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Et si Apple avait déjà gagné la guerre de l’IA sans en parler ?

Peut-être qu’Apple n’est pas si en retard que ça, finalement ?

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© Pexels / Pixabay

Cela ne vous a pas échappé, Apple n’a toujours pas lancé son chatbot, a contrario de ses grands concurrents que sont OpenAI (ChatGPT) et Google (Gemini). Apple Intelligence n’est pas au point (Mark Gurman a même parlé d’une « année sabbatique de l’IA » après la WWDC 2025) et le nouveau Siri est tellement en retard qu’on en vient à se demander s’il arrivera avant 2030. Toujours pas de vraie plateforme maison ou de LLM estampillé d’une pomme croquée : vue d’ici, l’horizon n’apparaît pas sous les meilleurs auspices.

Interrogés par la journaliste Joanna Stern au Wall Street Journal, Craig Federighi (vice-président principal de l’ingénierie logicielle) et Greg Joswiak (vice-président principal du marketing mondial) ont justifié l’approche d’Apple en la matière. Pas question de rivaliser frontalement avec ChatGPT. « Notre idée, c’est d’intégrer l’IA de manière fluide dans l’ensemble du système d’exploitation », résume Federighi. « Il ne s’agit pas d’un point d’accès, mais d’une trame de fond ». Une manière de dire que vous utilisez déjà Apple Intelligence, sans le savoir ?

La course à l’esbroufe ? Très peu pour Apple

Face aux démonstrations parfois tape-à-l’œil de la concurrence, Apple préfère jouer la carte de l’efficacité. Oui, Siri est encore très perfectible et Apple en est consciente. « Siri devrait être aussi bon, voire meilleur que la concurrence… et c’est clairement notre mission », concède Federighi. Avant d’ajouter : « Mais aujourd’hui, on n’en est pas encore là ».

Pourquoi ? Parce qu’Apple refuse de livrer un produit inabouti. Un prototype du nouveau Siri, basé sur un véritable LLM, était bel et bien fonctionnel, tournait en interne, et a même été filmé. Toutefois, il n’a pas atteint les standards de qualité exigés. « Nous avions une version fonctionnelle, mais dès qu’on s’éloignait des cas classiques, tout devenait imprévisible. Ce n’était pas assez fiable pour être digne d’un produit Apple », explique Federighi dans l’interview. Joswiak enfonce le clou : « On ne voulait pas sortir quelque chose qui décevrait. Quitte à retarder, autant le faire bien ».

Pas d’assistant vedette, mais une IA invisible

Pour Apple, l’IA ne se traduit pas par un chatbot surpuissant à invoquer comme le fait la concurrence. En ce sens, Apple Intelligence se veut être une couche logicielle, qui se montre uniquement dans les usages, à travers l’ensemble de son OS. Ce que Samsung réussit parfaitement avec Galaxy AI, ou de manière plus frontale ce que Perplexity a réussi à créer avec son IA (presque) trop parfaitement intégrée à iOS.

Réécriture de messages, classification de notifications, génération de réponses intelligentes, résumés automatiques… Toutes ces fonctions se déclenchant au bon moment, sans que l’utilisateur soit forcé à penser « en mode IA » : c’est cela, l’intelligence artificielle à la sauce Cupertino. « Il n’y a pas d’application Apple Intelligence », résume Craig Federighi. « C’est une technologie qui s’intègre aux outils que vous utilisez déjà, et qui s’active selon le contexte ».

L’objectif d’Apple étant de rendre l’IA aussi transparente que possible sans qu’elle soit intrusive. Pour cela, elle est entraînée sur des données synthétiques afin de respecter la confidentialité de l’usager et son fonctionnement est externalisé sur des serveurs exclusivement si c’est nécessaire.

Même dans ce dernier cas, Apple gardera la main sur ce processus : l’intégration de ChatGPT se fera à la demande, avec consentement explicite. Le chatbot d’OpenAI est, de ce point de vue, considéré d’avantage comme un amplificateur qu’une réelle plateforme qui centralise tout le fonctionnement.

Le titre de cet article était évidemment un brin provocateur, mais pas entièrement dénué de fondement. En matière d’IA, Apple ne veut pas spécialement frapper fort, mais elle veut viser juste. Elle ne participe pas à la guerre/course à l’IA telle qu’on l’entend, mais mène sa propre campagne dans son coin. Peut-on vraiment parler de victoire ? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais dans un segment aussi saturé que celui-ci, batailler autrement est peut-être la meilleure des tactiques. Pour le moment, seule Apple s’en est emparée.

  •  Contrairement à ses rivaux qui proposent des chatbots dédiés, Apple intègre l’intelligence artificielle de manière transparente au cœur de ses systèmes d’exploitation.
  • La firme préfère retarder la sortie de fonctionnalités d’IA, comme un Siri plus avancé, plutôt que de livrer des produits jugés instables ou non conformes à ses standards élevés.
  • Dans un marché de l’IA de plus en plus encombré, Apple cherche à se distinguer en rendant l’intelligence artificielle invisible, mais omniprésente.
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