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Apple Watch

Apple, la machine à rêver…

Boro

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L’Apple Watch est-elle si importante aux yeux du management de Cupertino qu’il faille absolument accompagner son lancement d’une ribambelle d’autres produits, afin de de ne pas manquer ce lancement et que chacun puisse y trouver son compte ? Quand on attendait pour ce lundi 9 mars un événement entièrement consacré à la montre connectée d’Apple et à ses fonctionnalités, c’est un passage en revue de la quasi-totalité de l’offre de valeur de la marque à la pomme auquel on a eu droit hier soir, ou peu s’en faut… à moins qu’un certain nombre d’éléments initialement planifiés n’aient été reportés à la dernière minute, faute d’avoir été définitivement calés.

On songe en particulier à la déclinaison européenne d’Apple Pay, alors qu’un certain nombre d’éléments avait pu « fuiter » en ce sens ces dernières semaines, dans les sites de rumeurs américains. Or, si l’on sait qu’il sera désormais possible de régler sa canette de Coca au distributeur grâce à son Apple Watch aux États-Unis, Apple n’a rien annoncé du côté du paiement sans contact pour le marché européen, quand son service est en pleine explosion de l’autre côté de l’Atlantique. Il est vrai que l’utilisation d’Apple Pay en tant que vecteur d’une fraude à la carte bancaire fait l’objet d’une polémique relancée ce week-end par le Wall Street Journal. Il reste néanmoins 6 semaines à la firme à la pomme pour boucler une annonce en ce sens. Est-ce la raison pour laquelle l’Espagne, la Suisse et l’Italie qui avaient été dans un premier temps pressenties pour faire partie de la première vague des pays concernés par la sortie de l’Apple Watch ont été au final écartées ? En intégrant la Chine continentale et Hong Kong à cette première vague, Apple évitera au moins que ne se crée un marché gris, alimenté par des dizaines de ressortissants chinois commissionnés pour faire la queue devant les Apple Store, comme cela a déjà pu être le cas pour les lancements récents…

Mais ne nous y trompons pas : en dépit de son positionnement tarifaire – à partir de 399 et de 449 € pour les premiers modèles sport, de 649 et de 699 € pour les premiers modèles classiques, et de 11 000 et jusqu’à 16 000 € pour le modèle dit « édition » – l’Apple Watch ou plutôt les Apple Watch ont toutes les chances d’être un succès commercial retentissant. Tout simplement parce qu’elles sont belles, à couper le souffle et, que par leurs fonctionnalités inédites, elles donnent à rêver. Peu importe que d’autres fabricants avant Apple se soient engouffrés dans la rumeur selon laquelle la firme de Cupertino était en train de travailler sur une montre connectée, quand la tendance était encore au bracelet de support aux activités sportives. Certes, l’Apple Watch remplit cette fonction, et bien d’autres encore. Mais elle représente surtout une nouvelle classe d’objets intelligents, encore plus personnelle que les précédentes, et qui n’a sans doute pas d’équivalent, dans l’histoire d’une marque qui se confond avec celle de l’informatique personnelle, que le premier Macintosh ou bien l’iPod.

Et encore : le premier Mac de l’histoire avait-il une logithèque d’applications bien plus restreinte que celle dont l’Apple Watch disposera à l’évidence d’ici 6 semaines, au moment de sa sortie. Certes, à l’instar de celle de Samsung par exemple, la montre connectée d’Apple fonctionne d’une certaine manière comme un satellite de l’iPhone. Mais à sa sortie, l’iPod n’était compatible qu’avec les 7 millions de Mac équipés d’un port FireWire, sur un parc total installé estimé à 25 millions. Qui se souvient à présent des baladeurs numériques sortis les 2 années qui l’ont précédé ? Or ce sont dès à présent plus de 250 millions d’iPhone de par le monde qui sont capables de fonctionner avec l’Apple Watch, et probablement 40 millions de plus à la fin du mois d’avril prochain. Ni le Macintosh, ni l’iPod n’ont été spécialement abordables au moment de leur sortie : cela n’a pas empêché tout un tas de publics très différents de s’en emparer, pour défricher et inventer des usages qui paraissent à tous naturels aujourd’hui.

Comme l’iPod en 2001 ou l’iPhone 2002 et sans doute davantage encore, l’Apple Watch consolide l’iPhone en tant que « hub numérique » et centre de gravité du style de vie numérique comme le Mac avant lui, non plus assis au bureau mais en situation de mobilité, parce qu’il met à son service une partie de sa puissance de calcul et surtout son accès aux réseaux haut débit, en fonction des besoins de son utilisateur : désormais, tout ou presque est dans le Cloud. La maîtrise de l’intégration de l’électronique, du logiciel et des services qui est celle d’Apple en font bien plus qu’une télécommande universelle. Le rappel de la poursuite de la pénétration de Car Play auprès des constructeurs automobiles, des potentialités de Health Kit pour la santé personnelle, de Home Kit pour la maison et désormais Research Kit pour la recherche médicale et le suivi de patients à risque est sans équivoque : cette classe d’objets est appelée à tenir dans nos existences une place aussi importante que le téléphone mobile ces 20 dernières années.

On en oublierait presque les 18 heures d’autonomie assez inespérées, ou que la firme à la pomme a fait le même travail que son concurrent du point de vue de la métallurgie, et que sa veille technologique en matière de composants se fait sans doute auprès des mêmes fournisseurs d’acier inoxydable ou d’aluminium. Même le nouveau MacBook 12 pouces, qui a probablement vocation à remplacer les MacBook Air à terme et qui représente à lui seul une performance et l’avenir du MacBook Pro avec ses lignes tout droit sorties de films de science-fiction, reste malgré tout un petit peu « en deçà ». Apple reste une usine à rêves, et à stimuler l’imagination de ceux qui acceptent de se laisser emporter. C’est ce que Tim Cook a parfaitement résumé en avouant que cette montre était ce dont il rêvait enfant… Combien seront-ils à accepter de rêver avec lui ?

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