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Bouygues Telecom : des licenciements pour survivre

Arnaud

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Bouygues Telecom va mal, très mal son l’on en croit les déclarations de son PDG, Olivier Roussat, qui était reçu, mercredi 28 mai, par la Commission aux Affaires Économiques du Sénat. Le compte rendu de son intervention, très vive, vient juste d’être publié et à été repéré par La Tribune.

Un problème de taille critique

Pour Roussat, Bouygues Telecom est à un seuil critique, avec une masse de clients insuffisante pour pérenniser les investissements lourds consentis dans la 4G, et aux titres des obligations légales de couverture des zones blanches du territoire. L’opérateur critique fortement l’arrivée de Free Mobile et le paysage à 4 opérateurs, qui a fait fondre les marges. «Aujourd’hui, nos résultats nous placent au quatrième rang. Nous sommes confrontés à un problème de taille critique».

L’entreprise doit, en conséquence, entamer une cure d’austérité, en réalisant un milliard d’euros d’économies, pour 4 milliards de chiffre d’affaires et va procéder à des licenciements. «Au premier trimestre, Bouygues Telecom a ainsi connu une perte opérationnelle de 19 millions d’euros : l’entreprise doit donc se réformer pour changer de modèle, car il n’est pas possible de vivre durablement avec des résultats négatifs. Nous sommes en pleine réflexion pour continuer à exister dans ce marché à quatre opérateurs. Nous avons décidé d’économiser 300 millions supplémentaires par an, après avoir réduit nos coûts de fonctionnement de 600 millions en deux ans. Notre objectif est d’économiser un milliard par an d’ici trois ans : c’est énorme, pour un chiffre d’affaires de 4 milliards».

Free galvaude la 4G

Le principal responsable, véritable objet de détestation, c’est Free Mobile : «Les résultats en matière de 4G n’ont pas été à la hauteur de nos espérances, l’un de nos concurrents ayant décidé en décembre dernier de galvauder la 4G en proposant un abonnement à 20 euros». En plus de “galvauder” la 4G (en la rendant accessible), free Mobile s’appuie sur son contrat d’itinérance avec Orange, qui lui coûte 700 millions d’euros à l’année, pour limiter ses investissements dans son réseau. «Si l’itinérance n’est pas remise en cause, le marché ne s’en relèvera pas. Orange, qui perçoit 700 millions d’euros versés par Free pour l’utilisation de son réseau, refuse de dénoncer le contrat qui les lie, en invoquant le risque que SFR prenne sa place».

Les négociations en vue d’un rapprochement avec Orange n’en sont qu’aux stades préliminaires, prévient encore le PDG de Bouygues Telecom, qui ne voit pas là de porte de sortie immédiate.

«Un comité exceptionnel se réunira le 11 juin : nous annoncerons des réductions d’emplois, condition pour continuer à vivre dans un monde à quatre opérateurs. Nous avons donc décidé, chez Bouygues Telecom, de nous organiser par nous-mêmes pour survivre avec moins de revenus, en réduisant sensiblement la taille de l’entreprise, ce qui aura donc des conséquences sur l’emploi, hélas.» Sombres perspectives.

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