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Prospective

MacBook : bienvenue…

Apple présente désormais ses portables comme une “famille” là ou on a l’habitude de parler de gamme. La Pomme a fait mieux que de rajouter de petites touches.

Boro

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C’est fait. D’aucuns diront “il était temps”. La période des achats du secteur de l’Éducation était sur le point de commencer aux États-Unis : l’iBook s’était fait une place de choix dans ce domaine : son successeur ne pouvait pas se permettre de rater la fenêtre de tir. L’iBook reste très certainement pendant quelques temps encore disponible au catalogue pour les établissements ou les districts scolaires qui en feront la demande, tout comme l’eMac avant lui. Mais le nouveau modèle nomade grand-public de la Pomme est tout comme son prédécesseur également taillé pour l’ensemble des utilisateurs.

Un positionnement soigneusement réfléchi

Avec 2 configurations et 2 couleurs sur le modèle le mieux doté, Apple a très certainement pesé avec soin la façon de présenter le MacBook dans l’ensemble de la gamme nomade articulée autour de la nouvelle dénomination MacBook : les même processeurs Core Duo, le même design unifié incluant désormais la caméra iSight au dessus de l’écran, le même connecteur électrique MagSafe,

13 pouces, Core Duo 1,83 GHz
Ecran panoramique de 13,3 pouces
Résolution de 1 280 x 800
512 Mo de mémoire
Disque dur Serial ATA de 60 Go à 5 400 tr/mn
Lecteur Combo (DVD-ROM, CD-RW)
1 099€

13 pouces, Core Duo 2 GHz
Ecran panoramique de 13,3 pouces
Résolution de 1 280 x 800
512 Mo de mémoire
Disque dur Serial ATA de 60 Go à 5 400 tr/mn
SuperDrive (DVD±RW, CD-RW)
1 299€

Nouveauté importante bien que largement évoqué depuis plusieurs semaine dans les sites de rumeurs, l’introduction d’un modèle de couleur noire, en l’occurrence celui cadencé à 2 GHz. Facturé 1 498,99€, il embarque un disque dur de 80 Go pour un surcoût de 200€, quand l’option en est proposée sur les autres modèles pour 50€ supplémentaires à peine. S’agit-il de peser sur la demande, pour éviter une ruée sur le modèle noir comme ce fut le cas lors de l’introduction de l’iPod nano, d’un test marketing pour évaluer le surcoût que les acheteurs sont prêts à consentir pour un modèle sortant de l’ordinaire ou tout simplement de coûts de fabrication plus élevés et répercutés intégralement? Difficile de l’évaluer…

Cette gamme élégante comme un clavier de Steinway n’en demeure pas moins incroyablement sexy : la ligne est désormais la même que celle des MacBook Pro, sans le changement de teinte entre les 2 parties de la coque, toujours dans le même polycarbonate à l’épreuve des balles ou des cartables de collégiens :langue. Le port Gigabit Ethernet et les entrées/sorties audionumérique optique et analogique en font désormais un maillon très abordable d’un réseau de dernière génération, capable de recevoir des contenus numériques d’un poids conséquent que ce soit pour une utilisation domestique, pédagogique ou institutionnelle.

Seul bémol, l’absence de carte graphique proprement dite, remplacée par un chipset Intel partageant 64 Mo de mémoire prélevée sur la RAM principale. Même si ce choix était prévisible, le même ayant déjà été fait pour la version Intel du Mac mini, c’est l’usage – et les benchmarks – qui pourront dire si le tour de passe-passe est sans conséquences sur le confort d’utilisation. Comment l’ensemble se comportera-t-il avec un écran d’une résolution accrue à 1280×800, c’est à dire pratiquement celle des PowerBooks de l’avant-dernière génération? Une chose est sûre : le MacBook ne sera pas une machine pour les joueurs invétérés. Après avoir longtemps communiqué sur l’importance d’une véritable carte graphique et relativisé la puissance processeur, il va être intéressant d’observer comment à Cupertino on construit son argumentaire pour défendre des machines élaborées sur une logique à peu près inverse : c’est même au PowerBook professionnel 1,5 GHz, encore disponible au début dee l’année qu’Apple compare son dernier petit bijou grand-public…

Enfin, on notera la possibilité de personnaliser davantage son MacBook, avec un disque dur de 80, 100 ou 120 Go, outre la traditionnelle option SuperDrive pour le modèle d’entrée de gamme : plus question de voir un modèle plus ou moins “plombé” par son disque jugé insuffisant, comme ce put être le cas par le passé.

