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Matériel

Macbook Pro Unibody : le test

Apple a fait porter l’innovation sur le design et le développement durable pour sa nouvelle génération de portables, faute de progrès dans les fréquences d’Intel. Revue de détails des nouveautés.

Boro

Publié le

 

Par

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Après le MacBook le 7 novembre dernier, nous avons testé pour vous le nouveau portable professionnel d’Apple, du moins dans sa version 15 pouces puisque que celle dotée de la dalle 17 pouces a vu son changement de design reporté de quelques mois. Jusque-là, c’est donc le modèle 15 pouces LED rétroéclairé, Core 2 Duo 2,53 GHz à bus frontal 1 066 MHz et 6 Mo de cache, 4 Go de mémoire vive SDRAM DDR3 à 1066MHz, NVIDIA GeForce 9400M + 9600M GT avec 512Mo et Serial ATA de 320 Go à 5 400 tr/min qui tiendra le flambeau du high end dans la famille MacBook ; c’est précisément ce modèle le plus richement doté dans la gamme qu’Apple nous a fait parvenir pour ce test, et dont GeekBench a fait apparaître la mention “proto” en ce qui concerne la carte-mère.

Présentation

Foin du noir familier dans les packaging de la gamme “pro” : économies d’échelle obligent, le MacBook Pro est désormais lui aussi livré dans un emballage blanc, au même titre que l’iMac et le Mac mini et que les MacBook et MacBook Air. Une nouvelle fois, son volume a également été réduit, au point qu’Apple a jugé bon de protéger la face supérieure de la machine en collant un mousse à l’intérieur du couvercle de la boîte : celle-ci sera dès lors probablement moins aisément recyclable…

Outre la machine et son alimentation, on trouve une pochette qui contient la documentation papier, les DVD d’installation et de restauration et le chiffon de nettoyage, indispensable avec un écran brillant. Point. Les photographes ou monteurs qui ont besoin d’un écran externe, ainsi que tous ceux – au premier chef les enseignants et étudiants – qui utilisent occasionnellement leur Mac avec un projecteur de visio-conférence devront passer par la case “option” s’ils veulent pouvoir se connecter avec leur sortie video mini-display port.

Pas très sérieux sur un produit professionnel, positionné parmi les plus chers de sa catégorie. Le Mac n’est plus tout à fait aussi prêt à partir au quart de tour, dès la sortie de la boîte. Dommage : près la disparition du port FireWire qui ne devrait pas faire grand-chose pour améliorer sa pénétration sur le K12 (voir Quand le Mac redevient œuvre d’art), Apple a-t-elle décidé qu’en définitive sa position dans le Supérieur lui faisait courir le risque d’une procédure anti-trust ?

Premières impressions

Le premier abord est très agréable et la machine conserve un air de familiarité aux fidèles de la marque, tout en ayant sensiblement évolué.

Nouveautés

Unification de la gamme oblige, l’ensemble des ports a migré du côté gauche, et l’on trouve désormais dans l’ordre le connecteur MagSafe, la prise Ethernet Gigabit au format RJ-45, le connecteur FireWire 800 et ses homologues USB 2.0, suivis de l’entrée micro puis de la prise casque et pour finir du fameux Mini-Display port, “nouveau standard du marché”. Enfin, le port Express Card au format 3/4 et – la batterie ayant migré à l’avant-gauche comme on le verra – le bouton de test de la batterie.

Sur le plan sagittal, le bouton de déverrouillage de l’écran qui accueillait également le témoin de veille a laissé la place à une encoche, dont Apple n’est d’ailleurs pas peu fière et qui permet de déverrouiller fermeture magnétique de l’écran. Le témoin de veille, ultra discret, a lui migré vers la droite, accolé à la fenêtre du port infra-rouge destiné à la télécommande elle aussi disparue, avec la génération précédente de portables.

Sur le côté droit, le lecteur SuperDrive a adopté la configuration qui était celle de l’iBook et du design précédent du Macbook, près duquel on trouve également un orifice pour câble antivol qui protègera plus efficacement la batterie.

