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Matériel

iMac 27 5K Retina, benchs & conclusion

Quid de la motorisation de cet iMac Retina et de son écran digne de tous les superlatifs ? Figure imposée du test matériel informatique voici les Benchmarks et le verdict de ce test en 2 parties

Boro

Publié le

 

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Performances

Comme à son habitude, Apple a bien entendu axé sa communication sur les performances en termes de puissance, qu’il s’agisse de la capacité de calcul, d’affichage et bien entendu de rapidité dans les échanges de son iMac 5K Retina, outre bien entendu les qualités époustouflantes de son tout-en-un en matière d’écran et de haut-parleurs. C’est d’ailleurs le contraire qui aurait été étonnant, sur une machine qui se destine avant tout aux professionnels, pour la post-production de contenus de taille respectable comme peuvent l’être des vidéos au format 4K, ou des fichiers raw de 60 ou 80 mégapixels.

Pour autant, cette communication a cette fois-ci davantage porté sur l’amélioration des moyens mis en œuvre dans cet iMac Retina que dans l’accroissement effectif des performances de la machine, si l’on excepte une efficacité énergétique accrue, et des transferts améliorés avec les périphériques grâce à la 2e version du Thunderbolt, inaugurée l’an passé avec le nouveau Mac Pro. La problématique du stockage et de l’accès aux contenus bruts à “derusher” ou à traiter promet en effet de représenter une partie non négligeable de l’équation que devront se préparer à résoudre des professionnels de l’image en abordant ce nouveau format. La rapidité d’accès aux bibliothèques de contenus, dépend en effet de l’efficacité des logiciels dans l’affichage des modifications apportées par l’utilisateur, mais également de l’efficience de l’ensemble de la chaine de stockage et de production : que ce soit avec DXO OpticsPro 10 avec des images stockées sur un NAS, ou Aperture 3 avec une bibliothèque en local, nous avons trouvé cette machine tout à fait réactive avec son Fusion Drive 1 To.

C’est ce que nous allons essayer d’examiner ici plus objectivement avec des outils que nous qualifierons par analogie de « clinique armée », qui produisent certes de jolis graphiques fort prisés de la presse spécialisée et de la frange la plus « technoïde » de son lectorat. Ces outils, sous couvert d’objectivité, n’en sont pas pour autant à l’abri des biais méthodologiques ou des sur-interprétations des rédacteurs, à l’instar des sondages par exemple pour la presse généraliste. Nous en présentons les résultats avant tout comme un outil de comparaison relative des machines entre elles, et d’autant moins une évaluation objective des machines que les résultats peuvent varier pour un même test et une même machine dans le lancement du test à l’autre… Cela est particulièrement vrai pour disk speed test, pour lequel nous avons été obligés de rajouter un « zeste » de doigt mouillé avec l’importation d’un dossier de 4 Go avec 171 fichiers raw dans Aperture…

Première partie du test à l’usage

**Geekbench

On le voit, le processeur Intel Core i5 quadricœur à 3,5 GHz ne fait guère de miracles avec un résultat au Geekbench 3 tout à fait comparables à celui de l’iMac de la génération précédente, cadencé lui à 3,4 GHz. Pour sa 2e génération de processeurs Haswell, Intel semble avoir une fois de plus privilégié l’efficacité énergétique, histoire sans doute de poser les bases de la plate-forme suivante. Au passage, Apple en profite pour rafler une nouvelle fois ce qui se fait de mieux en matière de labels environnementaux, en l’occurrence l’ENERGY STAR 6.1, et la mention Gold de l’EPEAT grâce notamment à une consommation de 1,2 W en veille et une réduction de 30 % de la consommation de l’écran en fonctionnement.

Reste que les utilisateurs les plus gourmands en puissance de calcul, dont le quotidien gravite autour de Motion, Final Cut Pro X ou de traitement par lots de Ligtroom ou de DxO OpticsPro, il faudra alors se tourner vers l’option Intel Core i7 et ses 4 GHz, certes efficace, mais avec un surcoût de 250 € sur la facture : le gain de puissance affiché par Geekbench 3 est ainsi d’un peu plus de 40 % mesurés sur l’ensemble des cœurs logiques en fonctionnement, contre un peu plus de 30 % sur un cœur unique.

Nous avons utilisé la version 3. 2. 2 de Geekbench, sur le score général en 64 bits, calculé en combinant et pondérant un certain nombre d’évaluations censées être représentative d’une utilisation quotidienne des différentes machines. À titre de comparaison, nous avons utilisé les scores moyens des machines précédentes dans la gamme correspondante fournie par l’éditeur d’une part, et d’autre part les scores pour l’option 4 GHz de l’iMac 27 Retina commercialisé en même temps que le modèle de base des 3,5 GHz testé.

