Office 2011 : (r)évolution majeure !

S’il aura fallu 4 ans avant de pouvoir bénéficier d’une nouvelle version d’Office, entre 2004 et 2008, 2 ans et demi auront suffi pour voir apparaître Office 2011, qui débarque officiellement ce 26 octobre 2010.
La dernière mouture de la firme de Redmond, Office 2008, avait laissé une partie de la communauté Mac sur sa faim, en proposant une évolution, plutôt qu’une révolution de sa suite logicielle. A l’inverse d’un Office 2007 sur Windows qui proposait une revue complète de sa suite, Office 2008 conservait les traits de sa version précédente, avec notamment l’utilisation du système de palettes, devant le tout nouveau ruban, sur PC.
Même sentiment côté compatibilité : la suite Office 2008 permettait de prendre en charge nativement les fichiers produits avec Office 2007 et abandonnait, dans le même temps, le langage VBA si utile dans Excel.
Office 2011 permettra-t-elle de surpasser ces lacunes et de proposer une expérience plus riche que celle sur PC ?

Installation

Une fois le DVD inséré dans le lecteur, un double clic suffit pour démarrer l’installation. Les puristes s’insurgeront de ne pas voir encore le célèbre glisser / déposer en place, d’autant plus que l’assistant d’installation n’amène rien de particulier. En effet, aucune option n’est proposée, et aucun choix de logiciel n’est à faire. C’est tout ou rien !

L’installation est rapide, mais la suite a pris du poids par rapport à la génération précédente : 1,6 Go à comparer aux 1,0 Go de la version 2008, quand la version 2004 tenait sur un simple CD-ROM. Bien évidemment, l’assistant d’installation range les fichiers à leur place, et c’est bien là l’essentiel !

Une fois l’installation terminée, les logiciels de la suite sont installés : Word, Excel, Powerpoint, Outlook et … Messenger, Document Connection et enfin Bureau à distance. Aucune possibilité de choisir les logiciels à installer comme sur l’ancienne version. Dommage !—–

Premières impressions sur la suite

Avec cette installation non paramétrable, votre Mac aura un petit goût de Windows au travers du dock qui concentre les icônes de la suite, qui subissent au passage une revisite graphique plutôt agréable.

Un détail qui saute aux yeux lorsque vous cliquez pour la première fois sur Word ou Excel. C’est le temps de démarrage de l’application. Les lancements sont beaucoup plus vifs que la génération précédente. Ainsi, rien de scientifique dans cette mesure, mais Excel 2008 approche des 10 secondes de temps d’ouverture quand la nouvelle mouture en met 5. Plutôt appréciable au quotidien.

Autre détail qui saute aux yeux : l’apparition d’un O en lieu et place d’un E ! Fini Entourage, ce client mail à mi chemin entre Outlook Express et Outlook PC, bonjour Outlook Mac !

Un parcours rapide, en diagonale, des différentes interfaces, vous laissera comprendre que l’attention a été portée sur la compatibilité logicielle et ergonomique avec la solution Office pour PC. Tout est visiblement fait pour que vous puissiez faire tout ce qui est faisable depuis un PC équipé d’Office, sur votre Mac : connexion au bureau à distance, Document Connection qui vous permet de vous connecter au service Skydrive, le service de stockage en ligne maison, ou encore au Sharepoint de votre entreprise. L’apparition d’Outlook 2011 est également un signe de cette évolution.

Au niveau des interfaces graphiques, pas de doute, l’objectif est de se caler au plus près sur la version cousine tournant sur PC. Il faut dire que les chiffres laissent comprendre ce choix stratégique : 77 % des utilisateurs d’Office pour Mac utilisent aussi Office pour Windows au moins une fois par semaine.

Autre nouveauté qui viendrait conforter l’aspect compatibilité entre les versions Mac et PC : la nouvelle mouture utilise le même format XML pour les fichiers des deux suites. Par ailleurs, c’est le grand retour de VBA sur Excel. Les amateurs seront ravis.

