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Édito

Les inconnues de l’équation iPod

Apple a rendu public hier un bref communiqué faisant état d’1 million de titres vendus sur son nouveau Music Store japonais, après à peine 4 jours d’activité. L’occasion pour Steve Jobs de remettre les pendules à l’heure.
Le patron de Cupertino s’est arrangé pour faire passer une nouvelle fois le message à l’industrie de disque : si nous réussissons à ce point, c’est que votre modèle n’est pas le bon. Est-ce aussi simple?

Boro

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Apple a rendu public hier un bref communiqué faisant état du cap du 1 million de titres vendus sur le tout nouveau Music Store japonais lancé jeudi (voir la dépêche du 4 août 2005), 4 jours à peine après son lancement. Cela représente 2 fois ce que vendent l’ensemble des services de musique légale dans le pays, pendant 1 mois entier, poursuit le texte.

L’occasion était trop belle pour Steve Jobs de remettre un peu les pendules à l’heure, après les commentaires qui avaient suivi l’annonce, et surtout les atermoiements et les tractations de dernière minute qui avaient filtré dans la presse de l’archipel ces dernières semaines. Et en particulier sur la double tarification des morceaux à 150 et 200 Yens (1 500 à 2 000¥ pour un album complet, quand un CD peut en coûter ordinairement 3 000), à laquelle il a été obligé de consentir en rompant avec la politique du prix unique qui prévalait jusqu’alors dans les disquaires en ligne de la marque.

Le modèle des prix hauts en cause?

Le patron d’Apple qui n’aime jamais tant les chiffres que quand ils rappellent le bien-fondé de son point de vue s’est arrangé pour faire passer une nouvelle fois le message : 90% des morceaux proposés sur le Japan Music Store le sont au tarif de 150 Yens. Si donc nous réussissons à ce point face à d’autres qui sont présents depuis plus longtemps que nous sur leur marché domestique, ce n’est pas tant que notre modèle est meilleur que le précédent qui n’est pas le bon. Sous-entendu : si
vous persistez à vouloir revenir à la politique de prix hauts qui prévalait jusqu’ici, vous courrez à la catastrophe.

Les prix du Misic Store et “L’effet iPod” n’expliquent pourtant pas tout : si l’iPod est en en effet très présent au Japon comme dans le reste de l’Asie, la marque cède du terrain d’une façon générale et les derniers Walkmans de Sony se comportent très bien, portés par les performances de leur batterie : il est plus que probable que l’actuelle génération des iPod commence à marquer le pas. Selon Reuters, Apple n’y détiendrait en effet que 30% du marché des baladeurs numériques. Mora, le site de téléchargement jusqu’alors le plus populaire, et par ailleurs géré par Sony, propose un catalogue d’environ 200.000 titres, avec un prix unitaire oscillant entre 99 et 210 yens. Faut-il davantage chercher du côté de l’épaisseur du catalogue, quand Apple revendique 1 million de titres dans son échope?

C’est dans ces conditions qu’Apple a décidé de se relancer en s’appuyant sur la dynamique l’AppleStore en faisant coïncider l’annonce avec l’inauguration de son 4e magasin de Shibuya, mais aussi l’intégration poussée de son baladeur avec des constructeurs automobiles locaux (voir la dépêche).

Les inconnues de l’équation iTunes

Dans ce contexte, la position de Sony son principal compétiteur aurait du être dans l’archipel celle d’un bastion sinon inexpugnable, du moins difficile à conquérir : il n’en a rien été, on l’a vu. il reste à surveiller l’évolution de tout ceci, mais les résultats communiqués ce matin ont de quoi faire réfléchir dans les états-majors du Cartel des Disques, qui n’a toujours pas renoncé à peser à la hausse sur le fameux prix des morceaux.