**CineBench 15

La problématique n’est pas si différente en ce qui concerne l’affichage, avec une amélioration de l’ordre de 20 % des calculs d’affichage pour CineBench 15, qu’il s’agisse de l’évaluation des résultats sur l’openGL ou des calculs sur les cœurs multiples,. La carte fournie par AMD s’en tire plutôt honorablement, compte tenu de la multiplication par 4 du nombre de pixels à gérer, il est vrai épaulée par un contrôleur de temporisation spécialement conçu par Apple pour l’occasion. Néanmoins, AMD (ex ATI) fait là un retour d’autant plus remarqué – plusieurs années après avoir été rayée de la liste des fournisseurs d’Apple pour des problèmes de fiabilité – que la version haut de gamme de sa carte proposée en option pour 250 € supplémentaires est également plus efficace que celle proposée par NVIDIA en option pour le modèle de l’an passé.

Apple confirme ainsi le positionnement « audiovisuel » de la conception de sa machine, compte tenu qu’elle doit également faire face, depuis 10 ans maintenant avec son tout-en-un, à des contraintes qui s’apparentent à celles rencontrées dans la conception des machines portables, en termes de surchauffe et d’espace restreint notamment. Les niveaux de silence de cette version de l’iMac 27 Retina 5K n’en sont pas moins remarquables, fût-ce avec une sollicitation intensive des différents cœurs logiques.

**Blackmagic Disk Speed Test

Évaluer avec la version 2.2 de Blackmagic Disk Speed Test le disque Fusion Drive de 1 To, livré en série avec l’iMac Retina relève un peu de la gageure, dans la mesure où le logiciel ne cesse de faire varier la performance affichée. Il aura donc fallu arrêter le curseur un peu au jugé, en appréciant la valeur moyenne au gré des oscillations de l’aiguille des cadrans mesurant la vitesse de lecture et écriture du dispositif de stockage.

En l’occurrence, Apple semble avoir été parfaitement cohérente avec la destination « audiovisuelle » de son tout-en-un, en privilégiant une vitesse de lecture proche de celle des disques SSD, en amélioration constante à chaque génération de Fusion Drive, tout en maintenant une vitesse d’écriture tout à fait raisonnable puisque celle-ci est quand même légèrement supérieure à celle d’un disque SSD de première génération.

Mais il n’est sans doute pas inutile de rappeler le fonctionnement particulier du disque Fusion Drive, jusqu’ici disponible en option sur les machines de bureau d’Apple, avec environ 120 Go de mémoire flash couplée à un disque dur à plateau classique de 1 ou 3 To (Lire Fusion Drive, efficace comme un garçon de café ?). En combinant la vitesse de lecture de disques SSD avec la capacité de stockage des disques classiques, Apple a dans ce compartiment-ci optimisé également sa copie pour la manipulation de fichiers extrêmement lourds, et dont la version finie vraisemblablement réduite et encodée nécessitera moins de ressources matérielles pour être sauvegardée. Au reste, c’est également la fonction dévolue à la paire de ports Thunderbolt 2, destinés à recevoir des périphériques de stockage emplis de fichiers au format Ultra Haute Définition.

**Importation Aperture

Pour replacer cette évaluation des différents disques durs revendiqués par Apple depuis le MacBook pro 15 pouces Retina et son SSD, nous avons soumis les différentes machines de la marque à la pomme munies d’un lecteur de cartes SDHC à une petite évaluation-maison, au plus près des conditions réelles d’utilisation, avec l’importation dans Aperture des 171 fichiers raw de 36 mégapixels d’un dossier de 4 Go, à partir d’une carte SD de 8 Go 400x.

Celle-ci est cohérente avec les résultats obtenus avec le test précédent, les 120 secondes de l’importation étant équivalentes au temps réalisé par le MacBook pro 15 pouces SSD de 2013, mais également le disque Fusion Drive de l’iMac 27 pouces de la génération précédente qui avait marqué une amélioration notable sur ce plan.

**Score F1 2012

Même si, martelons-le, cet iMac 5K Retina est avant tout une machine de travail destinée à la production audiovisuelle et photographique, il n’est pas interdit de vouloir se détendre de temps en temps. À la suggestion de notre nouvelle recrue dijonnaise, nous avons jeté notre dévolu sur le jeu F1 2012 porté par l’éditeur Féral sur OS X, et qui présente l’avantage d’intégrer un mode benchmark.

