les logiciels estampillés de la pomme. Double conversion donc, pour le prix d’une. Alors pourquoi pas un Mac, on n’en est pas si loin, hein ?

Le dernier point peut paraître surprenant, puisqu’il s’agit de Linux. Vous avez bien lu, n’appelez pas votre opticien conseil. Alors, oui, tout le monde n’a pas tâté du pingouin, et donc ce point n’est valable que pour une infime partie d’utilisateurs. Par ailleurs, les trois premiers points peuvent suffire, on en convient. En tout cas, pour mon unique expérience, Linux a agi comme un convertisseur complémentaire aux trois points évoqués précédemment. Alors, pourquoi ? Parce que Linux, c’est une bonne occasion de tester un autre univers, une autre plateforme, et ce , à moindre frais. Un bon Ubuntu installé en dual-boot sur un disque, une bonne vieille mobylette qui prend la poussière, et le tour est joué. C’est parti. Parti pour finalement se rendre compte que les incompatibilités ou les problèmes de software sont tout à fait contournables et les contraintes, après quelques recherches et aides en tous genres, sont réellement assez faibles. Au pire, y’aura toujours le bon vieux PC sous Windows dans le coin. Et en utilisant un petit linux de dessous les fagots, eh bien on retrouve beaucoup de similitudes avec le monde de la pomme. On est donc moins perdu devant la vendeuse présentant le système de fichiers, et moins stressé de faire le grand pas. La décision finale qui se précise ?

Voilà pour moi les quatre vrais facteurs déclenchants. Une belle analyse empirique, peut-être absolument démontable dans l’approche, mais ce sont finalement les raisons qui m’ont amené à acheter mon premier Mac, mon premier MacBook Pro. Ce sont ces raisons qui m’ont poussé à prendre la décision de claquer presque le double du prix d’une machine classique que j’ai l’habitude d’acheter. C’est ainsi que vous contribuez à l’essor de la pomme à moitié entamée, vous, votre iPhone et votre MacBook Pro. Bien évidemment, il manque beaucoup d’éléments dans cette analyse. Je n’ai pas fait allusion aux machines en elles-mêmes, à la marque, aux logiciels, et surtout au marketing poussé de la firme de Cupertino. J’aurai sûrement l’occasion d’y revenir. Mais comme le disait le célèbre Matthieu Vaidis, le web, « c’est du marketing search à l’état pur, alors, pourquoi s’en passer ? ». Eh bien, finalement, Apple et l’univers Mac, c’est du marketing-mix à l’état pur.

Alors, franchement, pourquoi s’en passer ?