Suivez-nous

Divers

La NSA place des logiciels espions sur l’iPhone

iShen

Publié le

 

Par

s3222_dropoutjeep-640x828.jpg


Voilà qui devrait faire du bruit, même si l’on est plus vraiment surpris par la teneur des propos du hacker/chercheur Jacob Applebaum : La NSA se serait intéressée à l’iPhone et aux moyens de contourner sa sécurité dés l’année 2008, et pourrait aujourd’hui injecter à distance des logiciels espions qui rapporteraient tout, absolument tout ce qui transite par le biais du smartphone d’Apple. Des preuves de logiciels espions sur smartphones Android avaient déjà été fournies il y a quelques mois mais c’est la première fois que l’iPhone est nommément pointé dans un document officiel.

Applebaum assoit ses déclarations sur un document de la NSA (classifié top secret) publié dans Der Spiegel, document décrivant de façon précise les modes de fonctionnement du logiciel DROPOUT JEEP, celui-là même qui casse toutes les clefs de cryptage dans l’iPhone et permet d’accéder à l’intégralité des données par des portes dérobées.
En 2008 néanmoins, rien ne dit que le projet était effectif puisqu’il demandait l’accès physique à l’appareil et qu’Apple n’avait pas, selon les documents de Snowden concernant le projet PRISM, de liens particuliers avec la NSA, que ces liens soient contraints ou forcés. Mais les choses semblent avoir changé depuis la mort de Steve Jobs (qui est donc celui qui a dit “non” à la NSA de son vivant, aucun autre patron d’une grande firme technologique américaine ne peut en dire autant) et la NSA indique de façon troublante qu’elle peut implémenter quand elle le souhaite et sans aucune difficulté DROPOUT JEEP dans n’importe quel iPhone, des propos qui selon Applebaum pourraient indiquer une participation active de la part d’Apple à partir du début 2012, même si aucune preuve tangible ne vient étayer ce soupçon.

Le fait que des agences d’espionnages se livrent à des barbouzerries diverses pour coffrer de grands méchants oeuvrant contre les intérêts du pays n’étonnera guère. Ce qui pose problème ici est bien l’amplitude des capacités d’espionnages, dans un contexte de lobbying actif et de guerre économique (par exemple les écoutes de membres du parlement européen) et l’impression diffuse que ces moyens gigantesques ont été et sont encore utilisés nettement hors des stricts cadres légaux et pas seulement pour arrêter des terroristes. Les soupçons d’espionnage américain des accords de libre-échange entre l’Europe et les US restent forts et on peut aussi se demander si sur un plan intérieur, un Roosevelt aurait pu accéder au pouvoir dans les conditions actuelles, en promouvant une politique de redressement économique qui lui avait valu d’être taxé dans son pays de crypto-communiste à la solde des russes et la haine farouche de tous les groupes de pression conservateurs (et ultra-libéraux sur le plan économique). Là se situe le malaise.

C’est à ce titre que la vigilance doit rester forte, même si l’accumulation incroyable de preuves ces derniers mois, de PRISM à toutes les autres fuites qui ont eu lieu, peut finir par émousser l’attention, voire à lasser.

Source