une adaptation permanente…

La puissance de calcul retrouvée grâce aux puces Intel semble pouvoir donner à Apple les moyen d’ordonner son offre matérielle un peu plu comme elle l’entend que ce ne put l’être par le passé ; sans doute est-ce aussi le tableau de marche d’Intel qui lui donne davantage de marges de manœuvre de ce côté-là. On assiste en effet au deuxième réaménagement du catalogue d’Apple en 4 mois, avec une augmentation des fréquences accompagnée d’une baisse des tarifs : cela fait longtemps que l’on avait plus vu ce type de changement du côté de la Pomme. 200 € séparent chaque modèle de la nouvelle offre MacBook présentée aujourd’hui.

Un certain nombre de revendeurs avaient anticipé cette baisse des tarifs depuis une ou deux semaines, et proposant des réductions sur le MacBook Pro. Seulement 200 € séparaient en effet le MacBook Pro 15 pouces du modèle 17 pouces lors de l’introduction de ce dernier : ils ont respectivement perdu 200 et 100€. En toute hypothèse, une partie au moins des explications pourrait se trouver dans la l’optimisation de la logistique d’Apple, et de celle de ses approvisionnements. La demande d’écrans LCD 17 pouces est en effet actuellement au plus bas – ceux-ci sont parfois vendus au dessous de leur prix de revient – la norme des écrans de bureau se déplaçant désormais de plus en plus vers le format 19 pouces, quand au contraire la tension sur les dalles de 15″ 4 ne cesse de s’accentuer avec la vogue du portable grand-public.
On l’a vu, le MacBook bénéficie désormais d’un écran brillant plus contrasté, disponible en option sans supplément de prix sur la gamme MacBook Pro. Il n’est pas certain que les premiers à avoir commandé un 17 pouces apprécient, alors que les premières machines commencent à peine à arriver.

De même, si le prix de la mémoire DRAM a semble-t-il freiné sa descente dans la seconde moitié d’avril, c’est grâce à une réduction des inventaires après une baisse conséquente. On sait Apple très soucieuse de sécuriser ses approvisionnements et de se mettre à l’abri des aléas des fluctuations tarifaires, point que Tim Cook et Peter Oppenheimer avaient notamment souligné lors de la dernière conférence de résultats trimestriels (voir l’édito du 22 avril). Il n’est pas inimaginable qu’elle n’ai pu de côté-là aussi conclure quelque accord, comme elle a déjà su le faire pour la mémoire NAND. Enfin, avec la baisse conséquente des processeurs Core Duo programmée selon The Inquirer pour le 28 mai, il était difficilement imaginable que celle-ci ne soit pas répercutée à un moment ou à un autre sur l’ensemble de la gamme MacIntel : Apple a semble-t-il obtenu une ristourne de son partenaire avec un peu d’avance, et décidé de la répercuter…

et pour les utilisateurs aussi

L’ensemble de la gamme Apple arrive à présent en ordre de marche, seules manquent désormais à l’appel la gamme Mac de bureau Pro, et celle des Xserve qui devraient accueillir les processeurs Core Duo 2 cet été… Mais quoi qu’il est soit, cette nouvelle gamme des MacBook, avec la touche noire pour marquer le changement de tonalité du “grand public” au professionnel possède une “couleur” d’ensemble fort séduisante…

Le clin d’œil aux possesseurs d’iPods est là encore une évidence : peut-être encore davantage que le premier iBook doté d’un port FireWire en 2001, ces deux là marchent “la mano en la mano“… et plus seulement pour l’iPod nano. L’ensemble de l’offre matérielle d’Apple – du moins celles dont le design a été entièrement renouvelé – comporte une composante de couleur noire. Cela se limitera-t’il à la gamme consumer, ou viendra-t-il signifier une rupture symbolique avec l’ére du PowerPC. Réponse sans doute cet été, avec le renouvellement de la gamme professionnelle de bureau. Il reste à observer comment vont se comporter sur le terrain ces machines qui ne vont pas manquer de tenter encore un peu plus les utilisateurs de PC…

Selon toute vraissemblance, les aficionados de la Pomme vont de nouveau devoir s’habituer à des remaniements plus fréquents dans l’offre matérielle de leur marque préférée, choses auxquelles les utilisateurs de PC n’ont jamais cessé d’être confrontés. Mais après les années difficiles du PowerPC G4 puis du G5, et avec le retour des parts de marché, s’en plaindront-ils vraiment?