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Matériel

L’iMac 27 5K Retina à l’usage

Marronnier automnal de la presse high-tech, le nouvel iMac fait partie des traditions très attendues du mois d’octobre, avec le retour des champignons. Alors : chanterelle, cèpe ou carrément « diamant noir » ? Premier volet, à usage.

Boro

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Enfin un écran Ultra Haute Définition chez Apple ! Désormais réglée comme du papier à musique, la livraison de l’iMac nouveau au mois d’octobre, en même temps qu’une nouvelle version d’OS X, était cette année d’autant plus attendue que la rumeur avait promis une dalle Retina pour le tout en un signé Apple. C’est à présent chose faite avec l’iMac Retina, et d’autant plus bienvenue que les solutions de fabrication pour la télévision 4K – dite de « Ultra Haute Définition » – commencent à monter en puissance au catalogue des fabricants d’électronique, à mesure que les téléviseurs commencent à se démocratiser chez les Sony, Samsung, LG et même Philips.

Avec un « ticket d’entrée » cette année aux alentours de la barre symbolique des 1250-1500 €, pour une diagonale de 55 pouces (140 cm), ce nouveau format marque en effet un saut qualitatif important dans la perception de l’image, en doublant le nombre de pixels disponibles sur la surface de l’écran du téléviseur : 4320p au lieu des 1920p actuels pour sa partie la plus large, soit 4 fois la résolution d’un DVD Blu-ray ou d’un film téléchargé en HD sur l’iTunes Store. Même les fabricants de caméscopes ou de smartphones se mettent à proposer des dispositifs de captation d’images et au format. Présenté l’année dernière, le nouveau Mac pro capable de gérer de tels flux de production n’a toujours pas reçu d’écran signé par Apple.

La problématique est à peine moins urgente en ce qui concerne la photo, où la résolution de 36 mégapixels pour les 24 × 36 numériques, et même 80 mégapixels pour les Moyens Formats est devenue « la barre haute » pour les professionnels, et même les amateurs passionnés, qui tous ensemble représentent une part non négligeable de la clientèle d’Apple.Il était donc plus que temps pour la marque à la pomme de proposer sa solution de montage et de retouche d’images, avec un digne héritier à l’iMac DV/SE — dont on fête cette année le 15e anniversaire du lancement — qui avait permis à la marque de conquérir sur le marché du montage numérique et de la bande-annonce la place qui est la sienne aujourd’hui. Pari tenu ?

Design

Nous avons testé la configuration proposée par l’Apple Store « sur étagère », sans option aucune, c’est-à-dire un processeur Intel Core I5 à 3,5 GHz, 8 Go de mémoire DDR3 à 1 600 MHz, un disque dur Fusion Drive d’une capacité de 1 To, et surtout un processeur graphique AMD Radeon R9 M290X avec 2 Go de mémoire GDDR5, pour motoriser l’écran IPS de 27 pouces de diagonale, et d’une résolution de 5 120 x 2 880 pixels, dite 5K.

De fait, ce sont 14,7 millions de pixels qui sont affichés par l’écran, c’est-à-dire 4 fois plus que la dalle du modèle précédent (2 fois plus en hauteur et 2 fois plus en largeur), pour une résolution dite « 5K » par Apple, qui a nécessité le développement par la marque d’une puce « chef d’orchestre » spécialement pour coordonner la synchronisation de l’affichage de ces pixels. Gageons que le coût de développement de ce fameux Contrôleur de Temporisation (c’est son nom) devrait tout de même être « lissé » à plus ou moins brève échéance par la commercialisation d’un écran à la résolution comparable.

Mais, si le design extérieur de cet iMac 5k à écran Retina n’a pas changé pour cette 3e itération depuis la précédente refonte à l’automne 2012, la conception de son écran n’en a pas moins été revue de fond en comble pour l’occasion. Compte tenu des contraintes imposées par les composants de la nouvelle dalle, le maintien d’une section de 5 mm dans la partie la plus fine de l’écran représente probablement un joli tour de force de la part des ingénieurs de Cupertino. Ceux-ci sont en effet revenus à leur planche à dessin, avec au final un écran toujours multicouches mais dont la finesse tient davantage du gâteau de crêpes que du millefeuille, aujourd’hui si décrié.

Outre le contrôleur de temporisation (« TCON ») créé de toutes pièces par Apple pour gérer une bande passante de 40 Gb/seconde au niveau de l’écran, la nouvelle dalle LED de rétroéclairage consomme 30 % d’énergie de moins que celle de la précédente génération d’iMac, tandis que les transistors en couches minces de l’écran qui génèrent les couleurs de celui-ci (l’écran TFT) ont vu leur efficacité améliorée par l’utilisation des fameuses « terres rares », tant sur le plan de l’efficacité énergétique là aussi que du rendu des couleurs. Autre innovation, l’adaptation à l’écran de l’iMac 5k du procédé dit « de passivation organique », déjà utilisé sur l’iPad Retina. En séparant chacun des pixels d’avec le signal qui le commande, on évite les interférences entre les pixels tout en réalisant également les économies d’énergie.

Dernières innovations, celles-ci pour améliorer l’expérience visuelle, que ce soit dans l’axe de l’écran ou depuis une position latérale : d’une part, le photo-alignement des cristaux liquides grâce à un traitement ultraviolet de la surface de support, et d’autre part l’application d’un « film de compensation », destiné à maîtriser les phénomènes de diffraction lumineuse, lesquels peuvent perturber la perception de l’image restituée lorsque l’œil n’est pas directement dans l’axe de l’écran.

