Suivez-nous

Édito

« Dites au revoir à Android »

Fini de rire, Apple est désormais décidée à changer de braquet et à laisser tous ses compétiteurs derrière elle…

Boro

Publié le

 

Par

Fini de rire, et qu’on arrête de chipoter : Apple est bien décidée à ne pas se contenter de ses 5 % parts de marché de la téléphonie globale, ni même de se satisfaire du rapport de force actuel qui départage le marché du smartphone. Tim Cook a été clair ce soir et a désigné l’objectif, non pas pour ses équipes qui doivent être courant depuis un petit moment, mais bel et bien pour les les analystes du secteur et pour ses compétiteurs : ce que l’on appelle le smartphone aujourd’hui a vocation à devenir le standard sur le marché de la téléphonie tout entier, et Apple a bien l’intention de lui imprimer sa marque – dans tous les sens du terme – comme elle a su le faire sur le marché du baladeur, de la tablette et comme elle est en train de le faire sur celui de l’ordinateur, chaque fois dans des conditions différentes.

Un rythme de 24 mois…

De fait, elle vient de dégainer une nouvelle fois son arme secrète, ou plutôt son « spécial » diraient les judokas, en se concentrant une fois de plus sur les usages et sur l’expérience utilisateur. Dans ce qui n’est après tout qu’une version d’attente – il s’agit bien de l’iPhone 4S, et non pas de l’iPhone 5 comme certains l’avaient anticipé – le Californien s’est concentré comme il l’avait fait deux ans auparavant sur deux usages indépassables pour le téléphone mobile tel qu’il est utilisé en 2011 – 2012 : un appareil photo numérique d’une part, et un assistant personnel d’autre part… quand ce n’est pas un véritable bureau mobile, accessoirement capable de passer des communications. La recette mise en oeuvre ne diffère pas d’ailleurs beaucoup de celle déjà posée voici deux ans avec l’iPhone 3 GS : une puce beaucoup plus rapide pour le confort d’utilisation et un appareil photo amélioré, doté cette fois-ci de capacités vidéo HD à 1080p et d’un capteur rétro-éclairé. Mais cette fois-ci – même s’il s’agit encore une fois d’un modèle d’attente pour se caler au rythme adopté par les opérateurs pour l’amortissement de la subvention du terminal, destiné aux possesseurs d’iPhone 3GS – l’assistant vocal de composition du numéro s’est transformé en « killer app » (pardon, en application léthale) avec Siri, une véritable secrétaire de direction logicielle achetée courant 2010 avec la jeune pousse du même nom pour la somme dérisoire de 200 millions de dollars. Autant dire une bouchée de pain, pour se différencier à ce point de ses concurrents.

Tim Cook imprime sa marque

Ne nous y trompons pas : c’et bel et bien à un passage de relais entre Steve et Tim Cook auquel nous venons d’assister, et Google, Microsoft et bien entendu Samsung n’ont ainsi qu’à bien se tenir, d’autant que iOS 5 apporte son lot à 3 chiffres d’améliorations.

Mais peut-être surtout, Apple semble bien décidée à réussir son partenariat avec les opérateurs téléphoniques en conservant à son catalogue l’iPhone 3GS, que les opérateurs pourront proposer pour un dollar ou un euro, moyennant un engagement de 24 mois à l’instar des marques concurrentes. Or c’est bien Tim Cook qui a été en première ligne pour négocier les accords avec les opérateurs. Il sait ce qu’il faut faire pour mettre un iPhone au fond de toutes les poches, même les plus désargentées, d’autant qu’il a bien insisté là dessus : le marché Chinois est élevé au rang de priorité.

Martelons-le : une Keynote est avant-tout un exercice de communication, avant-même une séance de présentation de produits, et Cook a bien insisté là-dessus : le point fort de l’iPhone est la satisfaction de ses clients et de fait, la plupart des gens qui achètent un smartphone avaient à l’esprit l’achat d’un iPhone… faute d’un budget suffisant.

Le prix était un facteur de différentiation pour Apple sous l’ère Steve Jobs, ce ne sera plus forcément le cas sous le magistère de Tim Cook, a fortiori dans une conjoncture de crise. Le dernier obstacle du prix levé, les compétiteurs de la pomme n’ont plus qu’à bien se tenir, y compris sur le marché des BRIC et des pays émergents… Les courbes des parts de marché respectives de iOS et d’Android ne devraient pas manquer d’apporter quelques surprises à ceux qui prédisaient au système d’exploitation mobile d’Apple le même destin que celui de Mac OS au fil des années 90… L’iPhone, quelles que soient désormais ses versions, a vraisemblablement un destin comparable à celui de l’iPod qui s’ouvre devant lui.