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Prospective

Antares le nouveau G5

Etoile de la constellation du Scorpion à défaut de celle des Poissons, Antarès annonçait aux Grecs anciens l’arrivée du printemps. Le processeur qui devrait équiper la future génération de PowerMac G5 annonce aussi une tendance de fond de l’informatique pour les quelques années à venir.

Boro

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G5-5.jpgAntares serait le nom de code du futur processeur PowerPC 970MP préparé par IBM dans son unité flambant neuve d’East Fishkill. Etoile de la constellation du Scorpion à défaut de celle des Poissons, Antarès annonçait aux Grecs anciens l’arrivée du printemps.

Les détails très précis donnés par l’excellent Nick de Plume dans ThinkSecret sur le PowerPC 970MP qui devrait selon toute probabilité équiper les futurs Macintosh valent mieux que le traitement “en diagonale”, une veille de week-end de juillet, qui a généralement été celui de l’article : il annonce lui une tendance de fond de l’informatique pour les quelques années à venir.

fishkill.jpgLes caractéristiques en sont les suivantes : la puce serait pour la 1ère fois pour un Mac dual core, c’est à dire abritant deux microprocesseurs distincts mais interconnectés, avec chacun leur cache L2 et une Elastic Interface commune avec des vitesses de bus potentielles élevées. La technologie de fabrication devrait être celle du Silicon on Insulator, avec une unité Vector/SIMD par core, compatible Altivec. Les puces devraient enfin utiliser une version améliorée de l’actuel PowerTune la gestion optimisée de la température et des cycles processeur, ainsi qu’un programme de diagnostic baptisé ABIST.

Les premiers prototypes devraient arriver à Cupertino en août, avec un début de production en janvier et une intégration dans la ligne PowerMac et Xserve courant 2005.

ppc970-2.jpgAu delà de la taille (13.225mm x 11.629mm) de la plaque qui accueille les 2 microprocesseurs interconnectés, ou celle du cache L2 qui double avec 1Mo sur chaque core, l’important est l’orientation prise vers le traitement de plus en plus en parallèle des calculs, à l’intérieur des machines.

Ce n’est pas seulement pour se dédouaner de la promesse non tenue des PowerMac 3 GHz pour juin dernier que Steve Jobs évoquait un véritable “mur du Mégahertz” : l’ensemble de l’industrie informatique est confrontée au même dilemme.

Deux coeurs à 2 GHz dissipent moins de chaleur qu’une seule puce tournant à 4 GHz. Et la technologie CMOS utilisée jusqu’à présent pour la lithographie des microprocesseurs vient de donner le signe de sa limite avec le seuil des 90 nanomètres. On l’a vu avec les difficultés d’approvisionnement des dernières évolutions du Xserve et du PowerMac G5 : la finesse des portes logiques est devenue telle que les électrons des flux électriques commencent à présenter aux comportements aléatoires [[on touche ainsi aux limites de la physique conventionnelle pour aborder les rivages inconnus décrits par la théorie quantique ; aucun progrès de ce côté là ne devrait plus être accompli avant un certain nombre d’explorations préliminaires, sauf à utiliser certaines rustines” comme des colles et la multiplication de process de fabrication coûteux et sophistiqués de type SOI]].

ppc970-2-2.jpgLe processeur Power4 dont est issu le PowerPC 970 et son grand frère Power5 qui équipent les grosses stations de travail sont construits sur cette technologie du dualcore, et le PowerPC 970 en avait été débarrassé pour cause d’économie et de transition non achevée du système vers le 64bit.

C’est dans ces conditions qu’une version d’OS X pleinement optimisée pour le 64 bit peut faire toute la différence : même si Sun, Intel et AMD travaillent aussi sur des versions multicore de leurs puces, là où les processeurs CISC des cousins-de-chez-Bill-en-face traitent 1 instruction unique par cycle d’horloge, le PowerPC 970 RISC en traite 4. Dans l’état actuel des choses, c’est jusqu’à 4 lots de 4 = 16 instructions qui seraient gérées en parallèle [[et éventuellement optimisées par l’Altivec]],

Ce type de traitement distribué de l’information effectué par un système UNIX grand-public n’est pas une première. On peut même dire qu’il est comme un fil conducteur dans l’histoire récente d’Apple, depuis les premiers PowerMac G4 bipro jusqu’aux touts récents clusters Xserve…

Mais adossé aux fonctionnalités annoncées pour Tiger, et en particulier son Finder organisé comme une Base de Données et capable de manipuler des métadonnées, il pourrait bien illustrer à merveille le slogan de la dernière WWDC “Redmond, you have a problem…” On verra probablement des machines “quadri” ou “octo-processeurs” bienavant les puces à 6 GHz sur lesquelles Microsoft semblait vouloir compter pour faire tourner son futur OS…
Nous y reviendrons bientôt.