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Test iLife’11 : toujours créatif

Un peu moins de trois ans après la version 09, Apple lance la mouture 2011 d’iLife, sa suite créative fournie avec tous les nouveaux Mac. Sur les cinq logiciels fournis, trois ont été vraiment mis à jour : test !

iMike

Publié le

 

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iPhoto’11

Sans doute le module le plus utilisé de toute la suite iLife, ce qui n’était qu’un catalogueur de photos dans sa première version s’est vu rajouter au fil des ans de nombreuses fonctions, frôlant parfois le syndrome «usine à gaz» d’iTunes. Cette mouture 2011 du logiciel ne viendra pas démentir cette impression… Mais ces nouveautés, qui préfigurent Mac OS X Lion, ainsi qu’un effort sur l’interface et les performances (le point faible du logiciel depuis toujours) devraient aider à l’adoption de la suite.

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Comme toujours, l’ouverture du logiciel nécessitera de mettre à jour sa bibliothèque de photos. Attention, au moins un membre de la rédac’ de MacPlus a rencontré des problèmes à ce stade, avec un iPhoto qui pédale dans la semoule durant plusieurs heures… Pensez à conserver une sauvegarde de votre bibliothèque photo, on a également rapporté des suppressions inopinées de catalogues !

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Si l’on retrouve sans surprise la fenêtre de gauche permettant d’afficher les Événements, Visages, Lieux et autres albums, la barre d’outils en bas s’est largement simplifiée. Les trois dernières icônes (Créer, Ajouter, Partager) sont désormais dotées de popovers façon iOS sur iPad, avec des options contextuelles. L’effet est fort réussi et bien plus pertinent qu’une fenêtre flottante. iPhoto est plein de ces popovers, qui devraient en toute logique se généraliser dans Lion…

Une interface qui a mangé du lion

L’ouverture d’une photo affiche désormais une batterie d’informations permettant de renommer le cliché, rajouter un descriptif et en obtenir les caractéristiques techniques; on disposera également d’une carte Google ainsi que de sous-menus permettant de signifier les différents visages de la photo, ou les différents partages, etc.

La fonction d’édition gagne également beaucoup dans cette nouvelle présentation : les outils ne flottent plus au-dessus de l’image mais sont accolés à droite du cliché. Plus globalement, l’interface est bien plus intégrée et se montre très agréable – on sent l’expérience apprise des applications iOS pour iPad où tout doit tenir dans un seul et même écran.

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L’une des grandes nouveautés d’iPhoto est l’intégration d’un client e-mail, dans lequel il sera possible d’insérer des thèmes (8 pour le moment, c’est encore un peu maigre). Du côté du poids des photos, c’est aussi portion congrue avec deux options limitées : Taille réelle ou Optimisée. Si iPhoto fonctionne de conserve avec le Carnet d’adresses de Mac OS X, ce dernier n’affichera pas ses contacts dans le logiciel.

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La fonction Plein écran, toute bête et tirée de Pages où elle a été intégrée dans la dernière version d’iWork, peut sembler un gadget sur un iMac de 27 pouces – mais sur le petit MacBook Air et son écran de 11,6 pouces, nul doute qu’elle sera très appréciée ! Lion proposera systématiquement cette possibilité, autant s’y faire dès maintenant.

Ça se voit que c’est toi

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Les diaporamas (présentés en large et en travers par Phil Schiller lors du Special Event) sont également bien sympathiques, en particulier celui dont le thème affiche une mappemonde (n’oubliez pas de géo-tagguer vos photos !). Assez finement paramétrables, ces diapos animeront aisément une soirée de retour de vacances mais hélas, on ne pourra pas les sauvegarder en vidéo…

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La fonction d’achat d’albums a subi une sévère cure de rajeunissement. On se trouve devant un carrousel à l’interface très étonnante pour un logiciel Apple. Un peu plus cher qu’un service en ligne équivalent, on y gagne une grande variété de livres, d’albums, de cartes, le tout étant largement éditable.

Pour conclure

iPhoto’11 est plutôt une bonne cuvée : l’interface a été simplifiée et est bien mieux intégrée. Cet avant-goût de Mac OS X Lion donne une très bonne impression ! Maintenant, il serait bon qu’Apple cesse d’empiler les fonctions et se mette sérieusement à optimiser son catalogueur à tout faire, car pour celui qui a une bibliothèque de photos conséquente et un Mac standard un peu ancien, le logiciel reste un paquebot difficile à manœuvrer.

Pour la gestion de photos sur le pouce (visionnage, rangement), le Finder apporte toute une batterie de fonctions (Quick Look, lancement de diaporamas, rangement simple par glisser/déposer) qui valent bien celles d’iPhoto.—–

iMovie’11

Ils sont encore nombreux à se rappeler avec nostalgie de l’iMovie d’avant la version 08, qui permettait d’une manière très simple de créer des montages vidéos : des rushes d’un côté, une timeline de l’autre, on glissait les uns sur l’autre et un export plus tard, on obtenait son film monté.

