Et si une IA vous envoyait un message privé… sans que vous l’ayez demandé ?
Zuckerberg veut que des IA vous écrivent… pour votre bien
En juin dernier, d’anciens employés d’OpenAI et de Google DeepMind tiraient la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte concernant les risques potentiels de l’IA. Ces préoccupations prennent aujourd’hui une nouvelle dimension avec des modèles disponibles dans ChatGPT comme « o3 », qui montrent des comportements inquiétants. Cela concerne notamment la capacité à contourner les instructions d’arrêt dans certaines conditions.
Parallèlement, les géants de la tech intensifient l’utilisation de vos données personnelles pour entraîner leurs IA. Meta a notamment reconnu exploiter les publications Facebook et Instagram depuis 2007, et s’intéresse désormais aux photos stockées dans votre galerie, celles que vous n’avez jamais partagées.
Des chatbots qui vous contactent spontanément
Selon de nouvelles informations révélées par Business Insider, Meta travaille actuellement avec Alignerr, une entreprise américaine spécialisée dans l’entraînement d’IA. Ce partenariat vise à développer des chatbots capables de vous contacter spontanément via les messageries de Facebook, Instagram ou WhatsApp.
Ces IA pourraient puiser dans vos conversations antérieures pour créer des messages personnalisés. Un exemple mentionné dans les documents consultés montre un chatbot nommé « Le Maestro de la magie du cinéma » qui pourrait vous envoyer : « J’espère que ta journée se passe bien ! Tu as découvert de nouvelles musiques de film ou compositeurs sympas récemment ? Sinon, je peux te recommander quelques trucs pour ta prochaine soirée ciné. »
Un système encadré mais questionnable
© Flickr / Billionaires Success (CC BY 2.0)
Meta assure avoir prévu plusieurs garde-fous pour cette fonctionnalité. Pour être éligible aux messages non sollicités, vous devez avoir interagi au moins cinq fois avec un chatbot dans les 14 derniers jours. La période de relance est également limitée à deux semaines après votre dernière interaction.
Un porte-parole de Meta a déclaré à Business Insider que cette fonction vise à permettre aux utilisateurs de continuer à explorer les sujets qui les intéressent. Mark Zuckerberg justifie ce développement comme une réponse à « l’épidémie de solitude », affirmant que l’Américain moyen a moins de trois amis proches.
L’aspect potentiellement intrusif de cette fonction soulève néanmoins des questions importantes sur le respect de la vie privée et les limites à imposer aux interactions avec l’IA.