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Édito

Apple.fr : le cercle vertueux

L’étude consacrée par Gartner au marché informatique européen pour l’année 2005 ne laisse pas d’apporter son lot de bonnes nouvelles pour Apple, en particulier sur le marché français.
Après les excellents résultats du marché de l’Éducation sur le 4e trimestre, les chiffres pour le marché français dans son ensemble sur l’année écoulée sont prometteurs à plus d’un titre : de quoi considérer qu’en France aussi Apple a enfin renoué avec un cercle vertueux.

Boro

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L’étude consacrée par Gartner au marché informatique européen pour l’année 2005 ne laisse pas d’apporter son lot de bonnes nouvelles pour Apple, en particulier sur le marché français. Après les excellents résultats du marché de l’Éducation sur le 4e trimestre (voir la dépêche du 4 février), les chiffres publiés par le cabinet d’analyse pour le marché français dans son ensemble sur l’année écoulée sont prometteurs à plus d’un titre.

Apple s’installe durablement dans le top10

Avec 2,6% du marché global, Apple se hisse désormais à la 8e place des constructeurs informatiques de l’hexagone – c’est à dire le même rang qu’aux États-Unis l’an dernier – où sa part de marché est plus significative et tutoie à présent la barre symbolique des 5% (voir l’édito du 19 octobre 2005).
Pour donner un ordre d’idée, dans un marché Europe Moyen-Orient et Afrique pour la première fois en 2005 plus dynamique que dans le reste du monde, les 206 528 machines exactement vendues sur le territoire français représentent environ 17% des livraisons d’Apple sur la zone EMEA : pas si mal pour une filiale française de la Pomme qu’on a pu parfois décrire un peu vite sur le déclin…

La croissance est même vigoureuse puisque la progression atteint 38,1% sur le marché global. C’est d’ailleurs là le principal motif de satisfaction : la progression des résultats s’accélère, et vient confirmer les chiffres déjà excellents du début de l’année dernière que John Perkins le Directeur Général d’Apple France nous avait annoncés (voir l’interview du 22 mars 2005).

Les piliers à nouveau au rendez-vous…

Pour Isabelle Durand, qui a conduit l’étude pour Gartner et que nous avons interrogée, “cette croissance sur le marché français en 2005 s’explique par sa bonne performance sur le marché grand public (+69%) ainsi que sur le marché de l’éducation (+29%) par rapport à 2004.

Traditionnellement le gros point fort d’Apple en France, le secteur des particuliers est sans doute celui qui avait le plus souffert de désaffection ces dernières années dans les résultats de la filiale française. Or on pourra citer parmi les causes de ce déclin relatif la montée en puissance de Packard Bell dans le secteur-clé la grande distribution à partir de 2000-2001, en réussissant notamment la métamorphose du branding, en passant du statut d’intégrateur ou d’assembleur industriel à celui de ‘PC de marque‘ proprement dit… Pour l’annecdote, jusqu’en avril 2000, le vice-président de la division produits grand public de Packard Bell Europe n’était autre que Pascal Cagni, date à laquelle il est recruté par Steve Jobs pour le poste de vice-président et manager general pour l’EMEA…

De la même manière, l’excellent score de 19,5% de parts de marché sur l’Éducation au 4e trimestre 2005 annoncé par Gartner et IDC va même un peu au-delà des 18% du trimestre précédent (voir la chronique du 31 octobre 2005), et plaide également pour l’établissement depuis quelques mois d’un cercle vertueux : il n’est plus exclu qu’au-delà de l’embellie passagère, Apple France soit elle aussi dans une dynamique de croissance, avec néanmoins des particularités de son marché propre.

Le bureau tire la croissance

Si en 2004 Mac de bureau et portables faisaient pratiquement jeu égal, en 2005 ce sont les premiers qui ont connu un véritable engouement avec une croissance de plus de 54%, contre seulement 20% en ce qui concerne les portables : en définitive ce sont 6 machines sur 10 vendues en France qui entrent dans la catégorie “desktop

Davantage que telle ou telle tendance sur les machines de bureau ou les ordinateurs nomades, comme on peut par exemple le voir aux États-Unis, c’est avant tout l’attractivité des modèles qui semble avoir fait la différence comme le note Isabelle Durand, avec le lancement coup sur coup au 1er puis au 2e trimestre du Mac mini et de la mise à jour de l’iMac G5.
De quoi relativiser un “effet MIPE” dont la totalité des machines vendues, tous constructeurs confondus, ne représentait que 40 000 unités pour l’année universitaire 2004-2005, ou une vogue du nomade : il semble surtout que le renouvellement des gammes iBook et surtout PowerBook soit arrivé trop tard à la fin de l’année pour affecter notablement la tendance.

Des perspectives de croissance positives ?

C’est du moins le pronostic d’Isabelle Durand, pour qui l’association avec Intel devrait permettre à Apple le développement de nouveaux produits destinés au marché grand-public, ainsi que la consolidation de sa position sur le marché professionnel.
Pour autant, la poursuite de la progression sur ce rythme soutenu, et a fortiori son accélération, dépendront au premier chef de la réactivité et de l’intégration logicielle avec la nouvelle architecture processeur. Fort heureusement, de ce côté-là aussi les choses semblent bien parties.