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La mouture 08 a bousculé cette simplicité, avec une interface parfois confuse et des fonctions passées à la trappe. C’est ainsi qu’Apple a longtemps proposé au téléchargement gratuitement la version 06… La version 09 a apporté quelques réponses aux manques les plus criants, et on attendait avec impatience de voir ce que les ingénieurs de Cupertino avaient imaginé pour cette nouvelle cuvée.

Le son est bon

Première bonne nouvelle : il est possible de retrouver une timeline classique ! Il suffit de cliquer sur le nouveau petit bouton en haut à droite de la fenêtre Projets. Mieux encore, en cliquant sur le bouton «swap» (à côté de l’icône de caméra au milieu de l’application), on pourra faire passer la fenêtre de projets dans la moitié inférieure du logiciel, qui reprend ainsi une interface plus conforme à un logiciel de montage vidéo ! Et voici le résultat, avec l’audio affiché :

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L’audio est précisément la grande affaire de cette mouture, puisqu’il devient possible, et ce de façon très aisée, d’abaisser ou d’augmenter le niveau sonore d’une séquence ou d’un extrait de séquence.

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On est loin de la précision d’un Final Cut, mais iMovie n’est pas destiné aux professionnels du montage non plus ! Notons au passage la possibilité d’exporter une vidéo en 1080p.

iMovie fait de l’effet

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Il aura fallu attendre longtemps, mais on y est enfin : iMovie propose le support des ralentis/avances rapide ! Une fonction toute bête mais qui manquait. D’autres effets très simples à mettre en œuvre (sélection de l’extrait puis direction le menu Plan) sont également disponibles, comme un arrêt sur images (avec un effet Ken Burns très réussi), ou encore des effets sépia ou «rêve». De quoi donner du punch aux vidéos de vacances.

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Une autre fonction qui pourra s’avérer utile, notamment pour les rushes de foule : Détection de personnes (au sein du sous-menu Analyser la vidéo) permet d’afficher les plans sur lesquels des personnes sont présentes, se signalant par une barre violette. Un appui sur le bouton de mot-clé (disponible via les outils avancés, dans les Préférences d’iMovie) permet ensuite de filtrer les clips analysés.

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Comme on a beaucoup vu les effets de transition et de titrailles d’iMovie dans les vidéos de YouTube, il y a de fortes chances pour qu’on repère dans un très proche avenir une avalanche de vidéos montées avec les nouveaux thèmes proposés, notamment Sports et Infos… Mais la principale nouveauté pour cette version d’iMovie’11 est l’apparition des bandes-annonces.

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Très typées «films hollywoodiens», avec des génériques de sociétés de production et des transitions qu’on a plus l’habitude de voir au cinéma, ces bandes-annonces bénéficient d’un très bel habillage.

Cependant, passée la période de surprise et d’émerveillement, on devrait s’en lasser assez vite : assez contraignantes, elles nécessitent un nombre défini de prises et il est impossible de modifier le story-board (intervertir deux prises, par exemple) ou de le réarranger à sa sauce. Autre grief : un générique ou une transition vus dans une bande-annonce ne pourront être intégrés dans un montage classique.

Au vu des éléments nécessaires à posséder et du peu de flexibilité offert par ces bandes-annonces, cette option risque malheureusement de rester au fin fond du logiciel, malgré de très grandes qualités esthétiques. À ressortir à l’occasion…

Pour conclure

Fort agréable d’utilisation et doté de nouveaux outils performants et utilisables par tout un chacun, iMovie’11 est une vraie réussite. L’ajout des bandes-annonces, à la flexibilité perfectible, aidera les vidéastes amateurs de retour de vacances à épater leurs amis. On note de plus une amélioration des performances : iPhoto devrait en prendre de la graine.—–

GarageBand’11

GarageBand est toujours resté plutôt discret. En effet, si la plupart des utilisateurs utilisent en masse iPhoto et iMovie, l’éditeur audio de la suite iLife pourrait paraître effacé devant ses collègues. Pourtant, il n’en est rien. GarageBand évolue dans l’ombre des deux applications, mais avec une régularité constante, ce qui en fait un outil puissant avec lequel on prend plaisir à travailler. Même si vous n’avez jamais touché un logiciel d’édition audio, il suffit de quelques heures pour rentrer dans le monde magique des décibels.

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Les utilisateurs d’iLife’09 ne seront pas dépaysés par l’interface de GarageBand’11. Celle-ci est inchangée et conserve donc tout l’attrait et l’ergonomie des versions précédentes.

Nouveautés : le temps devient flexible et… groovy !

