Apple cartonne en Europe…
L’arrivée des puces Intel dans sa gamme nomade dope la croissance d’Apple en Europe au 3e trimestre. En France, la Pomme se taille la part du lion sur le marché de l’éducation avec 22%.
Dans son dernier baromètre trimestriel qui rendait compte des mois de juillet, août et septembre, Gartner a fait état d’une croissance de nouveau à 2 chiffres pour le marché français des ordinateurs, bureau et portables, avec 10,7%, quand le marché européen EMEA – c’est-à-dire Europe, Moyen-Orient et Afrique – progresse lui de 12,3 %.
Les vedettes du classement sur la Zone EMEA restent incontestablement HP et Dell qui continue à perdre du terrain au point de se voir très fortement menacé par Acer pour sa 2e place – le texan n’a ainsi vendu que 8 000 unités de plus que le taïwanais, soit 0,1% du marché – qui progresse très fortement de 35,8%.
Pour ce qui est d’Apple, la progression est elle aussi remarquable puisqu’elle atteint 32,8 % toutes machines confondues, desktop et portables, et le constructeur californien conforte sa présence sur le continent européen et sa 9e place au hit-parade des constructeurs. Isabelle Durand qui a conduit l’étude pour Gartner a confirmé à MacPlus le succès remporté par les nouveaux modèles de portables de la Pomme, excellents résultats auxquels elle attribue dans une large mesure les bons chiffres de ce trimestre : “L’arrivée des MacBook et MacBook Pro a largement contribué à la croissance et permet à Apple d’entrer dans le top 10 des portables sur le marche EMEA“. C’est près de 70% de bonus qu’Apple enregistre sur le segment des portables au 3e trimestre, toujours sur l’EMEA.
Point fort traditionnel de la marque et de nouveau en pointe depuis les derniers mois, le marché de l’éducation voit pour la première fois Apple n°1 au 3e trimestre sue l’EMEA, avec 11,6% de parts de marché contre 9,6% pour le trimestre équivalent de 2005. Il faut le souligner, Apple fait encore mieux sur ce segment que sur le marché général, puisqu’avec 32% de hausse contre 9,2% elle fait plus que 3 fois mieux que l’ensemble du secteur !
Rien d’étonnant à cela pour Isabelle Durand, qui souligne combien “les ordinateurs jouent un rôle important dans l’éducation des étudiants et Apple offre de vraies solutions sur ce marché en se positionnant à présent en tant que leader“. Pour l’analyste, “la performance d’Apple est le résultat de son focus sur le marché de l’éducation, et a bénéficié d’une forte demande de ses MacBook sur ce segment“.
En France également, Apple se montre performante dans le secteur et renoue avec les bons résultats de la fin de l’année dernière. “Je pense qu’il est intéressant aussi de souligner qu’au troisième trimestre 2006, Apple affiche une croissance de 36% sur le marché de l’éducation en France (incluant les desktop et portables) et devient N° 1 sur ce segment avec 22% de part de marché contre 15% au troisième trimestre 2005“, conclut Isabelle Durand.
Une santé retrouvée qui se confirme
Les résultats de ce 3e trimestre n’ont rien de surprenant, en ce qu’ils viennent trimestre après trimestre confirmer l’assainissement de la situation industrielle d’Apple et son attractivité retrouvée, en ce qui concerne sa gamme nomade en particulier. Les chiffres publiés par Gartner pour ce 3e trimestre son ainsi très voisins de ceux du dernier trimestre 2005, lesquels avaient de nouveau reconnu à Apple le leadership pour le marché de l’éducation en Europe, pour la 1e fois depuis les années 2001-2002 (voir la dépêche du 4 février)->art 10790]. Au Royaume-Uni, sur un marché il est vrai beaucoup plus important en volume et âprement disputé [(voir la chronique du 29 mars), la Pomme est pointée à la 2e place et relègue même Dell son éternel rival en 3e position, toujours sur ce fameux 3e trimestre dit “Back-to-school“, avec 14,7 contre 14,1%…
Si l’on considère que les 22% du marché français de l’éducation, contre 15% précédemment, représentent un joli score qui va même au-delà des 19,5% enregistrés au dernier trimestre 2005, on a de quoi être optimiste pour la suite des événements : en 2005 ce sont les machines de bureau qui avaient tiré la croissance des ventes d’Apple, à contre courant de la tendance générale qui faisait la part belle aux portables (voir la chronique du 16 février 2006) : en cause le retard dans le renouvellement générationnel des puces PowerPC des gammes nomades. Le passage au processeur Intel permettra-t-il le retour d’une certaine homogénéité dans l’offre portable et sédentaire des machines d’Apple, et avec elle le retour à des parts de marché à 2 chiffres sur le secteur général? (voir la chronique du 22 juillet). C’est tout le mal qu’on souhaite au constructeur de Cupertino.
