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Economie

BlackBerry : une nouvelle stratégie, beaucoup de méthode Coué, et une pincée de Steve Jobs

iShen

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Faute de pouvoir afficher des résultats satisfaisants, et en quête effrénée de liquidités, BlackBerry tente de rebondir par la voix de son nouveau patron, John Chen. Le nouveau capitaine de ce qu’aucun appellerait un navire en perdition, ne se montre jamais avare de propos visant tellement à rassurer le petit monde des investisseurs que l’on finit par se demander si John S. Chen n’essaye pas de se rassurer lui-même.

BlackBerry ne vend même pas 2 millions de mobiles au dernier trimestre ? Pas de problèmes pour John Chen, qui tente le pas de côté : “Je laisserai le logiciel déterminer quel genre de produits nous fabriqueront“. Une assertion assez étrange quand on pense que le seul vrai grand succès de BlackBerry aura été ses fameux smartphones à claviers. Sans liquidités, comment l’entreprise pourrait-elle se lancer sur de nouveaux matériels ? Mystère.

Concernant le marché du smartphone, d’où BlackBerry est maintenant quasi-absent, John Chen pousse l’analyse plus loin en estimant qu’à terme ces appareils ne seront pas ceux qui permettront au grand public d’accéder à internet. Mais alors quoi ? Quel autre genre d’appareil pourrait vraiment faire mieux sur ce point ? Chen n’a pas la réponse, et nous non plus.

Vient ensuite le couplet sur la rentabilité des fabricants. Sur ce sujet, le patron de BB sait au moins de quoi il parle lorsqu’il affirme que seuls les deux premiers fabricants du marché feront des profits tandis que les autres finiront tous par se saigner à blanc. “Je dois être réaliste ici” admet-il, laissant entendre que ce secteur n’est plus vraiment viable pour son entreprise.

Il n’est pas bien compliqué de lire entre les lignes : BlackBerry abandonne petit à petit le smartphone sauf quelques modèles destinés aux seules entreprises, tandis que toutes les ressources sont placées sur le logiciel et la mise en place de services permettant la communication inter-machines, selon les propos même de John Chen. Cela reste un pari risqué dans la mesure où sorti de la messagerie professionnelle, BlackBerry reste un nain sur les gros services à destination des entreprises où IBM, HP et quelques autres règnent en maitres. Chen sait très bien qu’il part ici de très loin et envisage même une collaboration future avec Google; mais tout ceci tient plus du fantasme que d’une réalité tangible.

Et puisque toutes les inspirations semblent maintenant bonnes pour un CEO qui paraît piloter à vue, le rappel de Steve Jobs apparaît presque comme un passage obligé. John Chen explique ainsi qu’il a vu une vidéo sur le retour de Steve Jobs chez Apple, une vidéo dans laquelle le charismatique co-fondateur déclare, entre autres : “Je n’ai pas de nouveaux produits, je suis intensément concentré sur ma base utilisateur“. Et Chen de conclure qu’il est maintenant dans le même rôle chez BlackBerry. Peut-être après tout, mais John chen n’est pas Steve Jobs, et oublie un peu vite que malgré ses propos, le CEO d’Apple sortirait bel et bien un, puis deux, puis trois produits innovants dans la décennie qui allait suivre.

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