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Événement

Tim Cook : le boss d’Apple parle à D10

Steve Jobs, politique du secret, Apple TV, politique sociale, Siri… Le CEO d’Apple a fait le tour des sujets lors de la conférence D10.

iMike

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Tim Cook était l’invité de Walt Mossberg et Kara Swisher lors de la première conférence D10 organisée par AllThingsD. L’occasion pour le CEO d’Apple d’évoquer son entreprise, Steve Jobs, et le reste de l’actualité du constructeur.

Mort de Steve Jobs : le jour le plus triste de ma vie

Tim Cook n’a évidemment pas échappé à la question sur Steve Jobs. Walt Mossberg lui a demandé ce qu’il a appris du fondateur d’Apple et ce qu’il fait différemment. En préambule, Cook a déclaré que «Ça a été un des jours les plus tristes de ma vie lorsque Steve est décédé». Cependant, avec en main l’entreprise la plus rentable au monde, le deuil a dû être rapide. «À un moment donné l’an dernier, quelqu’un m’a secoué et m’a dit “Il faut y aller”».

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Une des leçons apprises de Steve Jobs a été de se concentrer à la fois sur les produits,et sur sa vie personnelle. «Le plaisir est dans le voyage» est une leçon apprise de Jobs, ainsi que «la vie est fragile, demain n’est pas garanti, alors il faut tout donner au jour d’aujourd’hui». Steve Jobs a donné comme instruction à son successeur, mais également à l’équipe dirigeante, de ne pas trop se demander ce que lui aurait fait à leur place.

Cook a également assuré qu’il ne sera pas celui qui changera quoi que ce soit à la culture d’entreprise si particulière d’Apple… même si dans les faits, il a modifié certaines façons de faire : les dons des employés sont désormais doublés par la société, ou encore le versement de dividendes aux actionnaires. Tim Cook a également loué la façon qu’avait Jobs de changer d’avis à 180 degrés, «un art» selon lui ! Il avait en tout cas le courage d’avouer qu’il avait tort.

En 1998, lors de son entretien d’embauche pour passer de Compaq à Apple, Cook a avoué qu’il ne lui a pas fallu cinq minutes pour embarquer à Cupertino. Trois choses ont fini par remporter le morceau : la vision de Jobs, la stratégie pour cibler le marché grand public, et enfin le peu d’appétence de Steve Jobs pour l’argent, un trait de caractère qu’il a admiré. La loyauté des utilisateurs a également été un des facteur déterminant pour rejoindre Apple.

Tim Cook veut renforcer la politique du secret d’Apple

Apple est déjà l’une des entreprises les plus fermées au monde, mais cela ne suffit pas. Tim Cook souhaite renforcer encore la politique du secret de Cupertino. «Nous allons doubler la sécurité (…) Et je suis très sérieux là-dessus», a t-il affirmé. Le CEO d’Apple a t-il été échaudé par les multiples fuites, par exemple celles, toutes récentes, sur le nouveau design de l’iPhone 5 ? Sans doute…

Politique sociale vis à vis des sous-traitants

Apple fait de gros efforts pour améliorer les conditions de travail des employés de ses sous-traitants, Foxconn en tête. Les heures supplémentaires abusives sont dans le collimateur de Tim Cook, qui indique cependant qu’il s’agit d’un sujet «difficile parce que complexe. Des gens veulent une tonne de travail, déménager à l’usine et travailler de longues heures, puis retourner chez eux».

Le travail d’Apple sur le sujet du respect des conditions de travail est un domaine dans lequel Tim Cook espère que la concurrence va copier sans vergogne. «Nous pensons que la transparence est importante. Si nous le sommes [transparent], nous pensons que les autres vont copier ce que nous faisons».

Apple TV : 2,7 millions d’unités vendues

C’est l’une des grosses annonces de cette conférence : Tim Cook a annoncé qu’Apple avait écoulé jusqu’à présent 2,7 millions d’Apple TV 1080p en 2012. Un chiffre impressionnant, à rapprocher des 2,8 millions de boîtiers vendus sur toute l’année 2011. Des ventes «incroyables» et au-delà de toutes attentes, s’est réjoui Cook, qui n’a cependant pas manqué de préciser que le constructeur avait des projets pour ce marché. «Nous allons continuer de tirer sur la ficelle et voir jusqu’où cela va nous emmener».

