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Applications

Intaglio, vecteur créatif

Pas besoin de mastodonte pour dessiner des vecteurs sur Mac OS X. Les studios de PAO modestes ou les amateurs disposent d’Intaglio, qui trace la voie entre l’ingénieux et le maniable.

Talkinghead

Publié le

 
Vue globale

Installation et contenu
L’installation du programme s’effectue par simple glisser-déposer dans le dossier Applications, après décompression de l’archive téléchargée par internet. Pas question ici de mastodonte, une fois en place Intaglio occupe 5,5 Mo d’espace sur le disque dur.

Plus 3,6 Mo d’extras, composés de différentes actions pour Automator, ainsi qu’un dossier contenant des extraits au format Pict vectoriel et bitmap pour les dessins d’architecture (éléments de base), des motifs, et des formes. Rien de bien révolutionnaire, mais suffisant pour rappeler les capacités du format Pict – aussi vectorielles – natif sur Mac depuis des lustres… Une dizaine de dessins complètent le paquet cadeau, histoire de démontrer les capacités au catalogue, ainsi qu’une grosse série de scripts Applescripts qui satisferont les aficionados.

L’aide qui se place dans le menu Aide Intaglio est encore en anglais (et similaire à celle mise en ligne sur le site de l’éditeur, pour se faire une petite idée), mais le fichier Lisez-moi précise que sa traduction française est prévue pour une version ultérieure. En attendant, de manière plus complète Intaglio User Guide, le manuel PDF en anglais, regroupe une quarantaine de pages illustrées, susceptibles de répondre aux interrogations essentielles (il est téléchargeable et chaudement recommandé.)

Interface originale et intuitive
La prétendue qualité d’interface des produits de ténors de l’industrie logicielle dans le domaine graphique repose pour beaucoup sur leur présence depuis longtemps, les dispensant de toute critique… Là, Intaglio réussit son coup en tablant sur l’originalité. En effet, s’il dispose de nombreuses palettes – un peu déroutant au premier abord – leur appréhension s’acquiert aisément pour peu qu’on daigne approfondir son usage. Recette connue sur Mac, Intaglio séduit en surface pour amener à le découvrir davantage.

En plus des menus, nous rencontrons trois types d’interfaces
– La palette d’outils est affichable à l’horizontale comme à la verticale via les Préférences (changement immédiat), pour dégager la vue sur le plan de travail. Leur opacité est réglable.

– La barre d’outils aussi se configure à volonté par l’ajout ou le retrait de fonctions, avec les choix classiques du système : icône, icône et texte, texte, en taille petite ou normale. Les outils de miroir (horizontal, vertical) et d’inclinaison y prennent place par défaut, comme l’accès au calques par exemple.

– Les panneaux d’attributs, (qui concernent par exemple l’alignement, ou les calques) sont personnalisables par l’utilisateur. Il peut ainsi composer les palettes avec ce qui l’intéresse, par simple glisser-déposer du triangle de déploiement du panneau. Joli !

Voir image Vue globale

L’ensemble possède indéniablement unité et cohérence, ce qui incite à l’exploration et stimule l’envie de créer. Tant mieux, rien de plus affligeant que de se coltiner des outils moches en diable pour tenter de faire du beau avec ! Joindre l’agréable à l’utile, un excellent point de cette finition ciselée, qui mettra en appétit : bravo !

Voir images Palette outil verticale
et Palette outil horizontale

Voir image Bibliothèque

Revue des outils
Flêche noire, sélection ; flèche blanche, sélection de points et de vecteurs, outil loupe, outil mesure (réglette invisible), pipette, outil dégradé, ciseaux, outil main levée (crayon), outil tracé (plume), outil ligne droite, rectangle, rectangle arrondi, outil polygone, outil ovale, outil arc de cercle (tracé des arcs ou de cercles brisés, ouverts), outil dimensions (réglette visible affichée avec la taille), outil texte.

Les outils appelant une palette ou un réglage optionnel par un double-clic sont marqués d’une miniflèche. C’est le cas pour le crayon dont la tolérance et le lissage des vecteurs s’ajustent à volonté, avec un bouton de retour aux réglages de base. Les arrondis des rectangles s’ajustent sur une échelle entre petit et grand et biseau externe ou interne, etc. La volonté de simplifier ne prive en rien des outils essentiels sur un logiciel de dessin vectoriel, comme on le voit, surtout que la maniabilité reste aisée. Dessinez, c’est tout !

Les tracés pour réaliser une forme
– Les tracés peuvent être composés de lignes, de courbes, d’arcs et peuvent posséder ou non un contour et un fond. On peut les combiner entre eux, les inverser, les séparer, et faire jouer fusion, intersection exclusion, soustraction.

Voir images Texte tracé 1
et Texte tracé 2

– Le texte peut être converti en tracé et ajusté le long d’un tracé, même un cercle ou un arc. Vous changez d’avis ? Le texte peut être disjoint du tracé sur lequel il reposait.

– Les images peuvent être masquées par des tracés, des masques vectoriels donc, par les opérations de groupe.

Voir images Masque 1 et Masque 2

Voir Extrait image 1
et Extrait image 2

Astuces en vrac

– Dupliquer un objet ? Très simple, sélectionnez-le avec la flèche noire, maintenez le bouton de la souris enfoncé et glissez…
– Les styles s’exercent sur les textes et sur les formes, pour pouvoir reproduire les attributs rapidement.
– une portion de tracé copiée peut se coller sur une portion d’un autre tracé.
– Les propriétés de chaque document (métadonnées) peuvent se compléter pour une recherche rapide dans Spotlight.
– La bibliothèque comprend plusieurs « pages » et stocke couleurs, motifs, vecteurs…
– Intaglio utilise des calques.

