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Dragon Dictate 2.0 : le test !

Désormais sous la houlette de Nuance, Dragon Dictate pour Mac arrive en version 2.0, Avec des progrès substantiels par rapport à la version précédente…

Boro

Publié le

 

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Introduction

Nous vous avions présenté à l’automne 2009 la version française de MacSpeech Dictate 1.5, peu de temps avant le rachat de la société par Nuance, le géant de la reconnaissance de caractères et de la reconnaissance vocale, éditeur sur PC de la solution Dragon Naturally Speaking. Depuis la version 1.0, MacSpeech utilisait le moteur de reconnaissance vocale de Nuance… comme c’est le cas de la plupart des fabricants de téléphones mobiles, et notamment celui d’Apple. Nuance Mobile fournit d’ailleurs à Apple en tant qu’équipementier non seulement sa solution de navigation par reconnaissance vocale pour l’iPod depuis le modèle Shuffle ainsi que Voice Over pour l’iPhone, mais également sa solution de clavier prédictif comme c’est aussi le cas pour bon nombre de smartphones.

Tout récemment, et pour démontrer aux fabricants de terminaux l’appétence du public pour ce type de fonctions, Nuance Mobile a proposé gratuitement Dragon Dictation, une application de dictée sur iOS destinée aux particuliers, ainsi que Dragon Search lequel permet d’effectuer des recherches en ligne, directement à la voix. Les deux applications ont pour particularité de fonctionner « dans le nuage », faisant analyser l’échantillon vocal par des serveurs de Nuance, qui fournit également ce type de solutions «déportées» pour les blocs opératoires et les centres hospitaliers. Avec la puissance de calcul d’un Core 2 Duo, cela n’est pas nécessaire ; en revanche, il vous faudra à nouveau en passer par un apprentissage de votre empreinte vocale. Un certain nombre d’éléments étant communs aux deux versions, nous vous invitons à vous reporter à notre test de MacSeech Dictate, en particulier en ce qui concerne un certain nombre de contextualisations.

Installation

Le logiciel est fourni avec deux DVD, le premier renfermant l’application et le second fournissant les données, une fois le logiciel installé. Si vous étiez auparavant un utilisateur de MacSpeech Dictate 1.5, le processus d’installation est rigoureusement le même et vous ne serez donc pas dépaysé, pas plus à ce stade que lors de l’utilisation du logiciel. De même, Dragon Dictate 2.0 utilise un adaptateur USB pour le casque Plantronics qui est fourni, cette fois en version mono aurale.

Résolument orientée « entreprise », cette nouvelle version a manifestement fait l’objet d’un certain nombre d’attentions, comme ce casque mono écouteur qui libère l’oreille des droitiers pour le téléphone. Pour Françoise Mohymont, ingénieur avant-vente chez Nuance qui nous a donné quelques explications supplémentaires sur le produit, la chaîne sonore sur le Macintosh et OS X est d’une telle qualité que l’on pourrait tout à fait envisager de se passer du micro fourni, celui-ci étant proposé dans une optique de confort pour des utilisateurs qui travaillent dans des environnements sonores – comme des open space par exemple – mais aussi pour conserver le signal acoustique dans l’axe du micro, alors que l’on a parfois tendance à vouloir bouger la tête de façon naturelle pour regarder autour de soi pendant la dictée.—–

It’s a bug, Dave…

On s’en doute, ce n’était pas quelque chose qu’il fallait répéter deux fois pour que nous cherchions à tenter l’expérience et, à notre grande surprise, celle-ci s’est révélée assez concluante ; il est donc tout à fait envisageable dans un proche avenir de pouvoir s’adresser naturellement à son Mac, en complément des gestes du trackpad. Si l’on dispose d’une connexion wifi ou 3G, c’est d’ailleurs exactement dans ce cas de figure que l’on se retrouve avec l’iPad et Dragon Dictation, à ceci près que la dictée est limitée à l’interface du logiciel lui-même : les développeurs vont-ils s’emparer du SDK de développement récemment mis à disposition par Nuance Mobile ?

Assez paradoxalement, il est impressionnant de voir à quel point même sans micro, le logiciel est capable de se tirer de façon tout à fait étonnante d’un texte ordinaire. On s’en doute, le seul inconvénient sera la sensibilité de Dragon Dictate, version sans micro, aux bruits parasites environnants, un clic de souris un peu trop prononcé étant par exemple interprété comme une locution courte telle que « ce » ou « de ».

La démonstration par l’absurde n’en reste pas moins, répétons-le, impressionnante et celle-ci en dit long à la fois sur la qualité du modèle de reconnaissance vocale des ingénieurs de Dragon et sur le silence des iMac, fussent-ils d’une génération un peu avancée… La version actuelle du logiciel est en effet basée sur le moteur de reconnaissance vocale de la version 11 de Dragon Naturally Speaking, doté d’un nouveau modèle acoustique et d’un spectre élargi, pour un vocabulaire natif d’environ 140 000 mots.

