28 Ans plus tard : pourquoi Danny Boyle a filmé l’apocalypse avec des iPhone ?
Lo-fi sur le fond, ultra-tech sur la forme : comment le film 28 ans plus tard fusionne la puissance de l’iPhone et cinéma d’auteur.
Plus de vingt ans après avoir réinventé le film de zombies avec l’excellent 28 jours plus tard, Danny Boyle récidive avec 28 Ans plus tard, prêt à sortir le 18 juin. Comme nous vous l’avions expliqué à la rentrée, Boyle a fait le choix d’utiliser des iPhone 15 Pro Max pour tourner son long métrage. Faute de goût ? Absolument pas, c’est un parti pris, à la fois technique et esthétique, parfaitement en accord avec ce que représente cette saga du cinéma moderne.
L’iPhone : la caméra de l’apocalypse zombie
Dès le premier opus en 2002, Boyle et le scénariste Alex Garland avaient déjà fait un choix radical pour l’époque : tourner en numérique avec des caméras DV grand public. Un choix qui donnait au film cette texture brute et quasi-documentaire, comme si les images avaient été capturées par des survivants en pleine catastrophe. L’ambiance du film était étouffante, criante de vérité et brouillait la frontière entre le cinéma et le réel comme l’avait fait REC (2007) ou Cloverfield (2008).
Vingt ans plus tard, l’idée reste la même, sauf qu’entre-temps, les caméras grand public ont complètement été remplacées par les smartphones. « À l’époque, les gens auraient filmé avec leurs caméscopes. Aujourd’hui, ils utiliseraient leur téléphone », résume Boyle. Voilà pourquoi, 28 ans plus tard intègre donc des séquences filmées directement à l’iPhone. Il faut voir cette évolution comme une prolongation de cette esthétique de captation immédiate et viscérale.
Repousser les limites de l’iPhone
Comme vous pouvez vous en douter, Boyle et son équipe n’ont pas tenu des iPone nus à bout de bras pour tourner leur film. Pour certaines scènes d’action, le réalisateur a fait construire des rigs, des systèmes de fixation ou d’assemblage spécialisé conçu pour maintenir et stabiliser une ou plusieurs caméras. Les rigs fabriqués pour 28 Ans plus tard peuvent embarquer huit, 10, voire même 20 iPhone simultanément.
Le but recherché est de créer un effet proche du célèbre « bullet time » popularisé par la série des Matrix. « Je ne dis jamais ça, mais il y a un plan incroyable dans la seconde moitié du film avec le rig comportant 20 iPhone ; vous le reconnaîtrez quand vous le verrez », confie Boyle.
Monté sur une grue ou un dolly (un chariot à roues sur lequel on monte la caméra), le système permet de capturer une scène sous 180 degrés, chaque iPhone offrant par conséquent un angle de vue différent. En post-production, les monteurs peuvent alors passer d’un angle à l’autre, figer l’action, ou créer des sauts temporels pour accentuer la violence des scènes. De quoi plonger le spectateur au cœur du chaos, bien mieux que si la scène avait été découpée par un montage classique.
Outre ces choix techniques, l’équipe a eu recours à d’autres artifices : capture par drones, caméras embarqués sur les acteurs (la vue à la première personne dans les films d’horreur est d’une terrible efficacité) ou même sur des animaux. Immersion totale garantie !
Encore mieux : tout le film a été assemblé en format ultra-large 2.76:1, qui nous obligera à scruter les moindres recoins de l’image. Parfait pour accentuer l’angoisse d’une menace potentielle qui se jouerait hors de notre champ de vision. À un peu plus de deux semaines de la sortie du film, nous saurons si ces choix de réalisation plus qu’originaux porteront leurs fruits. Un point qui devrait rassurer les cinéphiles avertis : la filmographie de Doyle est quasiment un sans-faute. Rendez-vous le 18 juin dans les salles obscures pour en avoir le cœur net.
- Danny Boyle revient avec 28 Ans plus tard, et continue d’innover en intégrant des iPhone au tournage.
- Ce choix s’inscrit dans la lignée du premier film, qui utilisait déjà des caméras grand public pour un style brut et immersif.
- Des dispositifs spéciaux équipés de plusieurs iPhone permettent des effets visuels uniques, plongeant le spectateur au cœur de l’action.