(Pour en savoir plus, lire la revue effectuée par Matt Neuburg, chez TidBits).

Voir image Propriétés

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Formats de fichiers
Intaglio comprend à l’import comme à l’export le Tiff, JPG, le Pict, le PDF et l’EPS.
Intaglio convertit les anciens graphiques de ClarisDraw et les images QuickDraw grâce à Quartz, le moteur graphique de Mac OS X, ce qui aidera à faire évoluer des travaux anciens. Les graphiques d’Intaglio peuvent aussi convenir pour être incorporés dans Pages ou autre.

Core Image, des effets sans altération
Un logiciel pour Mac qui tire parti des spécificités du système, voila une propriété que l’on aimerait voir plus souvent ! En effet, tant qu’à louer le système d’exploitation pour son aboutissement et sa finition, l’intégration des programmes avec les services offerts et les attributs de Mac OS X crève rarement les yeux parmi les produits offerts sur le marché.

Voir image Savonnette

Voir image Gâteau

Voir image Effet pointilliste (La police Gazole utilisée provient de Smeltery et a été conçue par le créateur Jack Usine.)

Avec Intaglio, les preuves de cet engagement tout au bénéfice de l’utilisateur sont concrètes. Ainsi le programme tire parti de Core Image, encore un tour de magie sorti du chapeau d’Apple, qui permet d’appliquer des effets sans dénaturer l’image de départ, puisqu’ils n’altèrent pas la qualité de l’image. Résultat, toute une batterie d’effets disponibles en sus, pour peu que votre Mac en ait les capacités matérielles (la carte graphique gère ces effets) [[Le Lisez-moi est explicite : « les effets peuvent être rendus uniquement sous Mac OS X 10.3 ou ultérieur et sont optimisés pour bénéficier de l’accélération du Velocity Engine des microprocesseurs G4 et G5. Ils fonctionneront aussi avec un microprocesseur G3, mais plus lentement. Le temps nécessaire pour rendre un effet augmente considérablement avec la résolution choisie. Le phénomène est notamment remarquable lors de l’exportation d’un graphique en haute résolution sur une machine équipée d’un microprocesseur G3. » Core Image expliqué par Apple. ]].

Côté précision
Du côté des paramétrages du document, intaglio déploie des trésors de possibilités :
– Taille du document réglable via le Format d’impression, multipage possible à l’horizontale ou à la verticale (avec affichage optionnel des limites)
– Unités de mesure et échelle paramétrables (points, Pica, micron, kilomètre…)
– Affichage des dimensions et unités réglable, offset aussi, règles paramétrables et affichables à volonté.
– Réglages de la résolution des images exportées et des effets à trois choix (basse, moyenne, haute), résolution paramétrable horizontalement et verticalement (!), aperçu des effets en haute résolution ou non, application des réglages aux nouveau documents à créer
– Espace de couleurs RVB, CMYK ou Gris, profils Colorsync.

Configuration
Intaglio dans sa version 2.6.2 actuelle nécessite au minimum Mac OS X 10.2.8 Jaguar pour fonctionner. Mais le programme s’accommode de Mac OS X 10.3 Panther ou beaucoup mieux de Mac OX 10.4 Tiger dont il profitera au maximum. A noter que la version pour les Mac Intel est imminente, en attente de la correction de bogues par Apple dans ses versions de Mac OS X 10.4.4 et 10.4.5, selon l’éditeur. Il fonctionne en français, en italien et en anglais.

Acquisition par internet avec Kagi
Le logiciel s’acquiert uniquement par le système de paiement Kagi. Il est commercialisé au prix de 89 $ (+ TVA pour l’Europe). Il faut passer par le site de l’éditeur Purgatory Design.

Continuité et pérennité
L’éditeur Purgatory Design affiche une belle fidélité au Macintosh depuis 1984, ayant créé des utilitaires, des extensions, outils etc, sur commande ou en tant qu’indépendant sous différents noms au fil des années. La société est basée à Durango, dans le Colorado, près des rives du Rio de los Animas Perdidos (le Fleuve des âmes perdues)… D’où certainement son nom de « Purgatoire Design » ! Quant au nom Intaglio, il se réfère à un procédé de gravure, la taille-douce, la gravure en creux… et son origine italienne évoque simplement « entaille » (comme dans « tagliatelles » !).

Voir image Icône d’Intaglio

Conclusion
Faute d’un Illustrator Elements, Intaglio fait très bien son affaire et la nôtre. Il a presque tout d’un grand, et le plaisir de son maniement donne à penser qu’il a été conçu avec cette envie.

Les infographistes lui trouveront des qualités indéniables, dont sa légèreté, son maniement tout-terrain, son approche astucieuse. Ses petits « plus » – au rang desquels son intégration à Mac OS X – et son agrément satisferont les macmaniaques de toutes sortes pour un prix raisonnable en rapport avec les capacités et les ressources dont Intaglio dispose.

Les quelques soucis rencontrés sont aisément contournables et largement rattrapés par ses propriétés souvent inédites. L’essayer c’est l’adopter, et comme son adoption est assez naturelle, nous avons été enthousiasmé par son utilisation.

– Productivité, capacités ingénieuses
– Intégration étroite avec Mac OS X
– Approche simple
– Interface séduisante

– Pipette inopérante sur les images bitmap
– Aide et documentation en français à venir
– Quitte inopinément, parfois
– Support de l’Unicode à perfectionner