Celle-ci est en effet beaucoup plus facilement accessible, comme c’est d’ailleurs le cas également pour le disque dur, grâce à une trappe située sur la face postérieure et libérée grâce à un simple clapet d’une facilité d’utilisation enfantine.

Une fois l’écran ouvert, désormais obligatoirement brillant et recouvert de verre, outre bien entendu le clavier aux touches de plastique noir, c’est le trackpad lui aussi recouvert de verre marque l’une des nouveautés les plus importantes puisqu’élargi ; il a vu son bouton disparaître pour devenir entièrement cliquable et doté de nouveaux gestes fonctionnels. Ce nouveau trackpad a d’ailleurs droit à une rubrique à part entière dans le panneau des Préférences Système – avec un didactiel en video intégré – tandis que celui des économies d’énergie, qui permet d’opter soit pour la véritable carte NVIDIA GeForce 9600M GT avec 512 Mo ou pour le chipset 9400M en fonction des performances désirées, a vu certes son logo remis au goût du jour avec une icône représentant une ampoule à économies d’énergie, mais doit se contenter d’un bouton radio jeté dans la fenêtre un peu à la diable. La Pomme a déjà fait mieux en matière de design.—–

Design

On a d’ailleurs beaucoup parl de ce changement de design et du tour de force industriel qu’il représente (ibid), avec la mise en œuvre de pas moins de 3 techniques différentes pour tirer d’un pain d’aluminium le châssis tout entier du MacBook et du Macbook pro : découpe laser, jet d’eau hyperbare et décolletage. Le procédé a déjà utilisé de l’aveu d’Apple sur le MacBook Air, mais a probablement été également testé sur l’iMac Alu et la plaque de son nouveau clavier extra plat, dont il partage le design des touches carrées et proéminentes à la surface plane ; le clavier sans-fil vendu par Apple depuis l’an passé est d’ailleurs la réplique exacte en blanc de celui dessiné pour le MacBook, MacBook air et MacBook Pro, à ceci-près que les deux derniers sont rétro-éclairés. Le tour de l’écran même s’il est noir, tout comme la charnière, est également très semblable à celui du MacBook Air, ainsi que sa face externe. Les grilles de haut-parleurs usinées par un laser spécial sont beaucoup plus fines, tout comme le bouton de démarrage qui en a profité pour migrer plus haut.

L’ensemble donne une sensation générale de solidité, de fiabilité, de finition, que l’on doit en particulier au véritable “grain” des repose-mains et du nouveau trackpad, mais également à la disparition des cales de plastique gris qui étaient autour de l’écran et des repose-mains de la génération précédente ; le MacBook Pro unibody y a d’ailleurs gagné un peu de minceur. Apple, qui maîtrise comme personne le marketing intégré, a fait apparaître le terme “unibody” sur la page de son site consacré au MacBook Air, terme qui résume à merveille l’unicité actuelle de la gamme.

A l’usage

Un certain nombre de ces nouveautés demandent un temps minimum d’apprentissage et d’adaptation, mais malgré le palier une nouvelle fois rencontré par un fondeur choisi par Apple, la machine se comporte bien et réussit même à grappiller quelques points en autonomie grâce à l’adoption d’un tandem chipset/carte graphique. Un certain nombre de problèmes mineurs pourront trouver une solution logicielle, on l’espère sans trop tarder.

Trackpad et clavier

Le bouton disparu, c’est l’ensemble de la surface du trackpad qui devient cliquable, dont le contact est très agréable. Le panneau des préférences permet d’affecter le coin inférieur droit au clic contextuel. La sensation de clic est aisément détectable, mais celui-ci n’est pas toujours opérationnel en fonction de l’angle d’appui. Selon le patron d’Apple lui-même, un correctif est en préparation.

En ce qui concerne les nouveaux gestes du trackpad (pivot, défilement et zoom avec deux doigts, navigation par balayage avec trois et exposé avec quatre), il s’agit d’une véritable avancée, rapidement assimilée même par les néophytes.

