L’Angleterre offre un pardon posthume à Turing
Il était plus que temps. L’Angleterre a réparé aujourd’hui l’un des torts les plus tragiques qu’elle ait jamais commise à l’encontre d’un de ses citoyens.
En 1952, le génie Alan Turing, “père” de l’informatique moderne, fut condamné à la castration chimique à cause de son homosexualité, une pratique barbare mais légalisée après guerre.
Cette ignominie, qui ne fut sans doute pas étrangère au suicide de Turing, est en partie réparée plus d’un demi-siècle après les faits puisque la reine Elizabeth II vient d’offrir son pardon à la mémoire posthume du mathématicien, un acte de contrition qui tente de rendre justice à l’un des génies les plus incontestables du 20e siècle.
Rappelons que Turing est le créateur de la machine du même nom, le concepteur du premier système informatique stockant des données, l’ACE, et connut aussi son heure de légende en arrivant à décrypter le code Enigma utilisé par les nazis lors de la seconde guerre mondiale. Ce membre éminent de la Royal Society vécut sa castration comme une humiliation et une trahison, un tort gigantesque que l’Angleterre aura quand même mis près de 60 ans à réparer.
