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Édito

30 ans, l’âge de raison?

Difficile de l’ignorer tant les medias grand-public ont commencé de s’approprier l’événement. Et encore, c’est demain que sera à n’en pas douter rappelé un peu partout que “la firme à la Pomme” – ou plutôt celle de Steve Jobs – est née voici 30 ans dans l’un des légendaires garages de la Silicon Valley. C’est oublier un peu vite que la société fut fondée un 1er avril, par 2 maîtres-farceurs – Stephen Jobs et Steven Wozniak . Celle-ci n’en est pas moins à un tournant.

Boro

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Difficile de l’ignorer tant les medias grand-public eux-mêmes ont commencé de s’approprier l’événement. Et encore, c’est demain 1er avril que sera à n’en pas douter rappelé un peu partout que “la firme à la Pomme” – ou plutôt celle de Steve Jobs – est née voici 30 ans dans l’un des légendaires garages de la Silicon Valley. C’est oublier un peu vite que la société fut fondée un 1er avril, par 2 maîtres-farceurs – Stephen Jobs et Steven Wozniak – avec l’aide d’un 3e larron nommé Ronald Wayne pour vendre le premier ordinateur grand-public de l’histoire… c’est-à-dire un produit dont en 1976 le commun des mortels n’avait absolument pas besoin.

On connaît la suite. 30 ans et au bas-mot 4 révolutions plus tard, Apple est toujours aussi insaisissable et il semble décidément y avoir autant de regards différents sur la société que d’observateurs, chacun privilégiant tel ou tel aspect de la saga ou de son histoire récente, en fonction de sa proximité affective ou de son degré d’agacement vis-à-vis d’un constructeur informatique dont le rayonnement et l’influence vont bien au delà des 2,5% de parts du marché mondial qu’il a revendiqué au 4e trimestre 2005.

Ce trentième anniversaire marque à plus d’un titre un tournant. Tout d’abord, c’est ce soir que posent sac à terre 2 des figures les plus significatives de l’équipage de forbans que Jobs avait fait monter à l’abordage avec lui en 1997, avant remettre à flot le navire Apple. Depuis NeXT, Jon Rubinstein était l’homme du PowerPC et de la rationalisation de l’architecture des machines. Son passage à la tête de la division iPod dont il s’est vu confier la création aura été sans nul doute pour imprimer sa marque de fabrique au sein des équipes chargées de concevoir les prochains développements d’une division désormais vitale pour les revenus d’Apple.
Lui aussi ancien de NeXT, Avie Tavanian était l’un des père de l’autre point fort de la société, c’est à dire son très envié système d’exploitation Mac OS X (voir la dépêche du 28 mars).

Avec le départ de ces 2 figures historiques de l’histoire récente de la société, c’est incontestablement une page qui se tourne et la date retenue est trop symbolique pour avoir été choisie tout à fait au hasard. Avec des processeurs Intel dans les machines, plus besoin d’un magicien du PowerPC aux commandes. Quant au développement de Mac OS X, il s’est réorienté vers la réorganisation du système de fichiers, avec le remplacement de Tevanian par Bertrand Serlet au poste de Senior Vice President Software Engeneering…

Apple est désormais aussi attractive que Microsoft il y a 10 ans, ou Google voici 5 ans : résumant sur son nom seul la créativité des nouvelles technologies, et capable d’attirer à elle les plus brillants ingénieurs. Après des années de vaches maigres, ce sont pas moins de 512 offres d’emploi diverses et variées qui sont proposées au soir du 31 mars 2006. La Pomme est en train de réussir ce que Microsoft craignait au plus haut point qu’elle ne devint : une plate-forme, présente à la fois sur les ordinateurs bien sûr, dans les salons ou au fond des poches dans les lecteurs de medias numériques et pourquoi pas demain dans les téléphones portables.

Elle a entrepris de faire un retour à la tête du secteur de l’Éducation qui fait partie de son patrimoine génétique selon ses deux fondateurs, et pourrait bien en redéfinir la façon d’exercer à la manière dont elle a très largement contribué à bouleverser la musique et la façon de l’écouter. Il lui reste aussi à réinventer ce qui a fait sa force voici 22 ans : l’interface utilisateur. Ne doutons pas que cette fois-ci encore elle parvienne à nous surprendre.