Apple Intelligence se montre de nouveau dans une vidéo : promesse tenue ou poudre aux yeux ?
L’IA d’Apple est-elle déjà dépassée ?
Voilà quasiment un an qu’Apple avance à petits pas sur le terrain très disputé de l’IA avec Apple Intelligence. En octobre, la firme nous avait gratifié de deux publicités peu convaincantes sur le fond, beaucoup plus sur la forme. En face, ses rivaux lancent à toute vitesse des assistants vocaux qui ne cessent d’évoluer, des agents spécialisés (voir notre article sur les Gems de Gemini) ou des modèles conversationnels multitâches.
La firme de Cupertino opte pour de petites démonstrations ciblées, esthétiquement réussies, mais qui peinent sincèrement à nous rassurer quant à la pertinence de son écosystème IA. Dernier exemple en date : une vidéo publiée sur YouTube il y a deux jours, qui se veut une vitrine des fonctionnalités déjà disponibles pour les utilisateurs équipés d’un iPhone 15 Pro, d’un Mac doté de puces M1 ou d’un iPad récent. La volonté de montrer du concret est là ; le compte n’y est pas tout à fait.
Un emballage premium pour des idées recyclées
Parmi les outils exhibés : Genmoji, qui permet de créer un emoji personnalisé en décrivant ce que l’on souhaite ; Image Playground, pour générer des visuels IA à la volée ; ou encore Photo Cleanup, qui retire les éléments gênants d’une image en un simple tapotement. À cela s’ajoutent Mail Summarize, pour condenser des e-mails trop longs, et les Outils d’écriture, qui proposent de réécrire un texte sur un ton différent, voire de faire appel à ChatGPT pour générer du contenu plus complexe.
Dernier élément présenté : Visual Intelligence, une fonction de reconnaissance visuelle via l’appareil photo. Elle permet, par exemple, de scanner une affiche de spectacle pour l’ajouter au calendrier, ou de demander des recettes à partir d’ingrédients filmés. Rien de bien neuf, donc, pour quiconque suit de près les usages actuels de l’IA mobile.
Le verbe est là, l’intelligence beaucoup moins
Apple limite volontairement le périmètre de sa démonstration à des cas d’usage simples, exécutables immédiatement. Un choix assez révélateur du décalage grandissant avec le niveau atteint par ses concurrents. Là où d’autres expérimentent (OpenAI, Microsoft, Perplexity AI, Anthropic) des agents conversationnels capables de gérer des tâches complexes ou d’interagir de manière autonome avec plusieurs applications, Apple propose une couche IA qui, pour l’instant, ressemble davantage à un lot de gadgets.
Plus problématique : pour certaines tâches, l’intégration de ChatGPT est proposée comme une option de recours, perçue sans modification ni plus-value majeure par rapport à l’outil de base.
Contrairement à la concurrence, Apple a fait le choix de faire tourner Apple Intelligence en local pour les tâches les moins gourmandes, directement sur l’appareil. Un point parfaitement logique si l’on s’en tient à son approche confidentielle en matière de gestion des données, sur laquelle elle se veut intraitable. Toutefois, cette insistance a un prix : les outils montrés n’introduisent pas de réelle nouveauté, et on ne reconnaît pas ; pour le moment ; la vraie patte propre à Apple en matière d’IA.
Rien dans cette vidéo ne laisse à penser qu’Apple cherche à s’emparer réellement du sujet et à rattraper son retard. On dirait plutôt qu’elle se contente d’intégrer, partiellement, ce que d’autres ont déjà développé depuis longtemps. Une position tristement inhabituelle pour une entreprise qui a longtemps dicté le rythme de l’innovation dans le secteur tech. L’IA restera-t-elle éternellement cantonnée à un rôle secondaire chez Cupertino ?
- Apple persiste avec des démonstrations d’IA très encadrées, loin des avancées proposées par ses concurrents.
- Les outils présentés sont limités, souvent peu originaux, et s’appuient parfois directement sur des technologies tierces.
- Le traitement local des données reflète une logique de contrôle, mais bride la capacité d’innovation propre à Apple.