Prise en main

Que vous installiez cette nouvelle version après vous êtes familiarisé avec la précédente, ou que vous utilisiez Dragon Dictate français pour la première fois, il faudra donc de toutes façons en passer de nouveau par la phase d’apprentissage, à ceci près les vétérans pourront tout de même retrouver leur profil utilisateur, qui sera amendé et amélioré en fonction du casque utilisé : le casque à écouteurs mono aural est en effet reconnu comme un périphérique différent et réclame donc un nouvel apprentissage complet dont le profil s’affichera comme tel. En revanche, si vous décidez d’utiliser le même casque, que celui-ci soit le modèle filaire ou le modèle Plantronics Bluetooth de la version sans-fil, vous pouvez travailler à partir des apprentissages déjà consentis. Les trois textes proposés n’ont d’ailleurs pas changé, ils sont rigoureusement identiques : attention de ne pas vous relâcher. Dans les conditions actuelles, il faudra aussi ré-injecter le vocabulaire personnel : dommage ! —–

Principe de fonctionnement

Le logiciel propose trois types d’utilisation, avec

– la dictée proprement dite, directement à l’intérieur de l’application de traitement de texte ou du champ de saisie, pour un navigateur Internet par exemple ou le logiciel de mail, ou bien à l’intérieur d’une petite fenêtre de saisie de type TextEdit propre à Dragon Dictate, qui permettra de copier/coller le texte dicté ou bien de l’enregistrer au format RTF ;

– le mode « commande » qui permet, en principe, de piloter le Mac à la voix… du moins en ce qui concerne les commandes système les plus fréquentes ;

– le mode « épeler » qui, comme son nom l’indique, permet d’épeler les mots que le système a décidément du mal à reconnaître. Attention : celui-ci ne semble fonctionner que dans la petite fenêtre de dictée du logiciel.

Pour ce qui est du logiciel lui-même, comme nous vous l’avions expliqué lors du test précédent, celui-ci analyse les phonèmes au fur et à mesure que ceux-ci sont prononcés et, en fonction du modèle structurel de la langue, les combine et les assemble pour former des phrases intelligibles ; ces phonèmes prennent sens les uns par rapport aux autres en fonction du contexte, jusqu’au point de « capiton » à partir duquel aucune confusion n’est possible ; c’est la raison pour laquelle il est parfois préférable de développer une phrase un tout petit peu compliquée, afin d’éviter certains assemblages de mots qui semblent parfois au petit bonheur : on n’est souvent pas loin du « yaourt » des adolescents cherchant à déchiffrer péniblement dans une langue étrangère les paroles de leur groupe anglo-saxon préféré… souvenez-vous… :langue. Un repositionnement du micro arrange pourtant parfois bien des choses.

À l’usage

Pour ce qui est de la reconnaissance vocale, le logiciel reste sensible à des effets de contexte, comme bien entendu des bruits extérieurs mais également le positionnement du micro ou la fatigue de la voix. Quels que soient les mérites indéniables du logiciel, et les progrès incontestables qui sont intervenus même depuis la version précédente du point de vue de la vélocité notamment, celui-ci n’en marque pas moins une phase de plateau après quelques jours ou quelques semaines d’apprentissage. Il reste quelques « grumeaux » absolument rétifs à la correction et qui laissent une impression somme toute désagréable dans une expérience utilisateur qui s’apparente néanmoins, lorsque tout se passe bien, a quelque chose de « magique ». Même la fenêtre de reconnaissance qui permet de faire un choix entre plusieurs propositions à partir des phonèmes reconnus est assez fréquemment prise en défaut, le plus souvent pour des raisons grammaticales d’ailleurs. Vous pourrez néanmoins amender les phrases proposées, d’un simple double-clic.

C’est d’ailleurs le second reproche principal que l’on peut faire logiciel du point de vue de la saisie : La grammaire et des accords sont bien souvent assez approximatifs.

En revanche, Nuance a bien fait évoluer la partie « commande » du logiciel qui permet de piloter le Mac à la voix… Du moins en ce qui concerne les commandes les plus courantes, et l’on n’a plus, comme c’était le cas dans la version 1.5, de comportement aléatoire de la machine.—–

Conclusion

Incontestablement, cette nouvelle version de Dragon Dictate marque un progrès par rapport à la précédente, et les améliorations apportées en particulier en matière de vitesse et de précision valent que l’on mette dans la poche pour s’offrir la mise à jour si l’on avait déjà fait le pas de la dictée personnelle avec MacSpeech. Même si l’investissement n’est pas anodin, le confort apporté par le logiciel aux producteurs de contenu vaut qu’on se pose au moins la question de sa pertinence.

Cela vaut non seulement pour les publics affectés à un degré ou à un autre par une forme de handicap, mais également pour la première ou deuxième génération de travailleurs du clavier qui commence à souffrir de troubles musculo-squelettique à force de saisir du texte à longueur de journée. Cependant l’utilisation du logiciel avec des enfants oudes adolescents dans le cadre de leur scolarité, en particulier pour des cas de dyslexie ou de dysorthographie, nécessitera un accompagnement et une vigilance accrue de la part de l’entourage ou des enseignants du fait des problèmes rencontrés par le logiciel au niveau grammatical.

Ces quelques réserves mises à part, Dragon Dictate représente un progrès indéniable pour tous ceux qui à un degré ou à un autre éprouve des difficultés vis-à-vis du clavier. Il reste maintenant à Nuance à minimiser dans les mises à jour qui ne manqueront pas de suivre les quelques pierres d’achoppement qui persistent. On notera à ce propos que depuis la dernière mise à jour intervenue en début d’année, le logiciel fonctionne désormais parfaitement avec le micro Bluetooth de la version sans-fil.

Enfin, on ne manquera pas de saluer ici l’effort tarifaire consenti par Nuance pour la version complète qui passe en dessous du seuil psychologique des 200 €, pour l’introduction une version étudiante/éducation et le prix somme toute modique de la mise à jour, tarifée à peine plus de 40 €

Dragon Dictate 2.0 version complète

Dragon Dictate 2.0 version étudiant

Dragon Dictate 2.0 mise à jour


Les améliorations, réelles

La vélocité

La dictée efficace

La rapidité de l’apprentissage

La configuration minimale «légère»

La progression de l’efficacité

L’effort sur les prix

Le casque fourni



Les pierres d’achoppement

Les fautes de grammaire