Les premières impressions sont donc plutôt positives avec une suite nettement plus réactive, et une nouvelle version qui donne le sentiment d’avoir les mêmes outils, que l’on soit sur Windows ou Mac. En revanche, ceux qui n’ont connu que des versions Mac seront quelque peu perdus dans cette évolution, comme les utilisateurs PC l’ont été lors du passage d’Office 2004 à Office 2007… —–

Les évolutions communes à la suite Office 2011

La principale évolution commune aux logiciels de la suite est concentrée sur l’interface graphique. En effet, exit les palettes d’outils à la Photoshop, tout est désormais concentré dans le fameux ruban qui a fait sa première apparition sur la suite Office 2007 sur PC. En revanche, certaines fonctionnalités utilisent encore l’affichage en palette tels que les styles, les citations ou encore le rapport de compatibilité.

Ainsi, chaque logiciel possède son propre ruban et partage, avec les autres, les fonctionnalités standard, comme la mise en forme, et vient compléter le ruban de ses propres fonctionnalités. Les logiciels sont donc très homogènes entre eux.

Autre évolution importante, l’intégration d’outils de collaboration en ligne directement dans les logiciels. A l’image de ce qui se fait sur Office PC et si vous possédez un identifiant Live ID, vous pourrez utiliser le service SkyDrive et son espace de stockage en ligne, pour héberger et partager vos propres fichiers. Si votre entreprise est équipée d’un intranet ou d’un extranet utilisant la technologie Sharepoint, vous pourrez également enregistrer vos fichiers directement sur l’espace disque sur lequel vous avez les autorisations nécessaires.

Lors du lancement des logiciels, notamment Word, Excel et Powerpoint, la fenêtre de modèles apparaît systématiquement permettant de choisir un masque personnalisé ou une feuille blanche. Par ailleurs, il est possible désormais de personnaliser quelque peu le document directement depuis cette fenêtre, comme certaines propriétés de mise en page.

Autre nouveauté, plutôt utile, présente dans Word et Powerpoint : la fonctionnalité « réorganiser » qui permet de gérer les différents niveaux dans un document. Ainsi, de manière très visuelle car utilisant CoreAnimation, il est possible de changer l’ordonnancement des éléments constituant le document en quelques clics.

A l’usage, la suite semble moins lourde et beaucoup plus performante. Il faut dire qu’un travail important de nettoyage a été réalisé sur cette nouvelle version et qu’une partie du code a été réécrite en Cocoa, permettant de tirer partie de certaines API de Leopard et Snow Leopard.

Concernant la politique de prix, ils ont été revus légèrement à la baisse par rapport à la version précédente. Deux offres sont disponibles : une version famille et petites entreprises comprenant tous les logiciels et 1 an de support technique, affichée au prix de 249€ pour une licence et 379€ pour deux licences, et une offre famille et étudiants, sans Outlook, affichée au prix de 109€ pour une licence et 139€ pour 3 licences, incluant un support technique de 90 jours. —–

Word

Si l’essentiel de ce que l’on pouvait faire sous Office 2008 est faisable sous 2011, et si certaines fonctionnalités riches comme le mode « publication » ont été conservées, la nouvelle mouture apporte son petit lot de nouveautés.

La nouveauté la plus flagrante, hormis les nouveautés communes à tous les logiciels, est le mode « plein écran ». Finis les éléments perturbateurs lors de la rédaction ou de la relecture d’un document, ce nouveau mode permet de consulter, ou plutôt feuilleter, le document en cours, dans un mode d’affichage se rapprochant de ce qui se fait sur TimeMachine. Un mode édition est également disponible, regroupant les principales fonctionnalités de mise en page, et donc facilitant une relecture de document.

Autre nouveau mode d’affichage, le mode Bloc-Notes permettant une saisie plus rapide et ne nécessitant par de mise en forme spécifique.

Compatibilité avec des fichiers provenant d’Office 2007 :
Nous avons testé la compatibilité avec un fichier Word travaillé sous Office 2007 utilisant des sytles prédéfinis. Pas de problème de compatibilité constaté, ni sous 2011, ni sous 2008 d’ailleurs.

Excel

Les amateurs du tableau seront ravis de voir apparaître les préceptes ergonomiques utilisés sous PC. Ainsi, l’apparition dans la partie haute de la zone permettant l’édition de formules va permettre d’éviter de devoir se retrouver à éditer une formule complexe directement dans la cellule qui ne permettait pas d’avoir une lecture aussi facile que dans une zone dédiée.

