Réunion annuelle des actionnaires : compte-rendu
Pas d’annonces fracassantes (ça n’est ni le lieu ni le moment) durant cette réunion annuelle des actionnaires, mais la confirmation qu’Apple va bien.
Hier s’est tenue la réunion annuelle des actionnaires d’Apple. Il ne fallait pas s’attendre à des annonces fracassantes, mais en revanche ce raout a été l’occasion pour Tim Cook de faire le point sur plusieurs sujets, et notamment sur l’utilisation de la montagne de cash (un trésor de guerre de 100 milliards de dollars) accumulé par Apple.
À un boursicoteur qui proposait de créer un concurrent de Netflix ou d’Hulu, le CEO a indiqué que si au niveau du contenu, Apple avait pratiquement tout en matière de musique et un catalogue conséquent de films et de séries TV, tout cela ne servait pas à générer du profit. Suivant une antienne bien connue à Cupertino, tout ce contenu disponible dans l’iTunes Store est vu comme une «commodité» pour les utilisateurs, pas un business en soi.
iTunes n’est là que pour vendre de l’iPod, de l’iPhone et de l’iPad, comme on le sait et comme Tim Cook l’a réitéré. En réponse à ce même actionnaire qui proposait de mettre sur pied un système d’abonnement «à la carte», Tim Cook a indiqué que les négociations avec les cablo-opérateurs sont «complexes» et que la réalité d’un tel forfait n’a rien d’évidente à l’heure actuelle. Si une certaine balance entre les parties impliquées a été trouvée au niveau de la musique, elle est plus difficile à mettre sur pied sur le marché de la vidéo, a surenchéri Phil Schiller.
Toujours concernant l’utilisation du trésor de guerre, il n’a pas été question ni de versement de dividendes, ni d’un split des actions. Le CEO a déclaré que le conseil d’administration considérait ces options très prudemment, il cherche à faire ce qui est le mieux pour les actionnaires.
Sur un versant moins boursicoteur, Tim Cook a assuré que Facebook était un «ami» d’Apple, et non pas une menace. «Nous travaillons beaucoup avec eux, nos utilisateurs se servent énormément de Facebook. J’ai toujours pensé que nos deux entreprises pouvaient faire plus ensemble». En attendant de se mettre d’accord, c’est Twitter qui tire les marrons du feu : le service de micro-blogging a fait son nid dans iOS et OS X Mountain Lion.
Le patron est revenu sur l’année exceptionnelle de son entreprise : avec des revenus de 108 milliards de dollars (43 milliards de plus qu’en 2010), Cupertino fait autant que HP, Dell, Nokia, HTC, Google et RIM réunis !
Cook s’est adressé un satisfecit sur la gamme de produits lancés récemment par Apple : Siri est par exemple devenu une marque reconnue dans pratiquement tous les pays. L’appareil photo de l’iPhone 4S est le meilleur que le CEO ait jamais possédé. L’iPod reste le baladeur le plus populaire au monde avec 70% du marché.
Avec les MacBook (Pro et Air) et l’iMac, Apple est la «seule entreprise innovante dans le monde du PC», assure t-il. Le MacBook Pro est le PC qui s’est le plus vendu chez les différents revendeurs.
Avec l’AppStore, Apple a créé tout un marché à partir de pratiquement rien. La boutique d’applications est même devenue une «plateforme d’emplois», affirme t-il en réponse aux politiques reprochant à Apple de ne pas produire aux États-Unis. Tim Cook a également rappelé que l’AppStore allait franchir le cap des 25 milliards d’apps téléchargées.
Parmi les autres points de satisfaction, Tim Cook est revenu sur le volume de messages transitant par iMessages : le trafic généré rendrait «les chiffres de l’iTunes Store» tout petits !
Interrogé sur la censure exercée sur le contenu adulte alors qu’Apple laisse passer des dessins animés jugés trash (comme l’excellente série animée Family Guy), Cook a précisé qu’Apple en faisait plus que n’importe qui au niveau des contrôles parentaux dans ses logiciels. Le leadership de la firme à la pomme l’oblige à faire les choses d’une manière «substantiellement différente», une référence sans doute à Google qui n’exerce aucun contrôle a priori sur l’Android Market, qui ressemble à un véritable souk à malwares.
L’une des principales décisions prise lors de cette réunion annuelle a été que les prétendants au conseil d’administration doivent désormais obtenir une majorité des votes des actionnaires pour obtenir leur siège. Et si ça n’est pas le cas, ils devront démissionner.
En bref ? Tout va bien chez Apple !