Pour le reste, la connectivité est la même que celle de la génération précédente, avec une prise casque, 2 micros en façade, un lecteur de carte SDXC, 4 ports USB 3 compatibles USB 2, 2 ports Thunderbolt 2, 1 prise gigabit Ethernet en face arrière, et du Wi‑Fi 802.11ac et du Bluetooth 4.0 en ce qui concerne le sans-fil.

Au final, l’iMac 27″ 5k Retina est sans doute l’un des exemples les plus aboutis de la manière dont Apple a intégré le design au sein même de son processus d’ingénierie, en intégrant à la fois les contraintes du facteur de forme extérieur par lequel commence le processus de création, en même temps qu’elle intègre au sein de cette « Gestalt » les composants électroniques innovants, sur lesquels repose l’autre pilier de sa différenciation vis-à-vis de la concurrence. Un véritable tour de force, au vu des résultats.

À l’usage

**Le son

On oublie trop souvent, c’est la restitution sonore délivrée par l’appareil qui constitue le premier véritable contact de l’utilisateur avec sa nouvelle machine, après bien entendu son aspect extérieur. Apple, elle, ne l’a pas oublié. Et le son de démarrage – le fameux accord de fa dièse du « start up chime » bien connu depuis le premier iMac – retentit de façon d’autant plus impressionnante lors du premier allumage de la machine que l’intensité du son est pratiquement à son maximum, en réglage d’usine.

Le test du précédent modèle en 2013, et avant lui celui de la refonte en 2012 qui avait vu Apple améliorer substantiellement le rendement de ses haut-parleurs, avaient été l’occasion de souligner combien la qualité de la restitution sonore du tout en un d’Apple était étonnante, et en faisait un outil de production privilégié pour les professionnels de l’audiovisuel. En l’occurrence, Apple n’a pas communiqué cette année sur une amélioration particulière de ce secteur, tout en mettant en exergue sa compatibilité avec Logic Pro. Qu’il s’agisse de l’effet de surprise un an après, ou que la firme à la pomme ait préféré focaliser son message sur le seul secteur de la vidéo, le son restitué par l’iMac 5k Retina nous a semblé encore plus riche, avec en particulier des basses plus profondes qui le rapprochent encore davantage de l’expérience d’un son « son cinéma », même si une écoute de musique compressée (AAC) se révèle également tout à fait agréable.

**L’image

La réserve de puissance du volume sonore disponible permet ici encore de reculer suffisamment pour se rapprocher de l’expérience visuelle habituelle, à distance raisonnable, d’un téléviseur, et la définition de l’écran ainsi que la dynamique du contraste et la profondeur des couleurs font merveille. Ce n’est d’ailleurs qu’à une distance raisonnable de l’appareil que l’on peut se rendre compte de la qualité du rendu obtenu, qu’il s’agisse de son, d’images fixes ou animées.

Il n’est d’ailleurs pas inutile de préciser que, si c’est à distance raisonnable de l’écran que l’on prend toute la mesure de la qualité de celui-ci comme de la restitution sonore, c’est précisément parce que c’est un outil pensé et fabriqué pour produire des contenus destinés à être appréciés à distance confortable, qu’il s’agisse d’un tirage photo, d’un téléviseur ultra HD ou d’une projection cinéma. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la résolution de l’écran de l’iMac 5K Retina est légèrement supérieure à celle des téléviseurs de la génération montante, afin de pouvoir percevoir les défauts éventuels du fichier en production (arrière-plan douteux, poussière sur le capteur, etc.), et de pouvoir y remédier. Il en va de même en matière de photographie, à mesure que les tirages de très grand format ont tendance à se multiplier dans les prestations événementielles. C’est d’ailleurs avec un moyen format numérique qu’est présenté le photographe convoqué pour dire tout le bien qu’il pense de ce nouvel iMac dans la vidéo promotionnelle.

Ce rapport d’agrandissement est rien moins qu’impressionnant puisque, à titre d’exemple, un fichier de 36 mégapixels généré par un Nikon D810 – c’est-à-dire ce qu’il se fait de plus grand en matière de 24 × 36 numérique – est présenté par défaut par DxO Optics pro 10 avec une réduction à 43 %, quand le même logiciel présente le même fichier réduit à 20 % de sa taille sur l’écran d’un iMac de la précédente résolution. Plutôt que de présenter un recadrage plus ou moins oiseux, chacun pourra se faire une juste idée de l’espace de travail en comparant les captures d’écran des panneaux « à propos de ce Mac » bien connus ci-dessous, en les comparant avec ceux générés par sa machine de travail habituelle. Gare à la surprise !

**Comportement général

Quant à la sensation générale vis-à-vis de la machine, celle-ci semble encore davantage réactive que la génération précédente, en particulier au démarrage. Un petit bémol cependant : si comme le modèle équivalent du millésime 2012, l’iMac 5k Retina démarre plus vite que ne s’active son réseau Wifi, qui se reconnecte après une poignée de secondes, en revanche les retours de veille nécessitent parfois de réactiver celui-ci en sélectionnant de nouveau le réseau désiré dans la barre de menu. Celui-ci est pourtant toujours indiqué comme sélectionné, mais la connexion Wifi continue sa sieste sinon pendant encore de longues secondes. Le souci, assez ennuyeux lorsque l’on utilise le partage d’écran par exemple, a semble-t-il été résolu avec la mise à jour numérotée 10.10.1 de OS X Yosemite.

iMac 5k

À suivre : Mesures physiques, benchmarks et autres « geekeries »