Steve Jobs : interviews inédites
Alors que le cofondateur d’Apple nous a quitté le 5 octobre dernier, quelques heures à peine après la présentation de l’iPhone 4S, et qu’on croyait avoir fait le tour de tous les documents médias le concernant, voilà que des enregistrements secrets refont surface.
Le journaliste Rob Schlender a suivi Steve Jobs durant 25 ans et a durant ce temps amassé une somme considérable d’interviews prises le plus souvent dans un cadre familial. Des extraits de ces échanges viennent d’être publiés pour le site Fast Company par Rob Schlender lui-même, qui avoue que les interruptions n’étaient pas rares, les enfants de Steve Jobs déboulant parfois en arrière-plan et obligeant à mettre l’interview en pause.
Il ressort de ces enregistrements que la période juste après le limogeage d’Apple a été pour Steve Jobs une phase de reconstruction accélérée, aboutissant au chef d’entreprise inspiré et impitoyable qui dirigera Apple d’une main de fer à partir de la fin des années 90. On apprend ainsi que lors de son rachat de Pixar, l’une des premières décisions du cofondateur d’Apple fut de mettre à égalité hiérarchique les informaticiens et les créateurs, alors que les ingénieurs avaient jusque-là une position prépondérante.
Et c’est grâce à cette redistribution des cartes que Lasseter (créateur de Toy Story) est devenu un élément clef de l’entreprise.
Steve Jobs expliqua aussi à Schlender que le management de Pixar s’apparentait à une course de fond :
“Pixar a été un marathon, pas un sprint. Il y a des moments dans un marathon où vous vous demandez : qu’est-ce que je fais là ? Alors, vous prenez une gorgée d’eau, sentez le vent dans votre dos, vous vous souvenez de la ligne d’arrivée, et continuez votre route.”
Et plus loin, précisant sa pensée : “Par chance, mon habitude a été de faire des choses qui prennent beaucoup de temps à se réaliser. Vous savez, j’ai été chez Apple pendant 10 ans, mais j’aurais préféré y rester toute ma vie. Je suis une personne qui fonctionne sur le long terme. J’ai été entrainé à penser en unités de temps qui se mesurent sur plusieurs années. Pour toutes les choses que j’ai choisi de réaliser durant mon existence, vous savez, même une petite partie d’entre elles prend des années à se concrétiser. Faire des choses d’une certaine magnitude prend au moins 5 ans, 7 ou 8 le plus souvent. En bien ou en mal c’est ainsi que je pense.”
Que l’on s’intéresse de prêt à l’histoire du personnage principal d’Apple ces dernières années, ou qu’on ait encore de la curiosité sur l’édification d’une personnalité aussi complexe que celle de Steve Jobs, les extraits inédits de Fast Company valent sans aucun doute la peine d’être parcourus.
