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Les pudeurs de vierge des concurrents face à Apple Pay

Chaque nouveau produit et nouveau service qu’Apple sort a ses détracteurs et Apple Pay n’y fait pas exception. Mais une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les utilisateurs qui grognent mais les intermédiaires. Vrai problème ou fausse bataille ?

bpepermans

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Le service Apple Pay n’est ni annoncé ni disponible en France mais, comme souvent, ce qui se passe aux États-Unis préfigure ce qui arrivera chez nous au même moment que le service…

**Trop simple…

Avec le service Apple Pay, la firme de Tim Cook entend faciliter la vie aux possesseurs d’iPhone 6 en leur permettant de régler leurs achats sans avoir à mettre la main sur une carte bancaire inaccessible, oubliée ou tout simplement difficile à identifier (pensez au gain de temps pour les malvoyants !).

Pour Apple, pas question de s’ériger en tant qu’intermédiaire de transaction obligatoire, ni que le consommateur en fasse les frais tant financiers que vis à vis de ses données, il ne s’agit que de proposer le moyen le plus simple du monde pour payer ses achats. Et c’est bien ce qui pose problème…

**Pas assez indiscret

Apple le clame haut et fort depuis plusieurs mois, affirmant franchement sa différence avec nombre de ses concurrents : il n’est pas question de faire commerce de la vie privée de ses clients. “We’ll leave that to others” (“Laissons cela aux autres”) a répondu Tim Cook sur le sujet lors de sa dernière interview au Wall Street Journal.

La tempête (dans un verre d’eau) qui se lève avec les distributeurs tels que Walmart ou Rite-Aid n’est ni liée à des difficultés techniques ni à des conditions peu acceptables qu’Apple imposerait mais uniquement au fait que ces derniers perdent la possibilité de collecter des données sur le dos de leurs clients.

La solution CurrentC développée par le groupement MCX et qui provoque l’élimination de la solution d’Apple n’est en rien une alternative crédible : il faut avoir téléchargé l’application puis déverrouiller son smartphone, scanner un “QR Code” et attendre… Attendre que vous soyez identifié et que vos données personnelles soient mises en regard de votre achat pour recevoir des coupons de réduction et discrètement enrichir une base de données comportementale.

**Vent debout contre… l’utilisateur

Là encore, sous couvert de proposer une “meilleure expérience d’achat”, les enseignes qui se dressent contre Apple Pay cherchent à mieux verrouiller leurs clients sans laisser échapper aucune miette du juteux gâteau que constituent leurs données. Dans cette bataille, la solution d’Apple ne ramasse aucune miette, préférant faciliter la vie de ses utilisateurs sans autre contrepartie, et ne peut donc rendre aucun service à ces enseignes.

En France, Auchan affiche déjà ses craintes vis à vis de la solution Apple, confirmant à demi-mot cette analyse… Ce que les enseignes de grande distribution ont réussi à faire il y a quelques années en s’intégrant dans le marché de la carte bancaire en lançant leurs propres cartes pourrait ne pas être reproduit avec le succès de services tels qu’Apple Pay.

À l’avenir, si la politique de ces enseignes n’évolue pas, c’est l’utilisateur qui en fera les frais au prix d’une expérience d’achat dégradée par des applications propriétaires et une intrusion toujours plus grande.

En attendant, le succès d’Apple Pay aux États-Unis (uniquement disponible sur des terminaux sortis il y a tout juste un mois) ne semble pas donner raison à ses détracteurs qui pourraient changer leur fusil d’épaule devant le risque trop grand de perdre le client plutôt que ses données !