Le clavier est lui par contre le principal point d’achoppement. Outre la couleur noire et le plastique lisse des touches qui rompent de façon assez désagréable avec le grain velouté du reste de la machine, leur découpe et leur affleurement au dessus de la plaque de métal favorise l’apparition d’un halo de lumière parasite quand le rétro-éclairage se déclenche, a fortiori si on ne se positionne pas le nez sur l’écran. C’est d’autant plus gênant que l’intensité de celui-ci est importante sur ce modèle, même s’il est possible comme auparavant de personnaliser le réglage au clavier : celui-ci manque de finesse et finit par rendre un dispositif astucieux suffisamment incommode pour qu’on le désactive.

Quant à la sensation “ferme” de la frappe, ce qui représentait un vrai progrès sur le clavier extra-plat d’un iMac est ressenti comme un recul en comparaison du “velours” du ressenti des génération précédentes de PowerBook et MacBook Pro commercialisées par La Pomme depuis 2003. En outre, sa couleur noire le rend particulièrement sensible aux traces de doigts. Soyons justes : il est somme-toute réactif et d’un apprentissage rapide.

Affichage et son

Extrêmement lumineux et lui aussi sensible aux traces, l’écran LED brillant est véritablement une réussite, suffisamment lumineux pour supporter sans souci de baisser l’intensité de moitié pour économiser la batterie, et beaucoup moins sensible aux reflets parasites qu’on aurait pu le craindre, pour peu que l’on orientât l’écran en hauteur de façon adéquate ; l’angle de vision est d’ailleurs beaucoup plus confortable que sur l’écran LCD des anciens MacBook Pro. A titre d’exemple, nous avons effectué la majeure partie du test dans un bureau dos à une porte-fenêtre (± 6 mètres), et même refait une expérience, dos collé à la baie, luminosité de l’écran à 50% : les conditions d’utilisation restent tout à fait étonnantes.

Les enceinte nichées sous les micro-grilles sont agréables, plutôt sur-évaluées du côté des aigus, et vous permettront de regarder avec plaisir un DVD, mais les graves seront cependant insuffisantes pour de la musique classique. Quant au silence de fonctionnement, il est absolument remarquable, les ventilateurs fort discrets au demeurant, ne s’étant vraiment manifesté que lors des phases “multiprocesseurs” des benchmarks (dont nous vous avons d’ailleurs fait grâce).—–

Performances

Même si les fréquences n’ont fait qu’un saut de puce depuis les quelques six mois de la version précédente, les 4 Go de mémoire vive généreusement comptés par Apple et le bus à 1066 MHz aident tout de même le MacBook Pro à tenir son rang dans la hiérarchie et ce d’autant plus que cette fois, l’ensemble de l’industrie est logée à la même enseigne. Le schéma ci-dessous qui résume les performances générales des derniers modèles de portables d’Apple appelle cependant quelques commentaires.

On voit que les performances générales du petit dernier apportent quelques améliorations par rapport aux derniers MacBook Pro, mais qui ne sont pour autant pas très significatives, tant en termes de calcul que d’affichage, a fortiori si on les compare aux derniers MacBook (à l’exception du modèle équipé du chipset GMA d’Intel). La différentiation dans la gamme ne se fait donc que par la taille de l’écran, et la présence ou non de certains équipements… comme un port FireWire, par exemple.

De plus, la différence entre un modèle portable professionnel comme le MacBook Pro et un modèle bureau ”prosumer” comme l’iMac, laquelle s’était considérablement réduite à la faveur du basculement vers la plate-forme Intel, recommence à devenir notable comme on le voit si on compare ce dernier MacBook Pro avec l’iMac 24 qui n’a pas bougé depuis fin avril. On comprend mieux dès lors le choix fait par l’ensemble de l’industrie de mettre à contribution la puissance de calcul des puces graphiques – Apple va intégrer OpencCL dans la prochaine mouture de son système d’exploitation, en même temps qu’une optimisation multi-cœur – ainsi que l’assurance pour l’avenir que représente l’acquisition de PA Semi… Mais il implique également de bien évaluer ses besoins, au moment de faire une acquisition.

