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Pages 2, pour vous servir

Dans iWork ’06 il y a Pages 2 : évolution pour le metteur en page et en texte mi-professionnel, mi-personnel d’Apple. Revue de détails en avant-première par MacPlus.

Talkinghead

Publié le

 
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Entre le traitement de texte et le logiciel de mise en page, Pages redéfinit les besoins plutôt que de s’inspirer de l’existant. Cette deuxième mouture étend les fonctionnalités du programme en suivant au cordeau le concept initial – à quelques exceptions. Difficile de contenter tout le monde, Pages séduira pourtant par sa convivialité professionnels aguerris et travailleurs indépendants ou à domicile, voire toute la famille (pour 99 € au lieu de 79 € dans ce cas).

Installation
L’installation d’iWork ’06 procède conjointement à celle du tandem formé de Pages 2 et de Keynote 3. La configuration recommandée par Apple ne transige pas avec la gourmandise en RAM. Le programme d’installation diagnostique si le Mac dispose du nécessaire en espace disque, version système Mac OS X 10.3.9 Panther minimum, etc. Vieux Mac, passez votre chemin (ou restez avec Pages version 1, voir configuration). La simplicité d’utilisation nécessite de la puissance, en particulier pour les nouvelles options graphiques et multimédia (même si Pages s’avère plus sobre que Keynote). Pages 2 s’accommode du voisinage de son prédécesseur de la suite iWork ’05. Cela facilitera les transitions et les adaptations. A noter que la suite iWork ’06 fonctionne indifféremment sur PowerPC et Mac Intel, elle est désormais en Universel (« Universal Binaries »).

Prise en mains

Préférences minis
Les préférences affichent en tout et pour tout deux onglets minimalistes. « Général » n’accepte toujours pas le millimètre comme unité de règle, là où picas, points et pouces figurent pourtant. Nouveau venu, le second onglet « Correction automatique ». Entrer ici ses fautes de frappes coutumières – et leur équivalent correct à remplacer ! – et le programme les corrige ensuite automatiquement durant la frappe. L’orthographe reste centralisée au système, tout comme les polices, avec les palettes ou menu surgissant correspondants… La cohérence de Mac OS X a pris le pas sur celle de Pages dans les choix d’interface, dommage.

En réalité, chaque document créé contient les préférences que vous lui adjoindrez. L’inspecteur agit sur presque tout – niveau document, mise en page, texte, image, mesure (précise) habillage, tableau, graphique, lien, multimédia… – et se révèle à l’usage fort pratique et productif. Tant mieux : certains menus ou boîtes de dialogue en français sont tellement abrégés qu’ils en deviennent incompréhensibles ! Focaliser sur l’utilisateur aurait pu aussi amener Apple à concevoir davantage de raccourcis ou à permettre d’en paramétrer à sa guise. Format Police Majuscule pour sélectionner Tout en majuscule, est laborieux : un Pomme+Maj+K aurait été le bienvenu dans cette version 2 ! De meilleurs raccourcis pour les zooms combleraient aussi de bonheur les gens pressés… Heureusement la barre d’outils paramétrable rattrape en partie ces manques évidents… de réflexion ! Et les styles, accessibles par l’inspecteur et la barre viennent pallier ces petits défauts de jeunesse.

De sacrés beaux gabarits
60 modéles « tendances » pour stimuler la créativité, dont une vingtaine inédits, pas moins ! Apple n’a pas lésiné pour susciter l’envie de créer – tout modèle est modifiable et convertible en modéle personnalisé ou en document. Couleurs vives, nouvelles polices, nouveaux formats prédéfinis jusqu’à l’affiche A3, Pages 2 stimule et rafraîchit (les visuels d’AppleWorks ou de Word relèvent de la préhistoire). Un point fort pour séduire son public, clarté et modernité sont au rendez-vous. Même les factures deviennent attractives !

Naviguer avec les vignettes
Les vignettes chez Pages ce sont les images des pages contenues dans le document : un chemin de fer qui autorise de sauter d’une page à l’autre en un clic, de déplacer des pages ou de visualiser le chemin de fer dans son ensemble, de voir les pages en face à face, etc. Impeccable.

Images : tout est permis
Pour l’importation, Pages est un surdoué et accepte une multitude de formats : TIFF, GIF, PEG, PDF, PSD, EPS, etc. Pages produit des documents dont les différents éléments, comme les images, sont incorporés. Control+clic sur un document Pages et choisir « Afficher le contenu du paquet » vous le révélera. Dans la pratique, aucun besoin de collecter les images pour transmettre le fichier à ses contacts ou son imprimeur. Une petite prouesse que les logiciels de mise en page traditionnels fort coûteux sont bien incapables d’accomplir. Ajouté aux manipulations préexistantes, Pages 2 dispose lui d’une palette Ajustement autorisant les réglages offerts par iPhoto. Boum ! on éclaircit, on change le contraste etc. sans Photoshop Element… Et les photos restent rééditables (Réinitialiser l’image). Les nouveaux masques sont précis, à la portée de tous. Sur un mode similaires les figures sont déformables ou éditables (image étoile 1 et 2). Et l’on peut dorénavant les créér de toutes pièces avec deux nouveaux venus : l’outil dessin et le pointeur, pour modifier les tracés. Tracés ouverts et fermés sont acceptés.

