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Pourquoi Tim Cook refuse encore de produire l’iPhone sur le sol américain

Relocaliser la production de l’iPhone ? Oui, mais à une condition : l’automatisation.

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© Pexels / Sharefaith

Si Donald Trump croit parfaitement à la possibilité que son pays puisse un jour produire de A à Z les iPhone, ce n’est pas le cas de tout le monde. En raison des droits de douanes assassins qu’il a plantés sur son propre pays, la relocalisation de la production est dans les tiroirs d’Apple. Une mission impossible selon cet ex-ingénieur, mais Tim Cook a son avis sur le sujet.

Grâce à un échange qu’il aurait tenu avec un acteur de la finance new-yorkaise, nous savons désormais qu’une éventuelle production locale ne dépendrait pas du patriotisme industriel… mais de bras robotisés.

Tim Cook veut des robots, pas une armée d’ouvriers

Howard Lutnick, PDG de Cantor Fitzgerald (banque d’investissement américaine spécialisée dans le courtage), s’est exprimé cette semaine sur CNBC à propos de la production future de l’iPhone. Interrogé sur la possibilité de voir un jour Apple assembler ses smartphones aux États-Unis, l’intéressé a relaté une conversation qu’il aurait eue récemment avec Tim Cook, non confirmée par Apple. D’après Lutnick, la réponse de ce dernier a été très claire : « J’ai besoin de bras robotisés ».

Comprendre : tant qu’Apple ne dispose pas de machines capables d’assembler l’iPhone avec la même cadence que dans ses pays ateliers, il n’est pas question de relocalisation. « Si je peux le faire à l’échelle et avec la précision nécessaires, alors je rapatrierai. Le jour où ce sera possible, je le ferai » aurait ajouté Cook.

C’est donc simplement une affaire de faisabilité industrielle ; pas question pour Apple de reposer sa production sur des milliers d’ouvriers comme le fait Foxconn à Zhengzhou. Selon Lutnick, Cook refuserait d’employer une main-d’œuvre aussi énorme, quel que soit le pays, estimant que cela rendrait la production trop vulnérable aux aléas sociaux. Selon les propos rapportés, il redoute notamment l’impact qu’auraient des grèves ou des troubles localisés sur l’assemblage de millions d’unités. Une fragilité que seule l’automatisation permettrait, selon lui, d’éliminer.

Pourquoi les usines américaines n’ont pas encore la réponse

Apple a beau avoir promis 500 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis, cette somme concerne tout… sauf la fabrication d’iPhone. La dépendance à la Chine reste entière, non pas pour des raisons de coûts uniquement, mais pour une compétence précise : l’ingénierie d’outillage. Tim Cook le disait déjà en 2018 : ce savoir-faire est « profondément enraciné » en Chine et il n’existe pas d’équivalent ailleurs. Pas même dans la Silicon Valley.

Le problème est double. D’un côté, la formation aux métiers industriels est bien plus valorisée en Chine, ce qui a permis de bâtir une main-d’œuvre ultra spécialisée. De l’autre, automatiser ce savoir-faire reste une tâche herculéenne d’un point de vue technologique. Concevoir des bras robotisés capables de reproduire les gestes d’un ouvrier qualifié qui répète les mêmes gestes depuis des années prendra du temps. Beaucoup de temps.

Voilà peut-être ce qu’omet Trump dans son « America First » et sa confiance aveugle dans le tissu industriel américain : le patriotisme n’a jamais assemblé de téléphone. Cook en est parfaitement conscient et ne mettra pas en péril la stabilité de production pour des raisons d’image ou encore de politique intérieure. Il vise une solution industrielle reproductible, fiable et sans les incertitudes inhérentes à un modèle établi sur la main-d’œuvre de masse. Tant que ces fameux bras robotisés ne seront pas aussi efficaces que les mains agiles d’un opérateur de Zhengzhou, l’iPhone américain restera une chimère.

  • Apple ne prévoit pas d’assembler l’iPhone aux États-Unis tant que l’automatisation ne permet pas une production fiable et à grande échelle.
  • Tim Cook refuse un modèle basé sur une main-d’œuvre nombreuse, trop exposée aux risques sociaux.
  • Les compétences industrielles clés restent concentrées en Chine, et sont très difficilement transférables.
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