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Évidemment, le patron d’Apple était attendu au tournant sur la question de la télévision, étant donné le tsunami de rumeurs autour du smart TV. Prudent, Tim Cook a simplement indiqué que si la télévision était importante dans la vie de beaucoup de personnes, ils n’en étaient pas forcément heureux. Et il n’a bien sûr pas voulu donner prise aux rumeurs…

iPhone 4S : le S est pour Siri

Si le S de l’iPhone 3GS signifiait «Speed», la même lettre de l’iPhone 4S veut dire… «Siri» ! Mais speed aurait eu du sens pour le dernier modèle du smartphone, avec son processeur A5 dual-core.

Tim Cook a donné quelques pistes de réflexion quant à l’avenir de Siri, une des fonctions les plus populaires du smartphone, a t-il assuré. Il précise néanmoins qu’Apple est encore bien loin d’en avoir terminé le développement – cependant, Apple a quelques idées «cool» sur ce que Siri devrait être capable de faire.

Les clients sont «contents avec Siri». Il promet également que de nouvelles fonctions seront ajoutées dans «les mois à venir». Cook a expliqué que la fonctionnalité clé de l’assistant vocal n’était pas la technologie de reconnaissance en elle-même, mais l’interprétation du langage naturel… ainsi que «la personnalité» de Siri.

Apple voit en Siri un «potentiel incroyable», c’est pourquoi les investissements en recherche et développement vont doubler.

Facebook : une collaboration à venir

Facebook et Apple, c’est une relation difficile semée d’embûches. Cependant, Tim Cook assure que la relation entre les deux entreprises est «très solide», et mieux encore : un partenariat serait proche d’aboutir. En tout cas, si Apple comme Facebook ont leurs façons de penser, cela ne signifie pas pour autant qu’elles ne peuvent travailler ensemble.

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On se rappellera de la cagade Ping, le réseau social musical mort-né d’Apple à cause de l’absence d’intégration de Facebook (les clauses étaient jugées «onéreuses» par Steve Jobs, ce à quoi Tim Cook a répliqué par un «Ils ont leur manière de faire les choses»). Ping pourrait d’ailleurs passer l’arme à gauche à terme : «Nous avons essayé Ping et je pense que l’utilisateur a voté en disant que ce n’était pas quelque chose dans lequel je vais mettre beaucoup d’énergie. Est-ce que nous allons “tuer” Ping ? Nous allons regarder».

La politique des brevets : a pain in the ass

Voilà au moins qui a le mérite de la clarté : les brevets et les innombrables bisbilles qui en découlent cassent sincèrement les pieds de Tim Cook. Le système est fondamentalement cassé, estime le CEO. «La majorité des entreprises qui nous poursuivent le font avec des brevets sur des standards essentiels», explique t-il, en continuant : «Personne ne devrait pouvoir obtenir une injonction en se basant sur le brevet d’un standard». D’ailleurs, estime t-il, Apple n’a jamais porté plainte avec le brevet d’un standard que l’entreprise peut posséder.

«Nous espérons pouvoir régler tout ces affaires», déclare t-il. «Est-ce que [la guerre des brevets] va stopper l’innovation ? Bon, ça ne va pas nous arrêter, mais c’est au-dessus de nous». Cependant, il lui importe qu’«Apple ne devienne pas le développeur pour le reste du monde. (…) Nous ne voulons pas que les gens nous copient».

Apple : une entreprise américaine

Tim Cook a été cuisiné sur la question de l’emploi. Pourquoi Apple ne possède t-elle pas une usine en Chine ? «Nous avons décidé il y a une décennie qu’il y avait des choses que nous pouvons faire mieux que personne», a expliqué le CEO. «Mais pour d’autres choses, nous avons décidé que nous ne devrions pas y mettre trop de forces. La production est une de ces choses. Nous avons regardé le problème et décidé que quelqu’un d’autre pouvait mieux le faire».

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Apple a possédé un temps une usine aux États-Unis; mais désormais, tout est fabriqué en-dehors du territoire américain. Cook a cependant noté que les processeurs ARM de l’iPhone et de l’iPad étaient fabriqués à Austin au Texas, et que les verres Corning Glass provenaient du Kentucky.

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Mais une production entièrement américaine est-elle envisageable ? «Je suis sûr que oui»; mais les compétences manquent aux États-Unis. «Nous faisons faire ici le maximum de choses que nous pouvons, et vous pouvez être certain que vous utiliserons toute notre influence pour le faire».

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