A titre anecdotique, on relèvera que la compression des 264 éléments d’une bibliothèque iTunes, représentant 1 Go, a nécessité 1 minute 40.

Autonomie

Celle-ci est plutôt bonne, a fortiori si l’on se contente du chipset 9400M ; pour autant, le basculement d’un mode d’affichage sur l’autre en changeant de session ne prend que 4 à 5 secondes. En tout état de cause, le MacBook Pro unibody permet de surfer et d’effectuer en étant connecté ce que voici deux ans on devait se contenter de faire offline. On notera également que l’autonomie dépend également du type de page consultée, une page bien lourde rafraîchie automatiquement avec une ou deux pub en flash faisant chuter dramatiquement l’autonomie de la batterie.

A titre d’exemple, avec l’intensité de l’écran réglée à 50%, sans périphérique externe et bluetooth désactivé :

GeForce 9600GT : Bureautique : 3:50 ; Surf : 3:15 ; consultation de videos HD sur le net : 2:20.

GeForce 9400M : Surf et bureautique : 5:10 ; Lecture d’un DVD : 3:30.

WiFi

Même si les performances de l’Airport embarqué sont suffisamment bonnes pour pouvoir installer par exemple iLife`08 via un réseau sans-fil, sensiblement aussi vite qu’en local à partir du SuperDrive, le surf manque de fluidité Safari semblant “accrocher” au moment de lancer la requête, même après une mise à jour du logiciel en v. 3.2. Rien cependant qu’une mise à jour du programme interne ne soit en mesure de corriger.

Conclusion

La plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a” dit l’adage, et la dernière machine ne manque pas d’atouts, même si la stagnation actuelle des fréquences d’horloge ne la rend pas ébouriffante si l’on a changé de matériel récemment. La dernière-née de la lignée professionnelle a pour elle un design séduisant et réussi, à l’exception du clavier qui devra obligatoirement évoluer, ne serait-ce que d’un point de vue logiciel.

L’autonomie et les performances sont au niveau de ce que l’on peut attendre d’une machine de ce prix, et l’implémentation à la “jinqua” de la double motorisation vidéo n’est pas trop gênante. Le basculement de l’une a l’autre devra également être mis aux standards d’Apple, tout comme la connexion AirPort et le click du trackpad, dont la nouvelle gestuelle est un vrai progrès.

Une machine à switchers ?

Pourtant, la première réaction de quelqu’un peu familier des codes Apple devant le nouveau MacBook Pro ouvert c’est : “Tiens, un nouveau PC ?”. Ecran brillant, charnière et tour d’écran noir, tout comme le plastique ou le “toucher ferme” du clavier d’où les derniers vestiges de la singularité d’Apple a fini par disparaître : ce serait ainsi faire injure à l’équipe de Joni Ive que de penser qu’il s’agit-là de simple ratés : comme l’apparition du “bleu” XP dans l’interface de l’iPod couleur ou la barre d’outil de Tiger, Apple donne multiplie les gages pour apprivoiser les switchers

Malgré ses concessions probables, ce nouveau MacBook Pro ne présente pas de défaut majeur et s’est comporté durant ces quelques jours comme un digne représentant de sa caste : il demeure bien le meilleur de sa catégorie.
il n’y a donc pas de frein si vous aviez envisagé de changer de machine : même l’écran brillant ne pose pas de problème insurmontable. Cependant, et en attendant du nouveau sur le front des microprocesseurs, l’écart actuel prix-performances entre l’iMac high end et ce dernier MacBook Pro mérite que l’on évalue bien ses besoins en matière de mobilité. Parmi les 60% qui optent pour un ordinateur portable, combien sont ceux le déplacent plus de 3 fois par an?


Le nouveau design alu

Le trackpad cliquable

La luminosité de l’écran

L’autonomie

Le silence

L’accessibilité du disque dur

Les 4 Go de RAM sur le 2,53 GHz

Le port FireWire 800…


Les touches et la couleur du clavier

Les adaptateurs mini-display port en option

Les quelques bavures logicielles

Le MacBook Pro sur l’Apple Store