Sans surprise, en résolution native c’est-à-dire avec la débauche de pixels sur laquelle nous n’avons pas cessé d’insister depuis le début de ce test, les résultats sont un tout petit peu en deçà de ce qu’il était possible d’obtenir en 2012 et 2013 avec un iMac de 27 pouces en configuration classique… Ce qui relève paradoxalement de la performance compte tenu, une fois encore, de la résolution de l’écran. Gageons que les prochains jeux construits autour de la gestion des polygones par Metal et de Swift pourront proposer une expérience de jeu agréable sur ce type d’écran, sans avoir besoin d’en diminuer la résolution.

Conclusion

Sans l’ombre d’une hésitation, cet iMac 5K 27″ Retina est taillé pour la production des contenus audiovisuels de nouvelle génération, et ce dès sa version de base proposée sur l’Apple Store avec un processeur Core i5 à 3,5 GHz et une carte AMD Radeon R9 M290X et ses 2 Go de mémoire vidéo pour 2590-€.

Avant tout, c’est à la fois la fantastique luminosité de cet écran et la profondeur de ses couleurs qui attirent le regard, avec un effet de surprise et de séduction comparable à celui dégagé par le MacBook pro 15 pouces Retina, lors de sa sortie. De fait, il représente en l’état une alternative extrêmement crédible pour un studio ou un professionnel qui chercherait à tremper les orteils dans l’eau du bain de la Ultra Haute Définition, sans pour autant se lancer dans l’investissement représenté par un Mac pro et son écran. Certes moins évolutif sur le papier, l’iMac 27 Retina peut néanmoins recevoir en option à la commande un processeur Core i7 et une carte AMD Radeon R9 M295X avec 4 Go de mémoire GDDR5 pour 250 € par option supplémentaire, mais qui mettront la machine largement au niveau de la version d’entrée de gamme du Mac pro, l’extraordinaire écran en prime ! Comptée au plus juste par Apple comme à son habitude, la RAM de 8 Go (2×4) pourra néanmoins évoluer aisément en fonction des besoins, grâce aux 4 emplacements accessibles à l’utilisateur.

Le son délivré par les haut-parleurs internes n’est pas en reste, et il s’agit d’une machine véritablement en rupture par rapport aux progrès en quelque sorte linéaires qu’Apple avait pu proposer sur ses iMac depuis 3 ans, et la refonte du design intervenue à Noël 2012. Autre satisfaction, la présence du disque Fusion Drive en standard, il est vrai rendu nécessaire par le poids des fichiers que la nouvelle machine à vocation à traiter. 15 ans après le virage stratégique pris par Apple en direction du montage numérique, et un peu plus de 10 ans après sa confirmation avec le format Haute Définition porté avec le codec H. 264, la firme à la pomme est une nouvelle fois à la pointe alors que s’annonce la Ultra Haute Définition dans les usages et le codec H.265. Reste que, avec 2 600 € pour la version de base, ce ticket d’entrée vers le contenu de demain est à réserver pour l’instant aux seuls professionnels de l’image ou du son qui veulent se lancer, ou aux amateurs enthousiastes qui comptent ou qui sont déjà équipés de dispositifs de captation et de téléviseurs au format.

Les autres pourront probablement attendre 2 ou 3 ans que les écrans se démocratisent, comme cela a pu être le cas du MacBook pro, mais également avant eux des téléviseurs et des caméras vidéo.

[Note : la note de 10 attribuée à la machine pourra éventuellement sembler généreuse, si ce n’est exagérée à l’issue de la lecture de ce test en 2 parties. Celle-ci a cependant été mûrement réfléchie, et correspond d’ailleurs à peu près à ce que d’autres ont pu attribuer à l’issue de leurs propres évaluations.

La nôtre se veut néanmoins sinon originale, du moins libérée de toute contrainte d’où qu’elle vienne, et en particulier de la posture pseudo journalistique qui veut obligatoirement majorer les inévitables secteurs plus faibles, et revendiquer les oripeaux d’ une prétendue objectivité. En l’occurrence, cette « note » de 10 entend rendre compte de l’adaptation poussée de cette machine au public et aux usages auxquels elle se destine, avec notamment le maintien et même l’amélioration de ses performances dans le secteur de l’affichage et de la lecture, en dehors même et malgré la rupture intervenue au niveau de l’écran.

Et ce sur la configuration « de base » c’est-à-dire sans devoir mettre la main à la poche encore davantage, avec d’onéreuses options supplémentaires. Seul bémol pour cette machine qui n’est après tout que la première étude longue série, et qui verra, on l’espère, encore d’autres améliorations : la couverture de change trop « frileuse » d’Apple qui facture son nouveau joyau 2599 € en France, et 2499 $ aux États-Unis. On aurait aimé cette fois encore une parité du dollar hors taxes avec l’euro toutes taxes, comme Apple la pratique d’ailleurs en ce moment même avec ses iMac de la génération précédente…]

iMac 5K 27″ Retina