Les deux fonctions phares de cette version apportent une dimension plus professionnelle à GarageBand. Tout droit venues de la gamme professionnelle avec Apple Logic, FlexTime et Concordance groove.

Ces deux fonctionnalités permettent d’ajuster vos créations musicales comme jamais auparavant avec GarageBand.

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FlexTime intervient pour déplacer des extraits audio : un accord de guitare, le son d’une voix ou un battement de tambour. Prenons l’exemple de l’enregistrement d’un morceau enregistré où la voix du chanteur est en léger décalage par rapport au début du solo de guitare. Il suffit de sélectionner la portion de voix pour la déplacer afin d’être en parfaite harmonie avec le bassiste.

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Concordance groove, aide à la cohésion du groupe et permet de rattraper l’enregistrement d’un morceau, même si les musiciens n’étaient pas parfaits. Imaginons que vous ayez inclus, en plus des instruments réels, des boucles pour donner de l’énergie à l’ensemble et que vous vous aperceviez que le résultat est plutôt décousu, car il n’y a pas de ligne directrice dans l’enregistrement.

Avec Concordance groove, vous sélectionnez la piste qui déterminera le rythme aux autres pistes qui rattraperont, indépendamment l’une de l’autre, le tempo de la piste principale, donc du morceau dans sa globalité. La piste principale choisie devient la piste «groove».

«Comment ai-je joué ?»

Si la question se pose à moi, je connais la réponse ! Car c’est justement aux débutants que s’adresse cette nouvelle fonction qui scrute vos progrès lors des cours. L’utilisation est simple, il suffit de cliquer sur «Enregistrer» lorsque vous jouez avec votre professeur. Pendant le cours, les passages s’affichent en rouge ou en vert suivant vos résultats.

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À la fin du morceau, vous obtiendrez un pourcentage de justesse dans l’exécution de la leçon qui vous permettra de vous améliorer. Au fil des cours, un graphique vous suit afin de vous motiver en additionnant les différents scores.

Mais aussi…

Les amplificateurs inclus dans GarageBand’11 sont à présent au nombre de 12 (contre 5 pour la version précédente) et 15 pédales d’effet (contre10).

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Comme les autres applications du pack, GarageBand nous donne un aperçu de ce que sera Mac OS X 10.7 avec du travail en plein écran, notamment dans les cours.

GarageBand est fidèle à lui-même et permet d’obtenir des très bons résultats pour peu que vous lui accordiez un peu de temps… et cela en vaut la peine.—–

iDVD, iWeb

Ces deux logiciels sont les parents pauvres de cette édition 2011 d’iLife : rien de neuf à se mettre sous la dent ! iDVD n’a même pas de nouveaux thèmes à proposer, c’est ce qui faisait pourtant le miel de Steve Jobs lors de ses keynotes (durant de longues minutes)… En même temps, qui grave encore des DVD à usage familial, quand YouTube et consorts sont là pour partager facilement et instantanément ses vidéos ?

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Quant à iWeb, rien de neuf non plus sous le soleil, et même pire : la fenêtre de «premier contact» affiche encore un flamboyant «Welcome to iWeb’09» ! Quelqu’un se dévoue pour lui dire qu’il s’agit de la mouture 2011 ? Il y a pourtant de l’espace pour un outil de création de sites web simple (mais pas simpliste), léger et efficace, mais ça ne sera pas iWeb.

Conclusion

Pratiquement trois ans après la version 2009 (lancée en janvier de la même année), nous étions nombreux à attendre des nouvelles d’iLife, dont le développement a peut-être souffert des ressources nécessaires allouées à iOS et son écosystème logiciel.

Quoi qu’il en soit, cette cuvée 2011 offre trois outils de grande classe, au premier rang desquels iMovie brille comme une pépite. iPhoto est aussi fort intéressant avec une simplicité retrouvée et dans ce qu’il montre de l’avenir de Mac OS X (mais il serait bon d’en améliorer les performances). Quant à GarageBand, il s’agit d’un outil de création musicale dont les fonctions sont suffisantes pour les amateurs semi-pros (certains pros ne jurent d’ailleurs que par lui). Jetons un voile pudique (et mortuaire) sur iDVD et iWeb, qui ne seront visiblement plus de la partie dans la prochaine mouture de la suite…

iLife sur le site d’Apple

iLife sur l’AppleStore


Interface plus propre et simplifiée (iMovie, iPhoto)

Outils bandes-annonces très professionnels (iMovie)

Performances à la hausse (iMovie)

Fonctions Flex Time et Concordance Groove (GarageBand)
– Un tarif revu à la baisse : 49 euros contre 79 euros pour iLife’09



iPhoto toujours aussi mou
– Intégration très discrète des réseaux sociaux
– Pourquoi iDVD et iWeb ?