Texte : colonne(s) ou bloc(s) chaîné(s)
L’affichage de la « disposition » (la mise en page) révèle la construction de la page : un saut de section permet de passer de une à plusieurs colonnes etc. Autre possibilité pour taper son texte, d’insérer directement des blocs de textes, dont le chaînage demeure malheureusement immuable. Les options d’habillage applicables à tous les objets sont simplissimes et très astucieuses.
La typographie en revanche prête à critique : les césures, applicables à la totalité du document ou désactivables par paragraphe. Aucune possibilité de raffinement avec des césures conditionnelles ou de les interdire sur le mot de son choix (voire les noms propres). Résultat : le texte courant justifié sur une colonne étroite doit être affiné en taille, ou par le choix d’une police étroite, ou autres subterfuges pour chasser les lézardes… Ne pas s’attendre à un « gris typographique » impeccable. Le fer à gauche (aligné à gauche) passe nettement mieux. Absentes aussi : les lettrines (il faudra ruser !). Dernier point notable : les ombrages appliqués au texte ne sont pas toujours consistants, parfois ils ne s’affichent pas dans d’autres applications.

Retrocompatibilité
Prix de l’amélioration du logiciel, les principaux progrès dont dispose Pages 2 ne peuvent être simulés par son prédecesseur. « Enregistrer sous » propose ainsi « au format iWork ’05 » dans ses options. La plupart des nouveautés, champs et commentaires du Carnet d’adresses (pour le publipostage, nouveau), notes de fin qui sont converties en note de bas de page, les images masquées, les figures courbes ou polygonales, formules des cellules des tableaux, graphiques 3D et j’en passe ne subsistent pas ou peu la transformation en version pour Pages 1.

Interopérabilité et compatibilité
Sauvegarder vers Word reste un jeu d’enfant, dont les aléas – mineurs – ne diffèrent pas de ceux rencontrés d’une version à l’autre du bestseller de l’écrit façon Microsoft ou d’un PC muni de telles polices vers un autre équipé de fontes différentes.

Pas de quoi en faire un fromage : les graphes (qui ont pris du relief), tableaux (de la consistance) et consorts sont toujours susceptibles de bouger. Convertir en images ou mieux la totalité du document en PDF pour fixer une mise en page si le rendu chez votre destinataire le nécessite. D’ailleurs, l’exportation PDF (qui tire parti de Quartz) offre maintenant trois qualités : correcte, supérieure ou optimale. Le fichier exporté est un fichier PDF Digital Master. L’export HTML reste élémentaire et d”un intérêt limité.

Nouvelle formule
Les formules font leur entrée en fanfare, et sont utilisables soit en ajoutant une formule rapide dans un tableau, soit par l’Editeur de formules. Les tableaux savent désormais calculer comme vous voulez.

Maintenant que j’y repense
Pages 2 introduit les pense-bêtes pas idiots, liste d’ajouts ou de corrections à effectuer prennent place dans une nouvelle barre de notes. Visibles ou masquables, au choix, indolores pour la mise en page. Autre ajout malin, une fenêtre de recherche de texte qui affiche toutes les occurrences du mot recherché, par exemple.

Conclusion

Pages adresse une réplique modeste et personnelle à son concurrent indirect Mot… Joueur et pluriel – comme son nom – il s’apparente davantage à feu PageMaker. Satisfaire ses utilisateurs – à l’instar de Keynote leur faire plaisir – pour un coût attractif. Cette deuxième mouture de Pages accentue son recentrage vers l’utilisateur, indépendant et autonome (la clientèle des débuts d’Apple). Ses options inédites pour créer aisément des documents de belle facture combleront les utilisateurs lassés des traitements de texte fastidieux autant que les spécialistes de programmes de mise en page laborieux à manier, qui y retrouveront le plaisir d’un logiciel sérieux mais ludique.

– La mise en page et le texte en harmonie,
– Les manipulations des images et vecteurs,
– Importation et export,
– Graphiques en 3D et formules
– Prix inchangé de 79 €.


– Version PDF mal définie pour l’imprimerie,
– Absence de grille d’alignement du texte
– Césure trop limitée,
– Traduction d’interface aléatoire,
– Raccourcis clavier manquants.

Pages 2 chez Apple
iWork sur l’AppleStore