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Apple/HTC : Android de moins en moins gratuit

iShen

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patent-android.jpgL’accord passé entre Apple et HTC soulève bien des interrogations (notamment sur le contenu exact du deal passé entre les deux sociétés), mais entérine aussi quelques certitudes.

Car malgré les dénégations de Google concernant la nécessité à devoir payer des licences en contrepartie de la viabilité d’Android, les nombreux accords passés (15 en tout) entre les fabricants OEM sous Android, et le duo Apple/Microsoft (surtout Microsoft) confirment l’échec total de Google à protéger ses partenaires d’un parapluie légal performant. De ce point de vue, les 12 milliards déboursés pour le portfolio de brevets de Motorola n’ont pas vraiment démontré une quelconque pertinence.

La condamnation récente de Samsung, la fragilité de la stratégie de défense FRAND du coréen et de Motorola rajoutent une couche supplémentaire à l’idée qu’Android n’est toujours pas un système bien bordé, à tel point donc que la plupart des fabricants qui le supportent ont fini par accepter des accords de licences qui grèvent pourtant de façon non négligeable le tarif des appareils concernés.

Ainsi, l’analyste de Sterne Agee, Shaw Wu, estime que HTC va reverser 7 dollars à Apple pour chacun de ses smartphones écoulés, une ponction qui se rajoute aux 5 dollars déjà versés à Microsoft. Pour HTC c’est d’autant moins une bonne nouvelle que le fabricant échoue à vendre en masse ses modèles haut de gamme et voit arriver maintenant la concurrence du nouveau Nexus 4 de Google, bâti sur une stratégie du mobile à prix quasi-coûtant.

les choix de Google oblitèrent donc par deux fois la marge de ses partenaires : à la fois en allant vers un modèle de distribution beaucoup moins rentable (mais destiné à inonder le marché et tuer définitivement la concurrence émergente de Microsoft et celle, déjà existante et forte, d’Apple) et en n’ayant pas réussi à protéger efficacement Android contre les attaques légales, ce qui aboutit de fait à des accords de licence coûteux.

Google peut donc bien vanter à qui veut l’entendre l’ouverture et la gratuité de son système, dans les faits, ce discours est largement contredit même si Samsung et Motorola résistent encore (mais pour combien de temps ?) à la nécessité de se soumettre à des accords de licence.

A contrario, Apple, souvent montré du doigt pour son agressivité juridique, a pourtant pacifié ses relations avec de nombreux acteurs de l’industrie : Microsoft, Nokia, LG et maintenant HTC ne sont plus des adversaires que sur le terrain du marché, et non celui des tribunaux.

Et la stratégie FRAND poursuivie par les derniers “résistants” au modèle de licences est déjà sans doute vouée à l’échec sur le moyen terme : les US, l’Europe et la Corée du Sud ont ouvert des enquêtes sur l’utilisation possiblement abusive de ces brevets essentiels. En outre, l’ITC américain a dernièrement refusé un appel de Motorola visant à justifier le coût de ses licences FRAND, un exemple parmi d’autres de l’échec patent de cette stratégie juridique.

Et après ?

Quand la cartouche FRAND se sera révélée n’être qu’une balle à blanc, il n’est pas interdit de penser que Google/Motorola et Samsung n’auront guère d’autres choix que de rentrer eux aussi dans le jeu des licences, entérinant cette fois définitivement la fin de la gratuité d’Android. Nous n’en sommes pas encore là, mais les évènements récents semblent indiquer qu’il n’y aura sans doute bientôt plus d’autres alternatives, au grand dam de Google et de son modèle économique.

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