L’autre grosse nouveauté est la réapparition du langage VBA, qui manquait tant à la précédente génération d’Excel. Ainsi, comme sur Windows, un onglet spécifique lui est dévolu dans le ruban, qu’il faudra au préalable activer dans les préférences. A partir de là, les joies de VBA s’offrent à vous : formulaires, enregistrement de macros, éditeur de macros, etc.
Autres nouveautés, l’ajout de nouveaux graphiques, les « sparklines » directement dans les cellules permettant de visualiser les données de manière visuelle et une optimisation de la fonctionnalité des tableaux dynamiques.

Compatibilité avec des fichiers provenant d’Office 2007 :
Nous avons testé un fichier de reporting permettant de faire un traitement automatisé de données brutes, et allant chercher également des données dans d’autres fichiers excel pour les copier dans une feuille séparée.
Au niveau de la mise en page, aucun problème constaté sur Excel 2011 quand Excel 2008 n’arrivait carrément pas à ouvrir le fichier. Concernant la macro, celle-ci s’exécute parfaitement même si le temps d’attente semble sensiblement plus long que sur PC. —–

Powerpoint

Comme tous les autres logiciels de la suite, Powerpoint bénéficie lui aussi des dernières évolutions en termes d’interface. Les utilisateurs de Powerpoint sous PC devraient donc s’y retrouver facilement.

La principale nouveauté de Powerpoint est la gestion des niveaux grâce à la fonctionnalité « réorganiser », qu’elle partage avec Word. Finies les péripéties pour manipuler les éléments situés sous plusieurs couches d’autres éléments !

Comme les autres logiciels, Powerpoint est désormais équipé de fonctionnalités de travail collaboratif. Ainsi, il est désormais possible de publier en ligne sa présentation et qu’elle soit suivie par d’autres utilisateurs connectés. La présentation sera hébergée directement par Microsoft et vous devrez être muni d’un identifiant Live ID.

Outlook

Nous ne sommes pas en face d’une évolution, mais d’un nouveau logiciel puisque Entourage disparaît au profit de Outlook. C’est donc une des grosses nouveautés de cette suite.
Comme dans tous les logiciels de la suite, on retrouvera le fameux ruban même si celui-ci est moins paramétrable que sur les autres logiciels.

A l’image de ce qui se fait sur Mail, Outlook permet de bénéficier d’une boîte de réception unifiée pour afficher tous les mails des différents comptes installés sur le client de messagerie. Autre fonctionnalité notable, la gestion des conversations qui vous permettra de suivre le fil de conversation d’un échange de mails.

Outlook prend désormais en charge la gestion des fichiers PST. Autrement dit, il vous sera possible d’importer vos mails provenant d’Outlook sur PC. Une bonne nouvelle donc pour ceux qui voudraient migrer sur Mac.

Mais la grosse nouveauté de cette nouvelle mouture est son intégration dans Mac OS. Ainsi, le logiciel utilise plusieurs fonctionnalités natives de l’OS : utilisation de Spotlight pour les recherches, utilisation d’aperçu pour la prévisualisation des pièces jointes, moteur de rendu WebKit, correction orthographique, compatibilité avec TimeMachine.

Enfin, Outlook est parfaitement compatible avec les versions les plus récentes d’Exchange. —–

Messenger

La nouvelle version de Messenger est livrée avec la suite Office. La grosse évolution de cette messagerie instantanée réside dans sa prise en charge des conversations audio et vidéo. Mise à part cette évolution, vous retrouverez les outils présents dans la version Windows de la messagerie.

Conclusion

Si l’évolution entre Office 2004 et 2008 n’avait pas convaincu tout le monde, cette nouvelle version devrait inverser la tendance. Car, pour le monde Mac, nous ne sommes pas loin d’une révolution : tout a été revu en profondeur. Evidemment, l’objectif est affiché : se rapprocher des versions Windows afin de minimiser les différences entre les deux plateformes. Le résultat est plutôt séduisant puisque les performances sont là, les utilisateurs Windows n’auront aucun mal à s’y retrouver et la compatibilité entre les deux plateformes est désormais parfaitement réelle. Office 2011 vient donc terminer le travail initié par Office 2008 et en offre même plus que sur Office PC sur certains points ! Vous en reprendrez donc un peu ?

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