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Economie

Chine : une flexibilité à toute épreuve

iMike

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Quelques semaines avant le lancement de l’iPhone en 2007, Steve Jobs convoqua les dirigeants d’Apple chargés de la conception et de la production du smartphone. Le CEO voulait une modification sensible de dernière minute sur l’appareil : que l’écran soit recouvert d’une plaque de verre afin d’éviter le festival de scratchs ! Après avoir transporté un prototype dans la même poche que celle de ses clés, il s’était bien vite rendu compte du potentiel problème que cela allait soulever.

Un des dirigeants d’Apple s’est alors envolé pour Shenzhen pour trouver un moyen de résoudre le problème, ce qui fut fait très rapidement : les 8 000 employés chargés de la production de l’iPhone ont été réveillés en pleine nuit pour commencer à manufacturer les nouveaux écrans de verre. En quelques jours, l’usine fabriquait plus de 10 000 unités par jour…

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Cet exemple illustre un dossier du New York Times sur la réindustrialisation des États-Unis, un thème d’autant plus sensible en cette année électorale et en plein marasme économique. Or, outre le différentiel salarial, il est un autre point contre lequel les US (mais aussi la plupart des pays industrialisés) ne peuvent pas lutter : l’extrême flexibilité des manufacturiers asiatiques. Quel salarié accepterait en effet de vivre dans des dortoirs à côté de son usine ?

«Ils peuvent embaucher 3 000 personnes de nuit», explique une ancienne directrice chargé de la gestion fournisseurs chez Apple. «Quelle usine américaine peut trouver 3 000 personnes de nuit et les convaincre de vivre dans des dortoirs ?»

D’autres anciens dirigeants d’Apple estiment qu’il faut environ 8 700 ingénieurs pour superviser le travail de 200 000 assembleurs des lignes de production de l’iPhone. Cela a mis 15 jours pour être mis en place en Chine – cela aurait pris plus de 9 mois aux États-Unis.

Lors du dîner entre Barack Obama et les huiles de la Silicon Valley l’an dernier, le président US avait demandé à Steve Jobs la raison pour laquelle Apple n’était pas capable de rapatrier ses usines au pays. «Ces emplois ne reviendront pas», avait alors répondu le patron de la firme à la pomme, qui emploie 43 000 personnes aux États-Unis, et 700 000 par le biais de ses fournisseurs, tous majoritairement situés en Asie.

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