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Prospective

Un eMac dès la Maternelle

La Mairie de Rennes a choisi de doter ses écoles maternelles avec du matériel Apple, quand ses écoles primaires étaient les seules équipées de PC. Pourquoi l’eMac?

Boro

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La ville de Rennes a fait le choix d’équiper la totalité de ses écoles maternelles avec des eMac (voir la dépêche du 15 février 2005). Or si le premier mouvement est de penser d’abord “collège et PC” ou primaire à la rigueur, lorsqu’on évoque l’ordinateur et l’Enseignement, les compétences différentes données aux municipalités et aux départements par la décentralisation ne sont pas seules en cause : le clivage est peut-être avant tout dans les têtes, malgré les encouragements donnés par les circulaires ministérielles… à défaut d’autres ressources…

Interrogé par Ouest France le 8 septembre dernier au moment du coup d’envoi de l’opération, l’adjoint à l’éducation de la Mairie de Rennes Frédéric Bourcier disait sa surprise de voir les enfants taper sur les Minitels lorsqu’il se rendait dans les écoles maternelles, pour écrire leur nom ou celui de leur copains : ils ont une attirance naturelle pour l’outil.

Un projet global

En équipant ses 45 écoles maternelles d’ici 3 ans avec des eMac, la municipalité de Rennes a fait le choix de permettre aux enfants d’avoir accès à l’ordinateur dès le plus jeune âge, d’autant que le plan d’équipement permet d’aller au-delà de la simple sensibilisation à la graphie : un eMac par classe et un eMac super drive par école, ainsi qu’une imprimante laser couleur, un appareil photo numérique par école et une tablette graphique par école, et pour finir un camescope numérique pour 5 écoles. Un accès au réseau sans fil et une connexion haut-débit dans tous les établissements complètent le dispositif.

A terme, ce sont 200 postes qui seront ainsi à disposition d’ici 3 ans, pour un budget total aux alentours de 500 000€.

Si l’on interroge Richard Ramos le responsable éducation d’Apple France sur ce qui a permis à Apple d’emporter la décision, c’est peut-être avant-tout le prix qui a été un facteur déterminant. Les modèles sont bien sûr “bien placés” d’un point de vue des tarifs, mais l’équipement logiciel fourni avec chaque poste de travail, iLife au premier chef, permet de pratiquement de “faire l’impasse” sur les coûts logiciels induits par une plate-forme Windows.

Et c’est le volet “Formation” qui semble avoir été déterminant dans le pas supplémentaire qu’a connu le plan en moins d’un trimestre, le “retour” sur les premiers postes installés depuis la Toussaint ayant été étant qualifiés de “remarquables”. Un soin tout particulier sur ce point avait aussi été pris, avec 2 jours de formation menés par les Apple Distinguished Educators pour les enseignant, complétés par des visites sur le terrain en cours d’année.

Et même si l’on est pas ici dans la démarche de “Classe mobile” ou de “1 élève, 1 ordinateur” si chers à Apple, le matériel par sa solidité ne manque pas d’atouts compte tenu de l’âge du jeune public auquel il est destiné : les écrans et les coques sont traités “anti taches”, les formes sont arrondies, sans arêtes saillantes ou espace où glisser un stylo, par exemple…

Une école ouverte sur l’extérieur

Même si les palettes graphiques sont là pour le dessin, le matériel mis à disposition est plus particulièrement destiné au volet “découvrir le monde” tel que le décrit le programme du 1e cycle, dit des apprentissages premiers. Appareil photo, camescope et bien entendu tous les logiciels de la suite iLife ont vont accompagner les enfants dans leur activité de découverte du monde qui les entoure, mais aussi les aider à en rendre compte et à partager son expérience.

C’est dans cette optique que le volet “internet” et l’équipement WiFi font partie du projet. Le projet pédagogique prévoit en effet une première sensibilisation à l’outil internet, bien évidemment avec le soutien de l’adulte et avec la protection d’un logiciel de contrôle parental, sur des sites en “liste blanche” c’est à dire dûment autorisés.

Le projet n’est pas pour autant fermé sur lui-même puisqu’une réflexion est engagée sur le partage et la présentation des réalisations des enfants sur le net, d’une manière comparable à ce que les écoles de Marseille avaient pu mettre en place avec le projet CIME et le logiciel Partages (voir l’interview du 18 juin 2004), même si rien est encore dit des moyens humains envisagés à ce niveau. L’initiative marseillaise semble d’ailleurs avoir fait école puisqu’il semble que la municipalité de Strasbourg réfléchisse à la mise en place d’une démarche comparable.

Il reste à espérer que les écoles primaires qui sont équipées de matériel PC pourront elles-aussi se voir attribuer des mac lors du renouvellement de leur parc informatique… bien que le passage de l’un à l’autre ne soit pas forcément un inconvénient, et permette même aux élèves de découvrir tous les environnements, si l’on en croit Frédéric Bourcier…